jeudi 29 juin 2017

Y comme... Y arriveront-ils ?

Être à la tête d'une entreprise n'est pas chose aisée. Surtout quand le travail vient à manquer.

Un article du "Courrier de l'Aude" fait état le 25 décembre 1901, d'une manifestation pacifique qui s'est déroulée dans les rues de Carcassonne la veille.


250 ouvriers de la métallurgie carcassonnaise descendent donc dans la rue drapeau tricolore en tête. Les gens formaient une haie sur les trottoirs. Silencieux. Les ouvriers entrent alors à la mairie :



Ils y sont reçus par Jules Sauzède, maire rad-soc de Carcassonne qui deviendra député de l'Aude l'année suivante. En tête de la délégation, deux ouvriers de la maison Plancard. Celle de François et de Michel : Gaillard et Bourjade.

Leurs revendications ? Que le maire revienne sur la décision de la commission des travaux de revenir sur le projet fontinal (l'adduction d'eau de Carcassonne) qui a été confié à une entreprise de... Rouen ! Les ouvriers veulent que ces travaux soient répartis entre tous les patrons de la ville. Le maire acquiesce et vient le dire aux ouvriers qui ont alors crié : "Barvo ! Vive Carcassonne !"

Le 26 décembre 1901, "L’Éclair" publie une pétition des ouvriers pour que ces travaux soient bien répartis entre les patrons de la ville.
On y apprend que le chômage règne en ce début de XXe siècle à Carcassonne. Que les patrons métallurgistes ont été "obligés de réduire le salaire des heures de travail" et même de licencier leurs employés. Fafeur réduit de 35 sa masse salariale et Plancard de 20.


Alors les ouvriers sont-ils arrivés à leurs fins ?

La réponse est finalement non et se trouve dans deux articles de Claude Marquié parus dans La Dépêche, le premier le 7 juin 2015. L'entreprise Plancard refuse de participer de peur, d'une part, de voir surgir des problèmes de coordination et d'autre part, elle estime que la somme allouée est insuffisante. De plus, la préfecture et les Ponts et Chaussées refusent également.

Dans un article de La Dépêche du 14 juin 2015, on y lit que Michel Plancard, seul, reprend le projet l'année suivante. De problèmes en difficultés, c'est l'adduction d'eau de Carcassonne qui met, finalement, à mal l'entreprise Plancard.
Si François avait été prudent, la fougue de son fils Michel a fait chanceler la société.


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