mardi 11 juillet 2017

Antoinette Philomène Plancard de Carcassonne

La seconde Philomène de mon arbre généalogique est l'antépénultième enfants du couple formé par Pierre Plancard et Justine Cauture.

Pierre Plancard est né 29 brumaire An XII à Carcassonne, soit le 21 novembre 1803. Il est le second fils de Jean Plancard, mon soldat de la Révolution, tout juste rentré de ses campagnes militaires, et d'Antoinette Bac. D'ailleurs, Pierre Plancard signe "Plancard cadet" lors de son mariage !

Pierre Plancard est veuf. Il a épousé en premières noces Marie Chasma décédée à Carcassonne le 27 juillet 1838 dont il n'a eu, visiblement, aucun enfant.

Il convole donc une seconde fois à l'âge de 38 ans, le 24 mai 1842 avec une jeune femme de vingt ans sa cadette : Marie-Justine Adèle Cauture née à Caudebronde, dans le canton de Villemoustaussou à une trentaine de kilomètres de Carcassonne, le 12 février 1824.

Si Pierre a débuté sa vie professionnelle comme pareur de drap, il la poursuit comme serrurier à l'instar de plusieurs de ses frères comme Antoine et François, témoins à son mariage.
Marie-Justine, elle, est épotoyeuse, un métier qui vise à retirer les impuretés dans la laine brute. Elle est aussi "très" enceinte au moment de son mariage puisqu'elle accouchera un mois plus tard de son première enfant.

En effet, Jenny Plancard voit le jour le 22 juin 1842. Suivront Anne en 1844, Auguste en 1846, Adélaïde en 1848, Catherine en 1851 et Auguste Jean en 1854.

Sans oublier la fameuse Antoinette Philomène née le 1er décembre 1849. Le père a 46 ans et la mère 26.
Cette petite fille naît à leur domicile du 19 rue de la Mairie, aujourd'hui rue Aimé Ramond :



Le 16 septembre 1854, Marie-Justine Adèle Cauture décède à l'âge de 31 ans au 1 rue de la Mairie. Sûrement des suites de la difficile naissance de son dernier enfant : Auguste Jean né le 3 septembre 1854. Au passage, grâce à cet acte de naissance ont apprend que le couple est domicilié à... Conques. Est-ce Conques dans l'Aveyron à 300 kilomètres de Carcassonne ou Conque-sur-Orbiel dans l'Aude à 10 kilomètres de la rue de la Mairie ? La seconde hypothèse semble plus plausible puisque le couple est revenu à Carcassonne pour la naissance de l'enfant chez les parents de Pierre au 1 rue de la Mairie.

Les enfants du couple, à l'exception de Jenny, morte célibataire en 1916 et d'Adélaïde en 1871, décèderont en bas âge : Auguste en 1846 ou Auguste Jean en 1857...

Sans oublier Antoinette Philomène décédée le 19 juillet 1855 à 5 ans et demi dans "la maison sise à côté des jardins de l'évêché". Pierre Plancard est donc revenu de Conques et vit sans doute de nouveau à Carcassonne.

L'évêché est situé actuellement au 89 rue Jean Bringer. A l'époque c'était la rue de la Préfecture. La maison dans laquelle est morte Antoinette Philomène est sans doute celle-ci, les jardins de l'évêché sont juste à côté :



Quant à son lieu d'inhumation, il ne nous est pas connu : Carcassonne ? Caudebronde ? En tout cas, le corps d'Antoinette ne repose pas avec sa tante et deux de ses sœurs dans une singulière sépulture du cimetière Saint-Michel de Carcassonne.

En effet, Geneviève, sœur de Pierre Plancard, née en 1821 est morte célibataire en 1898, elle est enterrée dans une belle tombe du carré 13, emplacement 502. Outre son corps, elle referme ceux d'Adèle (1848-1871) et de Jenny (1842-1916), deux filles de Pierre Plancard et de Marie-Justine Cauture morte à l'âge adulte. Elle porte cette inscription : "Geneviève Plancard et ses nièces" :


lundi 10 juillet 2017

Philomène Doriot, la fille du bagnard

Dans mon arbre généalogique les Philomène ne sont pas légion.

Mais en cherchant bien, j'ai réussi à en trouver deux. Elles n'ont pas eu un destin très heureux ni une vie très longue, mais elles s'inscrivent pour l'une dans ma branche maternelle et pour l'autre dans ma branche paternelle.

Mais ces deux Philomène sont quand même, de façon étonnante, de lointaines cousines...

Je commencerai donc par celle de ma branche maternelle.

Elle naît le 25 août 1875 à l'hôpital de Mustapha, commune rattachée à Alger. L'hôpital est le plus grand d'Afrique du Nord.

Philomène Doriot est déclarée par le docteur Paul Le Provost, chirurgien de l'hôpital et les deux témoins sont des infirmiers.

La petite fille, née sans doute à la suite d'une grossesse qui se présentait mal (on accouchait à domicile à cette époque), a été déclarée sous le nom de Doriau... et juste avec les prénoms de Marie Anne.

Hôpital Mustapha Entrée.jpg
« Hôpital Mustapha Entrée ». Via GeneaWiki.

Exit donc le prénom Philomène qui n'apparaît qu'un peu plus d'un an plus tard sur son acte de décès (numérisé sur le site des Anom) dans la ville d'Isserville-les-Issers, aujourd'hui Issers, dans le wilaya de Boumerdès en Kabylie, soit à une soixantaine de kilomètres d'Alger.

En effet, Philomène Marie Anne Doriot meurt le 9 novembre 1876 à Isserville.


Il est bien précisé qu'elle est la fille de David Doriot, cultivateur et de Marie Anne Keller, sans profession, qu'elle était bien née à Mustapha, près d'Alger et qu'elle est âgée d'un an.

Elle est le dernier enfant du couple qui s'est marié le 5 octobre 1858 à Douaouda dans le wilaya de Tipaza. Un village créé de toutes pièces pour des colons francs-comtois.

David Doriot est né à Etupes dans le Doubs en 1834 et Jean-Nicolas, son père, a émigré avec sa famille aux alentours de 1843.
Epoux de Catherine Peugeot, il a même été maire de Douaouda. Jean-Nicolas est le petit-fils de Jean Georges Doriot (1705-1782), meunier à Etupes et de Marie-Marguerite Maillard-Salin, mes ancêtres directs.

David épouse donc en 1858, Marie Anne Keller, une alsacienne du Haut-Rhin, née à Mayenheim, canton d'Ensisheim en 1839.

David Doriot est condamné en 1877 aux travaux forcés pour atteinte à la pudeur sur l'une de ses filles et violences envers les gendarmes venant l'interpeller. Il décédera en mars 1896 au bagne de l'Ile Nou en Nouvelle-Calédonie.

Hasard de l'Histoire et des rencontres, son fils Pierre, née en 1873 épousera, l'année du décès de son père, Marie-Thérèse Pastor à Isserville. Le couple aura une fille Marie Doriot qui s'unira avec Alphonse Allemand, d'une famille issue des Hautes-Alpes et dont l'ancêtre Jean-Eugène Allemand avait une sœur : Pauline Lézarine qui fut la mère de Marie Félicité Sellier, l'épouse de mon aïeul Alphonse Jean-Pierre Plancard, l'arrière-grand-père de mon père...

Alphonse Jean Pierre Plancard et Marie Félicité Sellier dans les années 1930.

Philomène Marie Anne Doriot, n'a donc eu qu'une vie extrêmement courte.
La Philomène de ma branche paternelle a vécu quelques années de plus.

Rendez-vous demain pour en savoir davantage.