lundi 5 juin 2017

D comme Défense Nationale

Dans un précédent billet, une exposition aux archives départementales de l'Aude et un document chiné sur un site d'enchères sur internet m'avaient appris que deux entreprises Plancard de Carcassonne celle de Michel (pilotée durant la Première Guerre mondiale par son gendre Jean Bureau) et celle de Jules, participaient à l'effort de guerre 14-18.

Dans ce billet je disais vouloir en savoir davantage sur leur activité.

La presse ancienne, a confirmé ce que je savais.

D'abord dans cet article du "Courrier de l'Aude" du 26 mars 1915, relatant un accident du travail :

On pourra retrouver cet article en cliquant sur cette légende.

Un article qui fait mention de l'emploi dans l'usine de Michel Plancard de soldats pour la confection d'obus.

Autre confirmation dans cet article du "Courrier de l'Aude" du 5 février 1916 :

On pourra retrouver cet artcile en cliquant sur cette légende.

Le soldat Tournier du 80e d'Infanterie est cité à l'ordre de l'Armée et est aussi mentionné comme "ouvrier métallurgiste".

Les usines Plancard de Carcassonne réalisaient donc des obus et employaient des soldats qui devaient remplacer les employés mobilisés.

Le fin mot de l'histoire, je l'ai trouvé au CAEF, les Archives économiques et financières de Savigny-le-Temple.

On y trouve des petits trésors : toutes les commandes de la Défense Nationale aux entreprises françaises.

Pour Michel Plancard, on trouve sept marchés :


Tout y est détaillé : le nombre d'obus, le calibre, le nombre d'obus à fournir par jour... comme cette commande du 27 juin 1915 de 25.000 obus de 95 en fonte aciérée à raison de 150 obus puis 300 obus... Il est même stipulé qu'en "raison de l'urgence, le fournisseur est invité à augmenter sa production le plus possible".

Le 26 mars 1916, en pleine bataille de Verdun, les usines Plancard reçoivent une commande 100.000 obus de 95 à 20 F pièce. La production passe à 400 obus par jour...

Voici l'échéancier :


Pour Jules Plancard, on découvre que la Défense Nationale a passé avec lui 138 commandes qui vont de pièces de voitures à viande à des supports de chargement pour mortier de 220 sur affût à châssis et plateforme métallique.

Donc, quelques articles de presse ont permis de retracer un pan de l'histoire familiale qui croise la grande Histoire.

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