jeudi 9 janvier 2020

Mon #Sosa2020 est lié à 14-18... et un peu aux voitures


Le #ChallengeSosa2020 lancé par la Fédération Française de Généalogie m'a fait reprendre la plume. 
Piqué par la curiosité, j'ai voulu savoir qui était mon #Sosa2020 et surtout... si j'en avais trouvé un. Remonter à la 11e génération est souvent difficile.
 
G11 (Sosa 2020) - Boillot :

Il est probablement né dans le dernier quart du XVIIe siècle à Glay, une petite bourgade du Doubs dans le canton de Maîche et l’arrondissement de Montbéliard. Village protestant luthérien du Pays de Montbéliard, ses habitants sont appelés les « Liais », une déformation de : « Les Glay ».
Je sais juste que c’est un homme et qu’il s’appelle Boillot. Point de prénom pour l’instant. Ni d’épouse. C’est un des invisibles de mon arbre généalogique.


G 10 (Sosa 1010) - Jean Boillot :

Ce Boillot sans prénom eut un fils au début du XVIIe siècle, dont je ne sais pas grand-chose sinon qu’il se prénomme Jean et qu’il a trouvé une épouse inconnue pour le moment. Et aussi qu’il est né à Glay.



Elle, je la connais mieux. Née vers 1739 à Glay, elle épouse en 1766 à Vandoncourt, toujours dans le Pays de Montbéliard, un certain Pierre Gabriel Peugeot. Ce dernier descend d’une branche collatérale des créateurs des automobiles Peugeot dont Armand Peugeot est un des membres.


 
C’est par lui que tout arrive ! Il est né en 1781 à Vandoncourt, c’est donc un Damas (du nom d’un prune locale). Jean Georges Peugeot (militaire puis voiturier) va se marier deux fois. Je descends d’un fils de son premier mariage en 1801 à Vandoncourt avec Suzanne Catherine Bugnon originaire de la localité. Décédée en 1814, elle lui donne deux enfants dont :



Horloger de son état, il nait en 1808 à Vandoncourt où il mourra en 1856. Trente ans plus tôt, il avait épousé Marie Marguerite Cottier. Le couple aura trois enfants dont :



Louise Catherine Peugeot vers 1915
Elle, j’ai son portrait dans mon bureau ! Elle est née à Vandoncourt le 16 mai 1846 sous Louis Philippe Ier. Elle va mourir à Beaucourt dans le Territoire de Belfort en 1916 sous la Troisième République ! 
Elle épouse Georges Frédéric Amstutz, né en 1835 à Vandoncourt et lui aussi horloger, le 13 mai 1865. Georges Frédéric Amstutz descend de Jean-Michel Amstutz, né en 1760, son arrière-grand-père. La sœur de ce Jean-Michel Amstutz, Catherine Marguerite, a épousé un certain Frédéric Japy, industriel du Pays de Montbéliard dont descend en ligne directe… la comédienne Charlotte deTurckheim !
Le couple aura cinq filles et un garçon dont :



Marie Virginie Amstutz vers 1890
C’est Mon arrière arrière-grand-mère née à Vandoncourt en 1871. Elle épouse en 1894 Maurice Graff né en 1871 à Vandoncourt et descendant d’une famille alsacienne d’optants pour la France originaire de Seppois-le-Haut (Haut-Rhin).

Elle, je l’apprécie particulièrement. Femme de caractère derrière ses doux yeux bleus, elle est propriétaire, avec son époux de l’Hôtel de Mulhouse à Montbéliard. Un hôtel-restaurant situé devant la gare qui n’est plus un hôtel mais dont la façade subsiste encore.
Sur les cinq enfants du couple : un seul garçon. Canonnier au 114e RAL, Georges Graff mourra le 29 février 1916 à Béthelainville dans la Meuse au tout début de la Bataille devant Verdun. Sa mort précipitera celle de sa mère. Marie Virginie décèdera à Montbéliard le 20 janvier 1918. La sœur aînée de la fraterie est : 


G 4 (Sosa15) – AliceJeanne Graff :

Alice Graff en 1915

Elle je l’ai connu. C’est mon arrière-grand-mère. Elle est née à Beaucourt le 27 juillet 1896. Secrétaire de direction aux établissements Japy de Beaucourt, elle épouse à Montbéliard le 9 mars 1918, Alfred Doriot, un rescapé de la Grande Guerre qui était comptable dans la même entreprise.
En1918, elle reprend l’Hôtel de Mulhouse, qu’elle tient avec son mari. Naîtront dans ces murs leurs trois enfants : Liliane en 1921, Micheline en 1925 et Georges en 1928. Elle mourra à Etupes, ville du Doubs (les habitants sont les Erbatons) dans sa maison de la rue de Fesches, village des Doriot, que le couple a fait construire à la fin des années 1920.


 Ma grand-mère maternelle est née le 17 février 1921 à l’Hôtel de Mulhouse à Montbéliard. Arrivée en 1929 ou 1930 à Etupes, elle s’y mariera le 7 février 1948 avec Henri Emile Rigoulot né à Casablanca (Maroc) en 1922 d’une famille originaire d’Etupes.
Pianiste chevronnée, elle jouera tous les jours quasiment jusqu’à son décès à Montbéliard le 2 juillet 2009. 
G 2 (Sosa3) –Claudine Hélène Liliane Rigoulot :

Claudine Rigoulot
 Ma mère. Née à Montbéliard le 27 mars 1949, elle travaille aux automobiles Peugeot ! Tout comme mon père Gabriel Vincent Plancard, né le 10 novembre 1943 à Alger (Algérie), d’une famille originaire de Carcassonne.
 
Frédéric Plancard
Je reviens un instant à la G 8 (Sosa 252) :
 

Jean GeorgesPeugeot, veuf le 5 avril 1814, il se remarie le 7 juillet de la même année à Roche-les-Blamont (les habitants sont les Abbanais), commune limitrophe de Vandoncourt, avec Margueritte Bourgoin. Le couple aura, entre autres : 

Charles FrédéricPeugeot (le demi-frère de mon Sosa 126 – Pierre Frédéric Peugeot) en 1821 à Vandoncourt. Il épousera en 1842 Suzanne Roy. Le couple aura :

Charles Emile Peugeot né en 1844 à Vandoncourt et mort en 1920 à Etupes. Il épousera à Vandoncourt, Elisabeth Rosine Gros qui lui donnera :

Jules Albert Peugeot, né à Vandoncourt en 165, il mourra à Etupes en 1943. Il se marie à une institutrice, Francine Pechin en 1891. Elle est la fille du colonel Pechin.
Le couple aura trois enfants dont :

Jules André Peugeot, né à Etupes le 11 juin 1893. Lui aussi instituteur, il sera tué le 2 août 1914 à Joncherey (Territoire de Belfort). Il est le premier mort de la Grande Guerre  et ets enterré à Etupes.
Il fut aussi le camarade de classe de mon arrière-grand-père Edmond Rigoulot, père d’Henri mon grand-père maternel et époux de ma grand-mère Liliane (Sosa7) et qui fit un discours sur sa tombe comme je l'expliquais dans ce billet.

mardi 11 juillet 2017

Antoinette Philomène Plancard de Carcassonne

La seconde Philomène de mon arbre généalogique est l'antépénultième enfants du couple formé par Pierre Plancard et Justine Cauture.

Pierre Plancard est né 29 brumaire An XII à Carcassonne, soit le 21 novembre 1803. Il est le second fils de Jean Plancard, mon soldat de la Révolution, tout juste rentré de ses campagnes militaires, et d'Antoinette Bac. D'ailleurs, Pierre Plancard signe "Plancard cadet" lors de son mariage !

Pierre Plancard est veuf. Il a épousé en premières noces Marie Chasma décédée à Carcassonne le 27 juillet 1838 dont il n'a eu, visiblement, aucun enfant.

Il convole donc une seconde fois à l'âge de 38 ans, le 24 mai 1842 avec une jeune femme de vingt ans sa cadette : Marie-Justine Adèle Cauture née à Caudebronde, dans le canton de Villemoustaussou à une trentaine de kilomètres de Carcassonne, le 12 février 1824.

Si Pierre a débuté sa vie professionnelle comme pareur de drap, il la poursuit comme serrurier à l'instar de plusieurs de ses frères comme Antoine et François, témoins à son mariage.
Marie-Justine, elle, est épotoyeuse, un métier qui vise à retirer les impuretés dans la laine brute. Elle est aussi "très" enceinte au moment de son mariage puisqu'elle accouchera un mois plus tard de son première enfant.

En effet, Jenny Plancard voit le jour le 22 juin 1842. Suivront Anne en 1844, Auguste en 1846, Adélaïde en 1848, Catherine en 1851 et Auguste Jean en 1854.

Sans oublier la fameuse Antoinette Philomène née le 1er décembre 1849. Le père a 46 ans et la mère 26.
Cette petite fille naît à leur domicile du 19 rue de la Mairie, aujourd'hui rue Aimé Ramond :



Le 16 septembre 1854, Marie-Justine Adèle Cauture décède à l'âge de 31 ans au 1 rue de la Mairie. Sûrement des suites de la difficile naissance de son dernier enfant : Auguste Jean né le 3 septembre 1854. Au passage, grâce à cet acte de naissance ont apprend que le couple est domicilié à... Conques. Est-ce Conques dans l'Aveyron à 300 kilomètres de Carcassonne ou Conque-sur-Orbiel dans l'Aude à 10 kilomètres de la rue de la Mairie ? La seconde hypothèse semble plus plausible puisque le couple est revenu à Carcassonne pour la naissance de l'enfant chez les parents de Pierre au 1 rue de la Mairie.

Les enfants du couple, à l'exception de Jenny, morte célibataire en 1916 et d'Adélaïde en 1871, décèderont en bas âge : Auguste en 1846 ou Auguste Jean en 1857...

Sans oublier Antoinette Philomène décédée le 19 juillet 1855 à 5 ans et demi dans "la maison sise à côté des jardins de l'évêché". Pierre Plancard est donc revenu de Conques et vit sans doute de nouveau à Carcassonne.

L'évêché est situé actuellement au 89 rue Jean Bringer. A l'époque c'était la rue de la Préfecture. La maison dans laquelle est morte Antoinette Philomène est sans doute celle-ci, les jardins de l'évêché sont juste à côté :



Quant à son lieu d'inhumation, il ne nous est pas connu : Carcassonne ? Caudebronde ? En tout cas, le corps d'Antoinette ne repose pas avec sa tante et deux de ses sœurs dans une singulière sépulture du cimetière Saint-Michel de Carcassonne.

En effet, Geneviève, sœur de Pierre Plancard, née en 1821 est morte célibataire en 1898, elle est enterrée dans une belle tombe du carré 13, emplacement 502. Outre son corps, elle referme ceux d'Adèle (1848-1871) et de Jenny (1842-1916), deux filles de Pierre Plancard et de Marie-Justine Cauture morte à l'âge adulte. Elle porte cette inscription : "Geneviève Plancard et ses nièces" :


lundi 10 juillet 2017

Philomène Doriot, la fille du bagnard

Dans mon arbre généalogique les Philomène ne sont pas légion.

Mais en cherchant bien, j'ai réussi à en trouver deux. Elles n'ont pas eu un destin très heureux ni une vie très longue, mais elles s'inscrivent pour l'une dans ma branche maternelle et pour l'autre dans ma branche paternelle.

Mais ces deux Philomène sont quand même, de façon étonnante, de lointaines cousines...

Je commencerai donc par celle de ma branche maternelle.

Elle naît le 25 août 1875 à l'hôpital de Mustapha, commune rattachée à Alger. L'hôpital est le plus grand d'Afrique du Nord.

Philomène Doriot est déclarée par le docteur Paul Le Provost, chirurgien de l'hôpital et les deux témoins sont des infirmiers.

La petite fille, née sans doute à la suite d'une grossesse qui se présentait mal (on accouchait à domicile à cette époque), a été déclarée sous le nom de Doriau... et juste avec les prénoms de Marie Anne.

Hôpital Mustapha Entrée.jpg
« Hôpital Mustapha Entrée ». Via GeneaWiki.

Exit donc le prénom Philomène qui n'apparaît qu'un peu plus d'un an plus tard sur son acte de décès (numérisé sur le site des Anom) dans la ville d'Isserville-les-Issers, aujourd'hui Issers, dans le wilaya de Boumerdès en Kabylie, soit à une soixantaine de kilomètres d'Alger.

En effet, Philomène Marie Anne Doriot meurt le 9 novembre 1876 à Isserville.


Il est bien précisé qu'elle est la fille de David Doriot, cultivateur et de Marie Anne Keller, sans profession, qu'elle était bien née à Mustapha, près d'Alger et qu'elle est âgée d'un an.

Elle est le dernier enfant du couple qui s'est marié le 5 octobre 1858 à Douaouda dans le wilaya de Tipaza. Un village créé de toutes pièces pour des colons francs-comtois.

David Doriot est né à Etupes dans le Doubs en 1834 et Jean-Nicolas, son père, a émigré avec sa famille aux alentours de 1843.
Epoux de Catherine Peugeot, il a même été maire de Douaouda. Jean-Nicolas est le petit-fils de Jean Georges Doriot (1705-1782), meunier à Etupes et de Marie-Marguerite Maillard-Salin, mes ancêtres directs.

David épouse donc en 1858, Marie Anne Keller, une alsacienne du Haut-Rhin, née à Mayenheim, canton d'Ensisheim en 1839.

David Doriot est condamné en 1877 aux travaux forcés pour atteinte à la pudeur sur l'une de ses filles et violences envers les gendarmes venant l'interpeller. Il décédera en mars 1896 au bagne de l'Ile Nou en Nouvelle-Calédonie.

Hasard de l'Histoire et des rencontres, son fils Pierre, née en 1873 épousera, l'année du décès de son père, Marie-Thérèse Pastor à Isserville. Le couple aura une fille Marie Doriot qui s'unira avec Alphonse Allemand, d'une famille issue des Hautes-Alpes et dont l'ancêtre Jean-Eugène Allemand avait une sœur : Pauline Lézarine qui fut la mère de Marie Félicité Sellier, l'épouse de mon aïeul Alphonse Jean-Pierre Plancard, l'arrière-grand-père de mon père...

Alphonse Jean Pierre Plancard et Marie Félicité Sellier dans les années 1930.

Philomène Marie Anne Doriot, n'a donc eu qu'une vie extrêmement courte.
La Philomène de ma branche paternelle a vécu quelques années de plus.

Rendez-vous demain pour en savoir davantage.








vendredi 30 juin 2017

Z comme Un drôle de Zigoto !

Dans une généalogie, il y a les individus dont le destin n'échappe pas. Ou très peu. Ceux qui sont nés, mariés et morts aux mêmes endroits, qui ont épousé une fille du coin et ont eu des enfants dans le secteur.

Et puis il y a les zigotos comme je les appelle. Ils ne sont pas très nombreux dans ma généalogie mais c'est vers eux que je concentre mes recherches. Forcément.

Ce sont des zigues dont la personnalité et la psychologie échappent, qui ne suivent pas un chemin tout tracé, qui prennent des rues de traverses et que l'on retrouve par hasard, au détour d'un acte ou d'un article. Des "savonnettes" généalogiques...

C'est le cas d'Emile Jean Jules François Plancard, né en 1887 à Carcassonne et mort à Alger en 1948.

De prime abord, en regardant les documents que je possède sur lui, on peut dire qu'il y a eu un avant et un après guerre de 14...

En 1910 (les références à ces articles sont disponibles à la lettre T), il commet diverses infractions au volant de son automobile. Idem en mars 1914 où il renverse un cycliste à Carcassonne. Il est donc d'un milieu aisé. Il est le fils de Guillaume-Michel, le fondeur qui a peuplé les billets du Challenge AZ.


On voit aussi qu'il est un poil instable : industriel à Cenne-Monestier en 1910 (dans le textile ou dans la chaux), il exercera la même profession mais à Carcassonne en 1913 lorsqu'il se marie à Lavelanet en Ariège... il habite, à cette époque, au 3 rue Antoine Marty à Carcassonne, l'immeuble a aujourd'hui disparu.
Mais en 1912, il reçoit chez lui son cousin, mon arrière-grand-père Gabriel né en Algérie, dans son appartement du 7, rue Raymond IV à Toulouse... il y vit toujours en 1925 lorsqu'il dépose un brevet d'une "claie à ombrer" à l'INPI !

En 1914, lors de son second accident de la route, il est dit négociant à Carcassonne...

Et puis survient la guerre de 1914. L'homme, s'est engagé pour 3 ans au 5e régiment de Chasseurs d'Afrique. Sa profession est alors... fermier agriculteur ! Il fait la campagne d'Afrique de février 1905 à août 1907 en Algérie. Puis passe au 1er Hussards et enfin dans l'armée de réserve avec un certificat de bonne conduite.

En 1912, sa fiche matricule comporte une condamnation civile caviardée puisqu'elle fut amnistié en 1919.

Le 3 août 1914, il est rappelé lors de la mobilisation générale et est versé dans l'artillerie au 9e RA... peut-être a-t-il rencontré le frère de mon arrière-grand-mère maternelle ?
Puis il intègre l'arme du Train. Classé inapte provisoirement pour "endocardite rhumatismale et hypertrophie ventriculaire", des problèmes cardiaques, il est finalement déclaré apte à faire campagne et n'est mis en congé illimité que le 21 mars 1919 date à laquelle il se retire à Carcassonne au 13 boulevard d'Iéna, non loin de la société de son père basée au 5 :



C'est aussi cette année-là qu'il divorce, en novembre, et que la garde de son fils est confié à la mère.
Il est dit représentant de commerce, n'assiste pas au rendu du jugement et est simplement représenté par son avoué.

Sa fiche matricule le localise, sans adresse connue en 1921 dans le secteur de Toulouse puis à Casablanca au Maroc au 34 avenue Mers Sultan.

Il est à Toulouse en 1925, on le sait par son brevet déposé à l'INPI mais il est aussi à partir du 23 janvier 1925 à Casablanca, à la même adresse, où il est dit : négociant en grains !



Faisait-il des allers et retours entre la France et le Maroc ? Peut-être.

Lors du mariage de son fils Maxime avec Andrée Pacot à Nîmes, il est dit "fils de Emile Jean Jules Plancard, disparu". Père et fils n'ont donc plus de contact depuis longtemps.
D'ailleurs, les témoins du mariage sont issus exclusivement du pan maternel de Maxime Plancard : son grand-père Aimé Clanet et son beau-père Alexandre de la Rocca, administrateur des colonies. Rien du côté de l'épouse.

Toujours est-il qu'il meurt à l'hôpital militaire d'Alger (hôpital Mustapha) ville où il réside rue Rovigo.
Le déclarant ignore sa profession et visiblement son nom, puisqu'il est inscrit sous celui de Blancard !

Que faisait-il à Alger ? Nul ne le sait pour l'heure. Mais l'envie de le savoir ne m'a pas quitté.


jeudi 29 juin 2017

Y comme... Y arriveront-ils ?

Être à la tête d'une entreprise n'est pas chose aisée. Surtout quand le travail vient à manquer.

Un article du "Courrier de l'Aude" fait état le 25 décembre 1901, d'une manifestation pacifique qui s'est déroulée dans les rues de Carcassonne la veille.


250 ouvriers de la métallurgie carcassonnaise descendent donc dans la rue drapeau tricolore en tête. Les gens formaient une haie sur les trottoirs. Silencieux. Les ouvriers entrent alors à la mairie :



Ils y sont reçus par Jules Sauzède, maire rad-soc de Carcassonne qui deviendra député de l'Aude l'année suivante. En tête de la délégation, deux ouvriers de la maison Plancard. Celle de François et de Michel : Gaillard et Bourjade.

Leurs revendications ? Que le maire revienne sur la décision de la commission des travaux de revenir sur le projet fontinal (l'adduction d'eau de Carcassonne) qui a été confié à une entreprise de... Rouen ! Les ouvriers veulent que ces travaux soient répartis entre tous les patrons de la ville. Le maire acquiesce et vient le dire aux ouvriers qui ont alors crié : "Barvo ! Vive Carcassonne !"

Le 26 décembre 1901, "L’Éclair" publie une pétition des ouvriers pour que ces travaux soient bien répartis entre les patrons de la ville.
On y apprend que le chômage règne en ce début de XXe siècle à Carcassonne. Que les patrons métallurgistes ont été "obligés de réduire le salaire des heures de travail" et même de licencier leurs employés. Fafeur réduit de 35 sa masse salariale et Plancard de 20.


Alors les ouvriers sont-ils arrivés à leurs fins ?

La réponse est finalement non et se trouve dans deux articles de Claude Marquié parus dans La Dépêche, le premier le 7 juin 2015. L'entreprise Plancard refuse de participer de peur, d'une part, de voir surgir des problèmes de coordination et d'autre part, elle estime que la somme allouée est insuffisante. De plus, la préfecture et les Ponts et Chaussées refusent également.

Dans un article de La Dépêche du 14 juin 2015, on y lit que Michel Plancard, seul, reprend le projet l'année suivante. De problèmes en difficultés, c'est l'adduction d'eau de Carcassonne qui met, finalement, à mal l'entreprise Plancard.
Si François avait été prudent, la fougue de son fils Michel a fait chanceler la société.


mercredi 28 juin 2017

X comme... Grosses eXplosions !

La vie de nos ancêtres n'était pas de tout repos.

C'est le cas, semble-t-il pour Jean Plancard, père du serrurier Jules, dont la maison du 2 rue de la Liberté est adossée au fameux bastion de la Figuière dont on a parlé à la lettre F.

Je disais qu'en 1886, ce bastion devait être déjà démoli. Un article du "Courrier de l'Aude" du 7 mai 1885" titré : "A la gêne, pas de plaisir", le confirme.

Visiblement, l'entrepreneur qui détruit ce bastion se fiche comme de son premier bâton de dynamite des conséquences de ses actes. Il bourre "ses trous de mine jusqu'à la gueule de façon à en avoir plus tôt fait et lançant dans les airs des blocs de pierre capables d'effondrer les toits environnants" !


C'est ainsi que début mai à 5 h du matin, une violente explosion éparpille des blocs de pierre et fait frémir les vitres. "La toiture de M. Plancard, serrurier, a reçu une vingtaine de projectiles" qui ont produit divers dégâts. Et un bloc d'une quinzaine de kilos est venu s'échouer dans son jardin...


On tremble pour eux puisque visiblement, les ouvriers, par temps de pluie s'abritent, indique l'article, sous une voûte à l'entrée de la rue de la Liberté. Là où se trouve la réserve de poudre... et qu'ils y fument allègrement...

Et le journaliste de conclure :


La seconde explosion a lieu non loin de là comme le relate un article du "Courrier de l'Aude" du 24 janvier 1894.

En cette fin janvier, un incendie se déclare au 1, rue de la Liberté vers 7 h 15 du matin dans l'épicerie de Frédéric Campredon. L'incendie provoque une violente explosion.

Sur place se rendent, entre autres, les sapeurs-pompiers et un détachement du 15e de Ligne... Le 1, rue de la Liberté se situe juste en face de la maison Plancard qui a reçu des pierres suite à l'explosion de charges en vue de la destruction du bastion de la Figuière. Pas de chance.



Le feu est circonscrit vers 9 h. Si le journaliste s'avance sur les causes du sinistres : une allumette qui serait malencontreusement allée rencontrer un bidon de pétrole, il mentionne que des éclats de la devanture ont été projetés sur la rue blessant un homme de 25 ans, François Alberti, qui passait par là. Le jeune Campredon, 15 ans, a été brûlé aux jambes et à la tête en traversant le magasin en feu.
En tout, le préjudice a été évalué à 25.000 Frcs.

Dans un second article du même journal du 26 janvier 1894, les faits sont précisés :


C'est donc au moment de l'allumage d'une lampe que l'explosion s'est produite : "La devanture du magasin fut projetée contre la maison du sieur Plancard"... Pour une maison maudite, c'est une maison maudite...

Mais la conclusion de l'article est savoureuse en diable :

"Les voisins et les locataires se plaignaient depuis longtemps d'une odeur de gaz, voilà peut-être la cause de cette explosion terrible, qui a fait croire, à ceux qui en ont ressenti les effets, à la démolition de l'hôtel de la Préfecture" !


mardi 27 juin 2017

W... comme Wedding à l'Hôtel d'Angleterre

Vous vous souvenez qu'à la lettre A j'avais loué cette pipelette de "Vie Montpelliéraine", véritable magazine people de l'entre-deux guerre. Elle avait signalé l'arrivée d'un Plancard dans la station de Luchon en 1910.

Pour cette lettre W, je reviens encore (comme à la lettre B) sur un mariage.

Mais quel mariage. Un mariage qui a lieu le jeudi 15 avril 1920 à Saint-Brès dans l'Hérault. La petite bourgade où je me suis rendu il y a quelques années est coincée entre l'A9 et la N113. Et son église se découvre au détour d'une ruelle :




C'est là qu'Henriette Plancard, fille de Guillaume Michel (décédé en 1916), industriel à Carcassonne et d'Antoinette Verger, s'unit à Jean Cellier, fils "de Joseph Cellier, de Vendémian, ancien maire de Cournonterral, décédé et de Mme Jospeh Cellier, de Cournonterral".

Pourquoi Saint-Brès ? Ma famille n'a pas d'attaches dans l'Hérault étant davantage tournée vers l'Aude et la Haute-Garonne.

Car à Saint-Brès, il y a un château. Aujourd'hui propriété de la commune, il appartenait au moins à partir de 1926 à André Plancard, un fils de Guillaume-Michel qui y réside avec sa mère. D'ailleurs le cortège part de cet édifice à l'église toute proche. André se mariera en 1926 à Montpellier.
C'est d'ailleurs ce frère d'Henriette qui la mènera à l'autel.


"La Vie Montpelliéraine" du 9 mai 1920 détaille par le menu ce "beau" mariage :


On remarque que le pape Benoît XV leur donne leur bénédiction. Il est toujours possible d'en demander une aujourd'hui. Le petit plus qui fait plus !

Mais "La Vie Montpelliéraine" va plus loin en détaillant tout le cortège et en précisant les tenues vestimentaires de chaque personne ! Une vraie photographie.


On remarque dans le cortège toute la famille proche : les Andrieu et les Bureau. Ainsi que des Soréziens, des élèves d'une école privée du Tarn. On peut s'amuser à rechercher les anciens de cette école sur le site ad-hoc.

Après les robes "liberty noir et tunique pailletée or et argent" et celles "en taffetas blanc brodé vert jade" le cortège se rend "en automobile" à Montpellier à l'hôtel d'Angleterre "où fut servi un menu digne de la réputation de cette maison et où les divertissements, chants, danses anciennes et nouvelles ont duré jusqu'au matin, pendant que les mariés partaient pour le traditionnel voyage sur la Côte d'Azur".

Voici l'hôtel d'Angleterre, rue Maguelone à Montpellier, "the place to be" à l'époque et la salle où a sûrement eu lieu le banquet :


Dans le même journal, on s'aperçoit, que moins d'une semaine plus tard, le mercredi 28 avril a lieu le mariage d'une Paule Cellier, de la même famille que Jean, l'époux d'Henriette, qui épouse Georges Gounel :


Là aussi, le cortège avec moult détail dont les époux de la semaine précédente revenu de la Côte d'Azur : Mme Jean Cellier "en satin bleu roy et tunique de tulle noir brodé or". Le mariage se régale ensuite d'un banquet au fameux hôtel d'Angleterre.

C'est la fin de l'article qui est très intéressant :
" Par ces mariages, les Cellier s'unissent à la famille très connue des grands oindustriels de Carcassonne, Plancard et Cie, et à une vieille famille de gros propriétaires de Murles, la famille Gounel, depuis bien longtemps estimée de tous".


Reste maintenant à retrouver la photos des deux mariages. Photo qui a certainement été réalisée vu l'aisance financière des familles.