vendredi 25 septembre 2015

Les documents dans l'enveloppe ou comment les Lledo sont devenus français

La vie du généalogiste amateur est fait parfois de petits et de grands bonheurs.

C'est d'un grand bonheur dont je vais vous parler aujourd'hui.

En fait, il ne faudra pas moins de trois ou quatre billets pour l'exprimer sur ce blog qui a été son vecteur.

Il y a quelques jours, un mail m'est envoyé via la boîte de contact présente sur ce blog. Le neveu du second mari de ma grand-mère paternelle, Jean-Luc Turlure, artiste-peintre résidant dans le Languedoc, me recontacte et m'explique avoir retrouver des documents et des photos la concernant. Après une discussion au téléphone, il décide de me les envoyer. Un cadeau inestimable. Merci encore à lui.

Le second mari de la grand-mère que j'ai très bien connu s'appelait Pierre Lubrano-Lavadero, mais tout le monde l'appelait Pïerrot. C'était un solide gaillard qui ressemblait fort à Anthony Quinn. Il était d'origine italienne et exerçait la profession de marin de commerce.

Hier soir donc, j'ai reçu l'enveloppe blanche. A l'intérieur : un trésor que je n'imaginais même pas. Je pensais d'ailleurs que certaines pièces avaient disparu corps et bien dans les divers déménagements, le rapatriement d'Algérie de 1962, les décès... Comme quoi, il ne faut jamais désespérer.

Plusieurs billets seront donc nécessaires pour tout étudier.

Irène Raymonde Lledo, ma grand-mère, est né le 24 septembre 1918 à Alger et s'est marié une première fois en 1937 avec Alphonse Plancard, mon grand-père décédé en 1954.

Photo de mariage d'Irène et d'Alphonse Plancard

Ma grand-mère est issue de familles venues d'Espagne. De Polops de la Marina pour les Lledo en Catalogne. Son père Jean a été l'objet d'un billet sur ce blog puisque je m'interrogeais sur la signification du tatouage qu'il portait sur une jambe.

Le grand-père d'Irène, Vincent est également né à Alger d'un père né en Espagne.
Parmi les documents reçus se trouvaient sa déclaration d'option à la nationalité française comme le prévoyait la loi.




Vincent Lledo né en 1855 s'est présenté en mairie d'Alger le 3 août 1886 pour devenir français. Il est dit être le fils de feue Lledo Juan (il est mort en 1879) et de Llopis Francisca et être de nationalité espagnole.
On apprend qu'il a servi dans l'armée française puisqu'il présente, à l'adjoint qui le reçoit, un congé de réforme.

Il opte donc pour la nationalité française et réside au 70 de la rue René Caillié à Alger.

Il opte en effet et n'est pas naturalisé, d'ailleurs la loi du 22 mars 1849 le stipule bien :

"L'individu né en France d'un étranger sera admis, même après l'année qui suivra l'époque de sa majorité, à faire la déclaration prescrite par l'article 9 du Code Civil, s'il se trouve dans l'une des deux conditions suivantes :
1° s'il sert ou s'il a servi dans les armées françaises de terre ou de mer;
2° s'il a satisfait à la loi sur le recrutement sans exciper de son extranéité".Vincent Lledo satisfaisait à ces deux conditions. Pour plus de détails voir l'article "Nationalités - Lois" dans "L'Encyclopédie 1830-1962 de l'Afrique du Nord" où j'ai trouvé cet article de loi.


Les choses se corsent lorsque M. Lestienne, adjoint au maire lui demande de signer. Il est noté : "Le déclarant n'a pu signe dû à son ignorance".

C'est ainsi que la famille Lledo est devenue française.

La suite au prochain billet...