jeudi 30 juin 2016

Z comme Zou ! à l'année prochaine !

Nous voici donc arrivé au terme de ce Challenge AZ mis en place par Sophie Boudarel.

Un mois entier où ont été écrits des centaines de billets aussi divers que variés. Un mois entier à phosphorer sur sa généalogie. Un mois, finalement, à réfléchir sur ce qui fait le sel de cette passion : l'histoire des familles, des drames, des joies, des larmes, de la vie tout simplement.

Une réflexion qui a permis d'ouvrir d'autres pistes, d'autres voies à des recherches futures. Ça tombe bien, les vacances approchent à grands pas. L'occasion d'aller voir sur le terrain les trouvailles faites dans les actes.

Encore une fois, nous avons vu l'engouement enfler de jour en jour sur nos blogs ou sur les réseaux sociaux.

Un résultat encourageant et terriblement valorisant. Qui appelle bien évidemment une autre édition en 2017.

Allez zou ! Comme on dirait dans le Midi. Rendez-vous pour le ChallengeAZ de 2017 avec un autre thème. Ça tombe bien j'ai déjà le A !

mercredi 29 juin 2016

Y comme Y-a-t-il un chouan dans l'arbre ?

Je vous ai déjà parlé dans ce blog et lors de ce Challenge AZ de Victorine Joséphine Roussel l'arrière-grand-mère de ma compagne. Marié à 16 ans, mère à 17 et morte à 19 ans à Fougères en Ille-et-Vilaine.

En essayant d'en savoir davantage sur elle, je suis allé sur Geneanet, voir si d'autres arbres parlait de cette famille Roussel. Mes recherches avançant, je tombe sur ladite arrière-grand-mère sur cet arbre en ligne. La piste est bonne. Par chance les archives d'Ille-et-Vilaine sont en ligne. L'ascendance est vérifiée dans les moindre détails. 

Jusqu'à un certain Pierre Roussel né en 1780 à Saint-Germain-en-Coglès (35) et mort à la Bazouge-du-Désert (35) le 9 mars 1841 à 21 h au village (lieu-dit) de La Pinouère. Ce sont deux voisins qui déclarent son décès.

Rien de spécial donc dans l'acte de décès de ce laboureur qui s'éteint à l'âge de 60 ans. Mais sa fiche sur l'arbre trouvée sur Geneanet, un passage attire notre attention : "Pendant la chouannerie, a fait toutes les campagnes comme sergent. A été atteint d'un coup de feu à la jambe gauche et d'un coup de sabre à la tête. il est le père de 8 enfants et a fini sa vie dans le besoin. (Source Cercle généalogique du pays de Fougères)" !

L'arrière-grand-père de l'arrière-grand-mère de ma compagne aurait donc été un Chouans !

ChouanBreton.jpg
Par Charles Loyeux — Collection musée d'art et d'histoire de Cholet,
Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3267179
Dans la fiche de Pierre Roussel dans cet arbre en ligne,  on trouve le même parcours. Mais avec une référence aux archives d'Ille-et-Vilaine : "État nominatif des anciens militaires des armées royales du Pays de Fougères admis par la Commission Départementale d'Ille et Vilaine à participer aux secours accordés par le Roi. (1825 - source AD35 série 4R)".


Voilà encore une piste à explorer lors de l'un de nos voyages en Ille-et-Vilaine.

Reste encore à déterminer à quelle chouannerie appartenait ce Pierre Roussel.

Vu qu'il est né en 1780, il n'a pu appartenir qu'à la troisième chouannerie qui pris fin en 1800. Plane aussi l'ombre de Cadoudal et de la conspiration de 1804... Mais n'anticipons pas.

Étonnant cette date de 1800. Si Pierre Roussel était visiblement un insurgé royaliste blessé au combat, l'arrière-grand-père de mon arrière-grand-père paternel, Jean Plancard,  était lui, à la même époque, dans le camp adverse, dans l'armée de la République. Les deux hommes auraient même pu s'affronter ! Mon aïeul, lui aussi se retira de l'armée pour cause de blessure en cette même année 1800 sur un champ de bataille en Allemagne.


mardi 28 juin 2016

X comme L'eXplication du texte de 1517

Bon, pour le X, je laisse à votre sagacité ce début de texte signé d'un notaire d'Aix-en-Provence et rédigé en juillet 1517. A votre bon cœur si vous voulez transcrire la suite !
Mes connaissances en paléographie s'arrêtent au XVe siècle. Et ici, le texte, pour simplifier les choses, est en latin.  

Un texte qui commence par le mot "Assignatio" le suivant m'échappe mais la suite doit être "honeste filie Alayone (ou Alcyone) Plancarde filie ? uxor magister(?) Petri Plancardi, faber(?)..."

Visiblement, ce texte de plusieurs pages rédigées sur du parchemin est un contrat de mariage. Entre une certaine Alayone ou Alcyone Plancard fille de Pierre, en 1517 à Aix-en-Provence. Ce Pierre en question doit exercer la profession de "faber" soit forgeron. A noter que le nom de famille a été latinisé.



C'est en tout cas ce que j'arrive à déchiffrer. Quant au nom du futur époux, je ne l'ai pas trouvé. Peut-être est-ce jeune homme répondant au nom de "Robine".

Reste encore à faire un pas de plus et non des moindre : découvrir le lien qui uni ces Plancard à ma propre famille.




Lors de mes recherches généalogiques, qui remontent à la fin du XVIIe siècle à  Carcassonne, j'ai trouvé mon plus ancien ancêtre connu : François Plancard. Je ne sais s'il est originaire de cette ville, toujours est-il qu'il y fonde une famille. Son métier touche au textile et non au métal.

Mais, ironie du sort, des décennies plus tard, mes ancêtres Plancard arrêteront leurs activités liées au textile, métiers qui périclitent au XIXe siècle, pour ouvrir des sociétés de serrureries et de fonderies.

Pour l'heure, en 1517, ce Pierre et cette Alayone Plancard, sans doute nés à la fin du XVe siècle, restent la trace la plus ancienne du nom Plancard jamais découvert dans les archives.

lundi 27 juin 2016

W comme Waouh !

Bon, le W n'est pas une lettre facile.

Alors, pour trouver l'inspiration, je suis allé voir du côté des statistiques. Et là : Waouh !

L'effet du Challenge AZ est visible à l’œil nu : si l'an passé l'opération avait généré 4.462 pages vues en juin, cette année, alors que le Challenge n'est pas encore terminé, le mois de juin affiche déjà 6.198 pages vues, soit près de 2.000 de plus qu'en 2015.  

Ce résultat reflète bien l'engouement que suscite la généalogie familiale.

Les pics sur le graphique ci-contre correspondant aux mois du Challenge AZ. 
On distingue nettement une progression depuis le début de l'opération.

L'occasion aussi de dire merci aux internautes qui ont bien voulu venir sur mon blog voir ce qu'il s'y passait.

Et rendez-vous demain pour l'avant-dernière lettre...

samedi 25 juin 2016

V comme La Voiture est retrouvée !

Longtemps je l'ai cherchée. Je l'ai retrouvé il y a très peu de temps.

Hélène Curie née Graff, la sœur de mon arrière-grand-mère Alice Doriot avait épousé en 1927 à Lyon Frédéric Curie. Officier des pompiers de Paris, il avait créé le seule réseau de résistance lié au au régiment. Emprisonné par les Allemands, il avait participé à la libération de Paris et avait, après la guerre et devenu lieutenant-colonel, créé le Groupement Hélicoptère de la Sécurité Civile qui existe toujours.

Cet homme avait une passion : les voitures et la vitesse. Il a allié les deux en s'offrant des voitures incroyables lui permettant, entre autres de participer à des rallyes.

Delage, Bugatti, Delahaye... Pour cette dernière marque, il est même devenu pilote officielle.

Longtemps j'ai entendu parler de cette Delahaye, une 135 M modèle sport carrossée à la main par Henri Chapron. 

A la mort de Frédéric Curie en 1956, la voiture est revenue avec sa femme à Etupes. Et puis elle l'a vendue. Ne restaient que des photos.

 

Comme celle-ci (ci-contre) en position décapotable sous un arbre avec à son bord Hélène Curie. 

La photo date de la fin des années 1940 sans doute dans le Var aux alentours du Lavandou.




 Ou celle-ci (ci-dessous) garée le long d'une haie en position demi-duc, c'est paraît-il le terme adéquat.

Honnêtement, je ne savais pas par quel bout commencer pour retrouver cette voiture.

Et puis j'ai arpenté le net. Il existe un club Delahaye en France que j'ai contacté. ILs m'ont mis en relation avec l'actuel propriétaire de la voiture qui est toujours en France.

Je vais aller voir cet homme cet été lors de mes vacances et enfin découvrir cette voiture d'exception.

vendredi 24 juin 2016

U comme Un trésor Unique dans une armoire...

Elle est dans ma chambre depuis très longtemps.

Adolescent déjà, cette armoire servait à ranger mes vêtements. Aujourd'hui, elle a la même fonction dans ma chambre.

En chêne, cette armoire du Pays de Montbéliard appartenait à mon arrière arrière-grand-père Charles Doriot, le mari d'Emma dont je vous ai parlé de nombreuses fois.

Elle date de son mariage : 1886 à Etupes.

Et elle recèle un trésor. Lors de sa restauration il y a de cela près de 15 ans, j'avais expressément demandé à l'ébéniste de ne toucher sous aucun prétexte aux quelques lignes écrites à l'intérieur de la porte gauche.

Rien à voir donc avec un quelconque tiroir secret bourré de Louis d'or. Il ne s'agit que de quelques lignes griffonées à la mine de plomb.

Et quelles lignes ! Des mots qui parlent de... distillation.

En effet, Etupes, tout près de Montbéliard, était au début du XXe siècle réputé pour ses cerisiers excellents pour la réalisation du kirsch. C'est moins vrai aujourd'hui. D'ailleurs, ma famille maternelle Doriot possédait des terrains sur les hauts du village. Elle les a d'ailleurs toujours. Sur ces terrains situés au lieu-dit "Les Bresses" (à prononcer sans le "è" avant les deux "s"), Charles Doriot en avait planté. Je les ai connus enfant.

Toujours est-il que plusieurs choses sont inscrites. D'abord en travers : "5 litres distillés, 1 litres marc, 2 litres rhum". Juste à côté : "6 l kirsch 1934" et en dessous : "7 l kirsch bien brûlé 1934" c'est à dire que les fruits fermentés ont attachés au fond de l'alambic dont le feu était trop vif et aussi  "4 l mélange".

Reste à savoir maintenant qui a écrit cela et pourquoi à l'intérieur d'une armoire à linge ! Les bonbonnes recouvertes de paille y ont peut-être été déposées... Précieux trésor.

En tout cas, ce n'est pas Charles Doriot, mort en 1931. C'est sans doute son fils Alfred, mon arrière-grand-père qui a hérité de l'armoire en question.
Quelques phrases qui montrent aussi la vie quotidienne de nos ancêtres et leurs préoccupations.

jeudi 23 juin 2016

T comme Transport : la dernière vignette de juin 1962

Cette carte fait partie des trésors envoyés par Jean-Luc Turlure, le neveu de Pierre Lubrano-Lavadero dit Pierrot, le second époux de ma grand-mère.

Dans l'envoi, se trouvait cette carte :

Une carte de transport pour trois sections du RSTA, le Réseau Syndical des Transports Algérois né en 1959 du RDTA, le Réseau Départemental des Transports Algérois. 
Pour plus d'information sur l'historique de ce réseau jusqu'à nos jours, je vous laisse découvrir la suite sur ce site.

C'est donc un abonnement de tram à plein tarif pour les sections de Lafarge, Grande Poste et Chemin de Pouyanne. 
Il appartenait à ma grand-mère, Irène Plancard née Lledo, veuve depuis 1953 de mon grand-père Alphonse Plancard. Elle habitait avec mon père Gabriel, mon oncle Georges et sa mère Maria de la Concepcion Salas épouse Lledo, dans un appartement de la rue des Sports, bâtiment G des HBM. Tout près du Jardin d'Essais et du stade municipal.

Ma grand mère travaillait au Gouvernement Général comme "agent auxiliaire de bureau - dactylographe à la section du contrôle des distributions d'énergie électrique et des forces hydrauliques".

Le plus émouvant n'est pas ce côté de la carte, mais l'autre, celui où se trouve la photo :
En effet, outre la photo d'identité où l'on voit ma grand-mère âgée d'environ 44 ans (qui s'est remariée l'année précédente avec Pierre Lubrano), on remarque que cette carte a été délivrée le 4 avril 1962 et qu'elle comporte trois vignettes payées : avril, mai et juin 1962 et qu'elle n'en comporte plus pour le mois de juillet.

Juin 1962... C'est le mois et l'année où les premiers rapatriés d'Algérie affluent vers Marseille. 
Juin 1962, c'est le mois où ma grand-mère a fait partie de ces rapatriés avec son mari, sa mère et ses bagages. Mais sans ses fils, toujours mobilisés dans l'armée et qui ne reviendront en France, à Cuges-les-Pins, 101 Route Nationale, dans les Bouches-du-Rhône, qu'une année après.

Comme quoi, une simple et anodine (en apparence) carte de transport permet de retrouver le destin de ses ancêtres pris dans le tourbillon de la grande Histoire.

mercredi 22 juin 2016

S comme Albert Schweitzer


Je vous avais parlé de Charles Parrot, le père d'André Parrot dans le premier article du ChallegenAZ.  Le découvreur de Mari avait pour père un pasteur ayant exercé à Désandans dans le Doubs et Héricourt en Haute-Saône principalement.

Né à Aibre en 1869, le pasteur Charles Parrot est un homme énergique. IL est le cousin germain de mon arrière arrière-grand-mère Emma Parrot. Pendant sa période héricourtoise, entre 1911 et 1945, Charles Parrot conçoit et fait construire l’orgue du temple protestant. Il le fait avec l’aide d’un homme illustre : Albert Schweitzer, le bon docteur de Lambaréné né en Alsace annexée en 1875, est aussi organiste et pasteur. 

Charles Parrot fait venir le prix Nobel de la Paix le dimanche des Rameaux 1923, soit le 25 mars pour jouer à l’inauguration.
Portrait de Albert Schweitzer
Par Bundesarchiv, Bild 183-D0116-0041-019 / Inconnu / CC-BY-SA 3.0, CC BY-SA 3.0 de, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5361572
Dans une communication du 22 août 2012, « Contraste », l’ensemble vocal de Franche-Comté, émet un communiqué pour un concert le 15 septembre au temple de Seloncourt. 
Il y publie l'extrait d’une lettre d’Albert Schweitzer de Pâques 1960 adressée à Alfred Kern, facteur d’orgue alsacien qui fut soutenu par Schweitzer. Il écrit : « Alors que j’inaugurais les orgues d’Héricourt, le dimanche des Rameaux 1923, des gens de Seloncourt sont venus me trouver et m’ont littéralement enlevé dans leur voiture afin que je prenne des dispositions pour y construire un orgue. Saluez cordialement de ma part les gens de Seloncourt (…) ».

Je me suis rapproché de l’association des Amis d’Albert Schweitzer qui m’a mis en rapport avec l’AFAAS, lAssociation française des Amis d’Albert Schweitzer. L'association m'a fait parvenir  quatre documents exceptionnels. D’abord, deux pages des carnets de Schweitzer où il mentionne effectivement une « esquisse de l’orgue de Seloncourt ».

Et une autre feuille où l’on voit, en allemand cette fois-ci : « Palmsonntag » c'est-à-dire dimanche des Rameaux et … « Pasteur Parrot ». On y voit aussi le programme et les interprètes comme il est mentionné sur l’affiche : Au violon Madame Zingg qui n’est autre que l’épouse du peintre Jules Emile, née Dumont et de son frère Jean Dumont. Ainsi qu’une professeur de chant bisontine, demeurant rue de la Cassotte : Odette Poigeaut.

Dans les archives d’Albert Schweitzer ont trouve également deux lettres du pasteur Parrot : l’une datée du 14 novembre 1923. Schweitzer lui a offert son livre « À l’orée de la forêt vierge ». Et une autre lettre datée du 2 juillet 1945, où le pasteur Parrot  signale que Schweitzer lui a envoyé un mot et rappelle l’inauguration de l’orgue endommagé par la libération du secteur en novembre 1944.


mardi 21 juin 2016

R comme Victorine Roussel, pupille de Joseph et autres orphelins

Je vous ai déjà parlé de Victorine Roussel née le 7 octobre 1893 à Laignelet en Ille et Villaine. Elle est l'arrière-grand-mère de ma compagne. Elle épousa en 1910 Pierre Jean Marie Cordier, né à Parcé (35) et mort dans un hôpital militaire de Chaumont en 1915. Il laissèrent un orphelin Pierre Hyacinthe Cordier né en 1911, nous y reviendrons.

C'est une histoire de coïncidences que je vais vous raconter. Et de répétitions.

En effet, Victorine Roussel a 16 ans lorsqu'elle se marie. Dans son acte de mariage, il est précisé que ses parents son décédés : son père Victor Roussel le 16 novembre 1901, Victorine a 7 ans. Mais voilà, elle avait déjà perdu sa mère Joséphine Jeanne née Piron, le 4 juillet 1895, Victorine n'avait pas deux ans. Après la mort de sa première épouse, Victor Roussel s'était remarié.

La voilà donc orpheline en 1901, à la mort de son père. La seconde épouse de Victor Roussel ne s'en occupera pas. Son acte de mariage stipule qu'elle est la pupille de Joseph Roussel de Fleurigné son oncle. Et qu'elle a été "autorisée à contracter mariage par une délibération de son conseil de famille en date du trente avril présente année".

Voilà l'orpheline mariée en 1910, mère onze mois plus tard en avril 1911 et décédée le 26 juillet 1913 à Fougères (35). Elle meurt à l'hôpital, sans doute en couche. Elle a 19 ans.

On l'a dit sans un billet précédent, le fils issus de ce couple, Pierre Hyacinthe Cordier, le grand-père de ma compagne va se retrouver dans un orphelinat dont il ne s'échappera qu'avec son engagement dans l'armée, le 9 septembre 1929 au 24e BCP, rengagé plusieurs fois, il est nommé sergent en 1934. C'est au cours d'une de ses mutations en 1936 à Nice, qu'il épouse Paulette Prémont

La rencontre est fortuite. La famille de Paulette est basée en Haute-Saône. Paulette travaille à Nice. Pourtant, Paulette a une histoire similaire à celle de son mari. En effet, elle naît à Paris le 31 mai 1913 de père inconnu. Sa mère, Delphine Prémont est née en 1890 en Haute-Saône, à Bourguignon-lès-Morey et travaille comme fille de salle à l'hôpital Cochin.

Mais on connaît le père Paulette : Jules Hautemayou, né à Paris en 1895, lui même né de père inconnu, il meurt de ses blessures sous l'uniforme du 4e Régiment de Zouaves et Tirailleurs le 15 septembre 1916 à Amiens dans la Somme. Delphine Prémont le suit dans la tombe le 2 décembre 1916 à Paris atteinte de tuberculose. 
La petite Paulette a trois ans. La petite orpheline est recueillie chez ses grands-parents maternelle en Haute-Saône.
Une succession de deuils donc, d'enfants orphelins qui se rencontrent, des situations qui se répètent sur plusieurs générations. Mais cette succession d'enfants uniques et d'orphelins laissent derrière eux tout de même plusieurs dizaines de descendants à l'heure actuelle...

Delphine Prémont (sous la croix)
Jules Hautemayou (sous la croix)

lundi 20 juin 2016

Q comme Qui est Raymond Cuvillier, l'ami indéfectible ?

Je le connais uniquement sur des photos des années 1960 et début 1970. 
Si je suis allé aux obsèques de son épouse Isabelle, lui, je ne l'ai pas connu. Il est mort quelques jours avant ma naissance en avril 1973.

Alors qui est Raymond Cuvillier. C'est le copain de Georges Maurice Graff (1892-1916), le frère de mon arrière-grand-mère. Un copain de guerre de 14. Un copain des bons et des mauvais moments. Un copain pour la vie. Un copain qui reviendra tous les ans avec ma famille à Béthelainville dans la Meuse, le village où mourut Georges Graff.

J'ai cette photo prise sans doute fin juillet 1915 dans une tranchée non identifiée.

Georges Graff est à droite.  
Louis Raymond Cuvillier, si je m'en rapporte aux traits de l'octogénaire muni de sa canne figurant sur mes photos de famille, doit être celui du milieu.

Je me suis dit, pourquoi ne pas comparer leurs parcours ? Même si l'un survivra à 14-18 et l'autre pas.

Ils sont tous les deux nés en 1892, Raymond était l'aîné de quelques mois né le 24 mars, Georges a vu le jour le 8 juin. Le premier en Haute-Marne, à Fresnes-sur-Apance et le second dans le Haut-Rhin à Beaucourt (aujourd'hui dans le Territoire de Belfort).

Tous les deux faisaient à peu près la même taille : 1,78 m pour Raymond et 1,74 m pour Georges. Tous les deux avaient le même niveau d'instruction : 3.

Raymond est incorporé le 8 octobre 1913 au 152e RI de Colmar, il y reste un peu plus de trois mois et passe le 24 janvier 1914 au 9e RAP (Régiment d'Artillerie à Pied). C'est là qu'il rencontre Georges Graff qui y est directement incorporé le 8 octobre 1913.

Pendant plus de deux ans, leurs destins seront liés. Les deux intègrent le 13e RAC (Régiment d'Artillerie de Campagne) le 17 juillet 1915 puis le 114e RAL le 31 octobre 1915 pour Raymond et le 1er novembre pour Georges.

Un obus brise cette amitié nouée sous le feu des combats le 29 février 1916 à Béthelainville, une semaine après le début de la Bataille de Verdun.

Raymond, lui poursuit sa carrière militaire : brigadier le 25 septembre 1915, Maréchal de Logis en mars 1917, Maréchal des Logis fourrier en mai 1918, Maréchal des Logis chef en avril 1919.
Démobilisé le 25 août 1919 après six ans d'armée, il rempile plusieurs fois : Adjudant en novembre 1925, Adjudant-Chef en mars 1928. Sous-lieutenant en mars 1929, il passe au 405e régiment de Défense contre aéronefs. Il passe lieutenant en 1931 et capitaine en 1936 où il est nommé à l'état-major particulier au Parc régional d'artillerie de Metz.

Moins d'un mois après a mort de Georges, Raymond est cité à l'ordre du régiment le 18 mars 1916 : "Au cours d'un bombardement très actif de l'ennemi, n'a jamais hésité à procéder immédiatement àla visite et à la réparation des lignes fréquemment coupées". Ce qui lui vaut la Croix de Guerre avec étoile de bronze.
Plus tard, il sera fait chevalier de la Légion d'honneur.

Georges lui, se verra attribuer la Médaille militaire à titre posthume en décembre 1919 : "Excellent canonnier ayant toujours donné entière satisfaction au service de la batterie de tir. Tombé glorieusement au début de la Bataille de Verdun en février 1916 (a été cité)".

Raymond se mariera et aura un fils. Tous les ans, il viendra se recueillir sur la tombe de Georges à Montbéliard et se rendra sur l'ancien Champ de Bataille de Verdun.

samedi 18 juin 2016

P comme le Plat d'émail d'Emma

C'est la seule pièce de son trousseau qui me soit parvenue.



Mon arrière arrière-grand-mère Emma Parrot née à Désandans en 1865 et morte à Etupes en 1890 et dont voici le portrait s'est mariée en 1886.

Elle est donc devenue Emma Doriot par la magie de son mariage avec Charles Doriot.

En recherchant, tout récemment, des documents laissés chez ma mère, cette dernière m'a simplement dit de regarder un plat très ancien.

Il est rose en tôle emboutie et émaillée. Il devait servir à décorer un intérieur ou à recevoir des fruits.

Peint à la main, le plat est orné d'une branche d'arbre chargé de fruits où volètent deux colibris qui se bécotent. Un petit insecte vole au-dessus de l'ensemble.

Le tout a subi les outrages du temps, la pièce affiche quand mêle ses 130 ans d'existence !


Et si l'on y regarde de plus près, on s'aperçoit que ce plat a été chiffré comme une broderie sur un drap ou des mouchoirs. Les initiales E D, Emma Doriot, figurent sur un des bords en belle écriture.

vendredi 17 juin 2016

O comme Où est passé le convoi de Thérèse ?

Etait-ce sur l'Albatros, le Cacique, le Christophe Colomb, le Labrador ou l'Albatros ?

Cela ne fait que quelques mois que j'ai fait le rapprochement. Comme quoi...

Je reviens dans ce billet à ma famille paternelle. En effet, Gabriel Plancard qui s'établit en Algérie après avoir participé à la conquête du Pays est né en 1812 à Carcassonne. Ce qui m'a intrigué tout de suite c'est qu'il épouse à une date que je n'ai su déterminer Thérèse Joséphine Pierrot, une parisienne née 8 février 1828.

Le couple aura trois fils et deux filles. L'aîné voit le jour à Koléa le 12 décembre 1849, il se nomme Jean Pierre Félix Plancart (avec un T, mais c'est le bon). Il y est écrit que la jeune femme de 21 ans est "son épouse légitime". Cela veut dire que, grosso modo, la conception a eu lieu sans doute en mars 1849. Et que le couple s'est marié aux alentours de cette date ou un peu avant. C'est à dire au début de l'année 1849.

La question que je me posais était celle-ci : que faisait une parisienne de 20 ans dans ce Pays tout juste conquis ? C'est en épluchant le site du GAMT (Généalogie Algérie Maroc Tunisie) que tout à fait "tilt" ! J'avais bien évidemment connaissance des Convois de 1848. Après la Révolution de 1848, le gouvernement provisoire mis en place peine à rétablir la situation et propose aux Parisiens de partir pour coloniser l'Algérie. On leur fait miroiter l'El Dorado pour les convaincre.

Thérèse Joséphine Pierrot est issue d'une famille pauvre plutôt pauvre et il n'y pas loin à penser qu'elle a céder sans doute avec une partie de sa famille, à franchir le pas et à partir.

En tout, 16 convois sont partis de Paris entre le 8 octobre et le 10 décembre 1848, un 17e partira en mars 1849. Thérèse Jospéhine Pierrot a sans doute fait partie des passagers d'un des 16 premiers. Soit parmi les 13.000 premiers colons parisiens. Un must généalogique paraît-il.

En tout, près de 14.000 personnes ont émigré en Algérie via ce biais. Le voyage est long et pénible. Par péniche et chemin de fer, les futurs colons arrivent à Marseille après une petite quinzaine de jours de trajet puis embarquent sur une corvette à vapeur pour quelques jours de traversée.

Image illustrative de l'article Dupleix (corvette)
Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48689
La corvette à vapeur était un bâtiment du style de celui-ci. Ici c'est le Dupleix lancé en 1856.

Seule une visite aux ANOM d'Aix en Provence me permettra d'en savoir davantage.

jeudi 16 juin 2016

N comme La Nation adopte le petit Pierre

Dans la famille de ma compagne, il y a beaucoup d'orphelins de père, de mère, des deux (nous y reviendrons à la lettre R)... mais un seul pupille de la Nation : son grand-père Pierre Hyacinthe Cordier.

Pierre Hyancinthe Cordier.
Né en avril 1911 à Fougères en Ille-et-Vilaine, le petit Pierre réside au 2 rue Kléber dans cette ville de Bretagne. Son père est scieur de long et charretier. Sa mère est chaussonnière dans la grande usine de chaussure de la ville fondée par la famille... Cordier.

Pierre Jean Marie le père de Pierre Haycinthe épouse Victorine Joséphine Roussel le 3 mai 1910 à Lécousse (35).
Elle a 16 ans et lui 26.

C'est la mère de Pierre qui décède la première le 26 juillet 1913 à l'hôpital de Fougères, elle a 19 ans et son fils un peu plus de deux.

Mais voilà qu'un an plus tard, son père est mobilisé pour la Première Guerre mondiale. Pierre a trois ans. Il est confié à sa famille paternelle, sans doute à sa tante Jospéhine Cordier, épouse Lemarié.
Blessé une première fois, Pierre Jean Marie Cordier décède le 24 octobre 1915 à l'hôpital temporaire C de Chaumont en Haute-Marne.

A cette date, Pierre Hyacinthe Cordier est orphelin de père et de mère. Il a tout juste quatre ans et doit toujours résider chez sa tante Joséphine.
En pleine guerre de 14, le 27 juillet 1917, une loi est voté. Elle créée l'Office national des Pupille de la Nation. Modifiée depuis, cette loi instaure à l'époque, l'adoption par l’État des enfants "orphelin de guerre".
D'ailleurs la requête est déposée après la guerre par sa tante Joséphine Cordier épouse Lemarié habitant au 43 rue de Rillé à Fougères. La requête stipule que Pierre Jean Marie Cordier est "Mort pour la France" le 25 octobre 1915 et que son enfant mineur "se trouve dans les conditions prévues par l'article 1er de la loi du 27 juillet 1917 pour avoir droit au titre de Pupille de la Nation".

Le 21 janvier 1919, le président du tribunal de Fougères Loysel, le juge d'instruction Le Marchand et le juge Jac accorde à Pierre Hyacinthe Cordier la qualité de Pupille de la Nation ce qui donne au bénéficiaire un soutien et une protectionsupplémentaire à l'enfant jusqu'à sa majorité.
Pierre Hyacinthe est alors confié à un orphelinat dont il ne sortira qu'en s'engageant dans l'armée. Il rencontrera à Nice sa future épouse... elle même orpheline.
Rendez-vous à la lettre R.

mercredi 15 juin 2016

M comme Jean Mir à Mailly

Quand on reçoit des photos anciennes, c'est toujours le début d'une histoire souvent passionnante.
Ma cousine Maguy, qui m'avait déjà fourni une photo inédite de mon grand-père Alphonse Plancard en militaire m'a envoyé récemment deux photos de Jean Mir, son grand-père (le second mari de Maria de la Concepcion Pallarès, mon arrière-grand-mère). Il est en uniforme militaire à Mailly-le-Camp.
On trouve davantage de renseignement en consultant sa fiche matricule sur le site des ANOM.

Lorsqu'il passe le conseil de révision, il mesure 1,70 m, a une instruction de niveau 3, il est jardinier et ses parents habitent au 115 rue de Lyon à Mustapha. En 1905, il réside à Mustapha (sans doute chez ses parents) puis rue d'Hamourah (Maison Tello) au Hamma.

Il est ajourné pour "faiblesse" en 1903 et classé dans les services auxiliaires.

Cependant, il est mobilisé le 1er août 1914 et arrive au 6e Groupe d'Artillerie à Pied d'Afrique (le 6e GAPA) le 8 août 1914. Il habite alors boulevard Thiers à Alger. 
Il est renvoyé dans ses foyers le 9 octobre 1914 puis rappelé le 21 décembre 1914
Jusqu'au 6 juillet 1916, il reste en Algérie au 6e GAPA, et est affecté à la défense maritime.

En revanche du 7 juillet 1916 au 18 février 1919, il est dit "Aux Armées", c'est à dire qu'il va aller en France métropolitaine pour se battre.

Le 15 septembre 1916, il est donc incorporé au 1er Régiment d'Artillerie à Pied, le 1er RAP qui est aujourd'hui caserné à Bourogne dans Territoire de Belfort juste à côté de chez moi... 
Dans l'historique du 1er RAP, il est possible qu'il ait fait partie de la 51e Batterie d'artillerie qui a été formée à Mailly dans la Marne, en septembre 1916, ce qui collerait avec son incorporation et les photos reçues.

Cette 51e Batterie devient le 1er août 1917, la 7e Batterie d'Artillerie du 71e RALGP : 71e Régiment d'Artillerie Lourde de Grande Puissance. Jean Mir, passe effectivement au 71e RALGP le 9 août 1917. A cette date il pourrait avoir été à Saponay dans l'Aisne puis se bat en Lorraine. la Batterie est dissoute le 31 août 1919 à Belfort et le 1er janvier 1919, Jean Mir, passe à la 8e Batterie.

Le 9 février 1919, il est est démobilisé et se retire boulevard Thiers à Alger.

Voilà pour son parcours.

Jean Mir (1er assis à gauche).
Pour les photos, elles ont donc du être prises à Mailly à la mi-septembre 1916 (il a 35 ans). 
Les uniformes sont bleu-horizon et on remarque sur le col des uniformes des petites pattes de tissus noires, en fait elles sont rouge (couleur de l'artillerie) et le numéro du régiment doit y être inscrit. 
Enfin, deux personnes portent un casque. Il s'agit du casque Adrian distribué aux soldats à la fin 1915. Sur l'un d'eux on distingue les insignes de l'artillerie : la grenade enflammée sous laquelle se trouvent deux canons croisés.

mardi 14 juin 2016

L comme les Lettres et le Livret retrouvés

Ce fut très émouvant.

Après le décès de mon père Gabriel Plancard en 2012, son épouse m'a confié une petite sacoche marron que je lui avais toujours vue. Il n'y mettait pas ses papiers d'identité mais des lettres et des documents importants.

A l'intérieur, j'y ai trouvé des lettres, une grosse vingtaine, et des cartes postales. La première enveloppe émane de Marseille de son frère Georges et date de décembre 1978, la dernière a été écrite le 28 septembre 1987 par ma grand-mère Irène née Lledo qui habitait Béziers. Elle est décédée le 15 novembre 1987, soit un mois et demi après la rédaction de cette lettre.

Que de souvenirs.

J'y ai également trouvé une des cartes postales que je lui avais envoyée il y a maintenant 34 ans... le 19 août 1982. J'étais alors en vacances avec mes grands-parents maternels en Normandie dans le secteur des plages du débarquements.

Elle montre Utah-Beach, la Pointe du Hoc, Sainte-Mère Eglise et Arromanches. C'est d'ailleurs de cette dernière localité que la carte est partie.
J'avais 9 ans et je me souviens l'avoir écrite à la terrasse d'un café. Il faisait beau.

Il y a peu, pour mes 40 ans, je suis retourné dans la Manche, sur ces mêmes lieux avec mon fils.

Dans cette fameuse sacoche, j'ai aussi retrouvé le livret militaire de mon père. La couverture est rafistolée au ruban adhésif mais la photo est intacte et le montre jeune homme (il n'a pas encore 20 ans), le cheveu ras et la moustache tombante.

J'y apprends qu'il s'est engagé pour deux ans le 2 janvier 1962 (Il avait tout juste 18 ans puisqu'il est né le 10 novembre 1943) devant l'intendance militaire d'Alger ville où il est né. Il s'engage en pleine guerre d'Algérie et est incorporé à la 10e SIM (Section d'Infirmiers Militaires), puis est dirigé sur la 102e et enfin la 14e.

J'y trouve aussi le dernier jour passé sur la terre d'Algérie : le 23 novembre 1963 (il vient d'avoir 20 ans). Il embarque sur le paquebot Djebel Dira à destination de Marseille où il débarque le lendemain, 24 novembre 1963 avec son seul paquetage militaire. Il ne sait pas où loge sa mère et son beau-père. C'est ce dernier, ancien de la marine marchande, qui vient voir sur le port de Marseille chaque fois qu'un bateau arrive d'Alger.

Détruit en 2009, le Djebel Dira avait été construit en 1948 et appartenait à la Compagnie de navigation mixte. Il réalisa des liaisons entre Marseille et Casablanca. Il s'est appelé Phoenix et Melody et a battu pavillon grec et hondurien. 

Je ne pourrai jamais monter à son bord.

lundi 13 juin 2016

K comme les Kilian père et fils

C'est totalement par hasard que je suis tombé sur les Kilian.

Louée soit la sérendipité... que j'ai déjà développé dans ce post.

Toujours est-il que dans la fiche Wikipedia de François Théodore Conrad Kilian (1898-1951 à Grenoble), un géologue de renom est dit "fils de Wilfrid Kilian, Alsacien installé à Grenoble après la guerre de 1870 et qui fut un des pionniers de la géologie alpine, et de Ammie-Anna Boissy d'Anglas, petite-fille du conventionnel François-Antoine de Boissy d'Anglas, et arrière-petite-nièce du paléontologue Georges Cuvier".

Mais qui dit Georges Cuvier dit Montbéliard. C'est dans cette ville que naquit le baron d'Empire et père de la paléontologie moderne. Sa statue trône même entre l'entrée de l'Hôtel de Ville et le temple Saint-Martin. Et qui dit Georges Cuvier, dit aussi cousinage obligatoire avec la famille maternelle.

La petite-fille de Boissy d'Anglas serait donc lié à Cuvier ? Le paléontologue s'est marié à Anne-Marie Coquet du Trazail, mais point de trace du conventionnel. Il faut alors chercher du côté de son frère, mais rien de tout cela puisqu'il s'est marié avec une certaine Charlotte Macler.

Bon, reprenons tout depuis le début. Conrad Kilian est bien né d'Antoinette Ammie-Anna d'Anglas, petite-fille du conventionnel et de Wilfrid Kilian, père de la géologie alpine né en Alsace en 1862 et mort à Grenoble en 1925.

Il faut remonter la génération de son père, Samuel Kilian pour découvrir que c'est lui qui épouse une Emma Sophie Clémence Cuvier morte en 1909. Cette dernière descend de l'oncle du paléontologue qui est son arrière-arrière-grand-père. Elle est la fille d'un professeur d'histoire Charles Chrétien Léopold Cuvier et d'Amélie Peugeot. Emma sophie Clémence descend d'une lignée de pasteurs luthérien dont ce fameux Jean Nicolas Cuvier (1712-1792) frère de Jean Georges Cuvier, le père du paléontologue. Le pasteur Jean Nicolas Cuvier dont j'avais déjà parlé ici, a, en fait, élevé les enfants de son frère dont Georges Cuvier.
Jean Nicolas Cuvier

Bref, Conrad Kilian descend donc bien des Cuvier mais pas par sa mère mais par son père !

Le cousinage avec ma famille est simple : l'épouse de Jean Nicolas Cuvier n'est autre que Suzanne Henriette Doriot (1712-1786), la fille d'un pasteur, Pierre Doriot (1635-1690) dont le frère Jean-Georges Doriot est mon aïeul direct.


Comme quoi, il est toujours bon de vérifier les informations à la source avant d'avancer quoi que ce soit. Conrad Kilian étant en fait un cousin  issu de germains au 6e degré de Georges Cuvier.

Suzanne Henriette Doriot

samedi 11 juin 2016

J comme Une histoire de Jambes

Hier a été dévoilé le thème que je vais m'efforcer de suivre jusqu'au 30 juin prochain.

Voici donc une histoire qui pour être insolite, n'en est pas moins troublante. Preuve une fois de plus qu'il faut, en généalogie, prendre parfois de la hauteur, réfléchir et sortir le nez de ses notes.

Bon, je suis assez cartésien. Mais récemment, je me suis finalement mis à la lecture de "Aïe mes aïeux" d'Anne Ancelin. A part l'histoire de mon arrière-grand-mère Alice et de ses trois sœurs mortes chacune à 11 ans d'intervalle sans que je puisse en déterminer la raison objective... s'il y en a une, je ne voyais pas d'autres coïncidences troublantes dans ma généalogie. Ni de correspondances de dates ou de faits.

A part, peut-être des naissances tous les 30 ans : mon grand-père Alphonse Plancard né en 1913, mon père Gabriel en 1943 et moi en 1973... Voilà. Après avoir remarqué cela, je n'étais pas avancé davantage.

Pourtant, tout récemment, j'ai fourni des renseignements pour la mise en ligne de mon ancêtre Jean Plancard né et mort à Carcassonne (1774-1825). Le soldat de Bonaparte, celui qui a fait Arcole et Castiglione et qui fut blessé à la bataille d'Engen en 1800. On peut d'ailleurs retrouver sa fiche ici sur le site de Frédéric Berjeaud.

J'ai relu les états de service de mon ancêtre : Armée des Pyrénées, d'Italie, d'Angleterre ou du Rhin, il s'est battu sous l'uniforme de la 4e Demi-Brigade d'infanterie de ligne surnommée "L'impétueuse" par Bonaparte.
Et puis je suis tombé sur sa demande de pension pour blessure : 

« Il a reçu un coup de feu à la jambe droite le 13 floréal An VIII (3 mai 1800) à la Bataille d’Engen en Souabe, Armée du Rhin.
Un certificat d’un officier de santé de l’hôpital de Basle en date du 29 thermidor dernier, joint à l’appui du présent, atteste qu’il à reçu un coup de biscayen à la partie moyenne et postérieure de la jambe droite qui a traversé les jumeaux et solaire d’où résulte des cicatrices adhérentes qui l’empêchent d’exercer librement la progression et de continuer au service actif de l’armée » In Mémoire de proposition pour la solde de retraite (SHD – Vincennes. Orthographe d’époque) en date du 1er frimaire An IX (22 novembre 1800)

Bref, il a donc la jambe droite très abîmée. Je ne connais pas l'état de santé de son fils Gabriel, mon ancêtre parti en Algérie en 1831, ni celui de son petit-fils, mais je connais bien celui de Gabriel, l'arrière-petit-fils de Jean. Gabriel qui est aussi mon arrière-grand-père. Blessé en décembre 1914 à Roclincourt, je lui avais consacré un billet il y a quelques temps. Ces blessures sont ainsi résumées dans son dossier médical : "plaies parties extérieures des cuisses droite et gauche par éclat d’obus et Schrapnel. Impotence bras gauche". Le schrapnel, obus allemand rempli de petites billes de métal faisait d'énormes dégâts. Ce qui ne l'a pas empêché de retourner au combat, de faire le Chemin des Dames et d'être à nouveau blessé... au genou droit comme son arrière-grand-père Jean.

Et voilà donc un autre de mes ancêtres mutilé des jambes.

Mon grand-père Alphonse Plancard, ne semble pas avoir souffert de jambes. Mais il en va tout autrement de ses fils, Gabriel Plancard, mon père et Georges Plancard, mon oncle. Pour des raisons diverses les deux ont été amputés. La jambe gauche pour mon père.

Quant à moi, lors de mon adolescence, mes deux jambes ont été opérées : d'abord la gauche, puis la droite. Dans cette dernière me reste d'ailleurs une broche.

Sans verser dans la psychogénéalogie à outrance, ce que j'appellerai des coïncidences, sont tout de même des faits troublants et ce, sur le long terme.

vendredi 10 juin 2016

I comme Insolite

Nous y voici !

Voici donc le thème de ce ChallengeAZ 2016 qui est né au fur et à mesure de la construction de l'alphabet. Si l'an passé, c'est la mort qui planait sur les 26 lettres, cette année, c'est l'étonnant qui va dominer. Et sans forcer...

C'est ce qui est inaccoutumé, inouï, improbable, qui va mener ce mois de juin. Un archéologue célèbre, des bombardements, un lien avec un curé mystérieux, des films qui ressurgissent, un blog qui permet de trouver un renseignement manquant, des cousinages inattendu, bref tout ce qui fait le sel de la généalogie et des recherches qui vont avec.

Pour la suite, je vous propose pêle-mêle des jambes qui traversent les âges (demain), des lettres, des photos mais aussi des plats en émail chiffrés, des médecins organistes, des vignettes de transport qui en disent long, un Chouans et même une voiture de collection...

jeudi 9 juin 2016

H comme Christine Judith Hauter et la cousine Charlotte

Ce cousinage là, je l'ai découvert par hasard en fouillant un peu.

Et j'en ai déjà brièvement parlé ici et ici.

Je vais le développer un peu ici.

De temps en temps, je me rends à Beaucourt dans le territoire de Belfort. Il se trouve que mon histoire familiale s'y arrête à la fin du XIXe siècle.

En effet, mon arrière-grand-mère Alice y est née ainsi que son frère et deux de ses sœurs. Leur grand-mère, Louise Peugeot y est enterrée.

Rue Frédéric Japy Beaucourt.jpg
Rue Frédéric Japy à Beaucourt
Par Inconnu — Carte postale ancienne., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19484952

C'est par hasard que j'ai découvert ce cousinage avec Charlotte de Turckheim. Je connaissais l'actrice, réalisatrice et humoriste née en 1955 en Seine-et-Marne. Son père Baron, le petit village d'Alsace et les vignes. Mais je ne savais pas que sa grand-mère était "une Japy", de la famille des industriels alliés aux Peugeot.

C'est vrai qu'il faut remonter un peu loin : ma mère et Charlotte de Turckheim cousinent au 8e degré grâce à un couple commun, originaire d'Alsace et avant de Suisse : Jean-Michel Amstutz né à Masevaux au début du XVIIIe siècle et mort à Sainte-Suzanne au début du XIXe, qui a épouse Christine Judith Hauter.


Le couple aura plusieurs enfants dont une fille, Catherine Marguerite Amstutz, née à Montbéliard qui va épouser Frédéric Japy, le fondateur de la branche des industriels et dont descend en ligne directe Charlotte de Turckheim. Les Japy et les Turckheim sont toutes deux des familles protestantes.

La grand-mère de Charlotte de Turckheim, Jenny Japy est aussi une cousine de Marguerite Japy, épouse Stenheil, dans les bras de laquelle mourut le président Félix Faure...

Jean-Michel Amstutz et Judith Hauter ont également eu un fils, lui aussi prénommé Jean-Michel et dont je descends en ligne directe. Une branche où l'on trouve des instituteurs à foison et même la fondatrice d'une célèbre marque de produits de beauté...





mercredi 8 juin 2016

G comme Jean Gabin et le renseignement manquant

Il y a quelques mois, je vous avais raconté l'histoire de mon grand-père Henri Rigoulot dans un billet qui retraçait comment, en pleine Deuxième Guerre mondiale, il avait effectué une traversée sur le pétrolier Elorn entre Norfolk et Alger avec Jean-Alexis Moncorgé, l'acteur Jean Gabin.  

L'article est disponible ici.

Henri Rigoulot
 Je ne pensais pas, à l'époque, que ce post allait déclencher de telles choses. Une fois de plus, on aperçoit l'utilité d'un blog de généalogie et de mettre par écrit son histoire familiale.

En effet, quelques temps après, Patrick Glâtre, biographe de Jean Gabin et chargé de mission "Images et cinéma" au conseil départemental du Val d'Oise, prend contact avec moi.

Pour mémoire, mon grand père a tenu un carnet de bord où il a daté, depuis son embarquement sur le pétrolier Elorn, chaque traversée qu'il a effectué. J'en avais mis quelques extraits dans ce fameux post.

Patrick Glâtre se demandait si mon grand-père avait noté la montée à bord de Jean Gabin. Je lui avais répondu que non, mais la précision des données de ce cahier de bord a permis de déterminer la date exacte de son départ des Etats-Unis : le 14 janvier 1944 à 10 h du matin. Le bateau met alors le cap sur Alger où il accoste le le 2 février à 11 h.

Ça n'a l'air de rien comme ça, mais cette date n'était pas connue ! Ses biographes restaient évasifs où indiquaient avril 1943 date de son incorporation dans les FNFL. Voilà donc la chronologie rétablie.

Mon confrère Jérôme Estrada a même relaté cette histoire dans un article disponible sur le site de L'Est Républicain

La feuille de ce cahier de bord et la photo de l'Elorn qui était accrochée dans le bureau de mon grand-père ont été imprimées sur un panneau d'exposition à Mériel, commune où Gabin a passé son enfance et où se trouve un musée qui lui est consacré.

Le panneau d'exposition à Mériel
Septembre 2015
Cette page indique que le convoi a été attaqué le 1er février au large de Cherchell par des avions torpilleurs et bombardiers.

La route de mon grand-père et celle de Jean-Alexis Moncorgé se séparera à Alger. Ce dernier ira libérer Royan et poussera avec son char jusqu'à Berchtesgaden.
 Mon grand-père, lui, participera au débarquement en Provence.

Il aurait aimé connaître l'importance de son carnet de bord et de ses souvenirs de marin.

mardi 7 juin 2016

F comme les Films de Famille

Tout le monde n'a pas cette chance. Je le sais. Et pourtant parfois, je peste de ne pas avoir le timbre des voix et de l'ambiance !

En 1993, au décès d'Hélène Curie, la sœur de mon arrière-grand-mère Alice Doriot, dormaient depuis des décennies, des bobines de film 9 mm dans une cantine militaire. Les boîtes de métal n'affichaient que des titres abscons pour moi. Le projecteur avait depuis belle lurette disparu des écrans radar...

Les films ont été portés chez un photographe qui a transféré les images sur des cassettes vidéo en y mettant une musique de fond. C'est en famille que j'ai glissé le rectangle de plastique dans le magnétoscope. Ma grand-mère s'est redécouverte petite fille en compagnie de son frère et de sa sœur, de sa mère décédée en 1982, de son père mort en 1945 qui remonte la rue où j'ai vécu en tenant le guidon de son vélo.

Dans le jardin, un homme repique des salades, c'est Maurice Graff, le père d'Alice... Les images sont du début des années 1930. Elles ont été filmées par Frédéric Curie, l'époux d'Hélène, enfant d'Etupes et officier des sapeurs-pompiers de Paris. Plus loin on voit son père sortant de son café, les fontaines, les usines du village... Toute une vie aujourd'hui disparue. Aujourd'hui, toute les personnes présentes sur la pellicule dont mortes. Voici quelques exemples à travers des captures d'écran.

Mon arrière-grand-père Alfred Doriot (1937-Capture d'écran)
Mais ce n'est pas tout. Outre les exercices de pompiers dans des casernes parisiennes, Frédéric Curie filme
l'Exposition Universelle de 1937à Paris.






Maurice Graff, le père de mon arrière-grand-mère Alice à Etupes.


Plus tard, le 26 août 1944, placé sous l'Arc de Triomphe, il capte l'image du général de Gaulle déposant une gerbe avant sa descente des Champs-Elysées.

Ces bobines recèlent plus de deux heures d'images animées. Dont un morceau d'étape dans le Var du Tour de France 1937 mais aussi des scènes de vacances au Lavandou où le couple passaient ses vacances avant et après la Seconde Guerre mondiale.

La sœur (en père Noël) de ma grand-mère, son frère et Jose, un enfant réfugié
de la Guerre d'Espagne recueilli par mes arrières-grands-parents
(1937 - Capture d'écran)
Les images de la maison dans laquelle ils sont reçus au Lavandou est filmée sous toutes les coutures. Elle s'appelle "La petite maison". Je sais, par des documents personnels, que le propriétaire est appelé : "Le père Rochet". Sans plus.

Frédéric Curie filmé au Lavandou (Années 1930-Capture d'écran)

Récemment, j'ai retrouvé la trace de cette maison. J'y suis même allé. C'était bien elle.
Et la propriétaire actuelle, se souvient bien du "père Rochet", François de son prénom. Puisqu'il n'est autre que son grand-oncle et qu'elle vit toujours dans cette maison !
François Rochet devant sa maison du Lavandou (Années 1930-Capture d'écran).


Prochainement, je dois me rendre dans le Var pour allez lui rendre visite.

Et en savoir davantage sur ce "père Rochet". Et ainsi retrouver une nouvelle pièce du puzzle de mon histoire familiale...

lundi 6 juin 2016

E comme Etre là le 29 février à Béthelainville

Le traumatisme avait été si grand. Le souvenir si présent chez mon arrière-grand-mère Alice Doriot née Graff, sa sœur Hélène Curie et ma grand-mère Liliane, que je ne pouvais ne pas me rendre dans ce petit village de Meuse.

Que de fois ai-je entendu l'histoire de l'oncle Georges décapité par un obus tombé à ses pieds pendant la Bataille de Verdun. Fauché à 24 ans. Ses camarades attristés de perdre la gentillesse même. Des lettres à foison. Des documents. Son portefeuille troué d'éclat d'obus. Sa chevalière confectionnée dans les tranchées et où sont gravées les initiales GG, Georges Graff. Un petit médaillon, des photos...

 Je lui avais déjà consacré des articles sur ce blog comme celui-ci, expliquant sa mort.

Le hasard a voulu que je vive près de Verdun.
Cette année est celle du Centenaire de la Bataille. Et Georges Graff, né à Beaucourt (90) en 1892, est mort le 29 février 1916 à 15 h 30 à Béthelainville sous l'uniforme du 114e RAL "à l'entrée du village, à 100 mètres du cimetière où il est enterré", écrivait un de ses camarades, Raymond Cuvillier qui reviendra tous les ans sur les lieux du drame avec ma famille.

Je me suis renseigné sur le lieu de l'ancien cimetière militaire de la localité. Les tombes ayant été rassemblées autour de l'église après la guerre. Georges, lui, avait regagné le caveau familial de Montbéliard en 1921 om il repose toujours.

Effectivement, il était bien situé à l'une des entrée du village.


 

Le 29 février dernier je me suis rendu à Béthelainville à 15 h 30. Quelques minutes. Juste pour être là, 100 ans après à l'endroit et à l'heure où tout à basculé...

samedi 4 juin 2016

D comme Albert Dénarnaud et le trésor de l'abbé Saunière

Cette lettre là, je suis allé la chercher loin !

Dénarnaud ça ne vous dit rien ? Ce nom ne m'était pas inconnu, mais impossible de me souvenir où je l'avais entendu.

Bon, accrochez-vous, il va falloir se faufiler dans les branches de mon arbre généalogique pour retrouver l'Albert en question.

Mon arrière arrière grand-mère Maria de la Concepcion Pallarès née en 1871 en Espagne à Algemesi avait une sœur aînée prénommée Carmen née en 1868 dans la même localité.

Maria de la Concepcion Pallarès avec son second époux Juan Mir.
Carmen, dite mémé Carmen a épousé le 12 mai 1894 à Alger Joseph Santo Miceli, un Italien né le 18 avril 1862 à Cefalu en Sicile, province de Palerme.

Le couple aura quatre filles : Jeanne (1888-1889), Jeanne (1891), Victorine Vincente (1893) et Carmen (1895), la seule née alors que le couple est marié.

C'est cette dernière fille, Carmen Miceli, née le 17 août 1895 à Alger, Cité Bisch Villa Uzac, qui épouse le 8 décembre 1917, un certain Albert Dénarnaud, né à Mustapha au 44 rue de Lyon, le 31 juillet 1895.

Dénarnaud, ça ne vous dit toujours rien ? Bon, continuons.

Si l'on remonte un peu dans la généalogie de cet Albert Dénarnaud, on y trouve ses parents mariés à Mustapha en 1885 : Antoine Sylvain Dénarnaud né à Kouba en 1860 et Amalia Farinaro.

Il faut remonter d'une génération, c'est à dire aux grands-parents d'Albert, ceux-là même qui émigrèrent en Algérie. Pierre Dénarnaud est cantonnier, il va mourir à Mustapha le 20 février 1884. Il avait épousé sans doute en France Marthe Denjean.

Dénarnaud ? Non ? Toujours rien.

C'est grâce au lieu de naissance de Pierre Dénarnaud que tout va s'éclairer d'un coup. Il est né en effet en 1817 à Bains-les Rennes comme il est écrit sur son acte de décès. C'est en fait Rennes-les-Bains dans l'Aude, département de mes ancêtres Plancard. Rennes-les-Bains situé à 10 km de... Rennes-le-Château !

Ah ! le mystère de l'abbé François Béranger Saunière né en 1852 à Montazels (11) mort en 1917, (l'année du mariage de ma Carmen Miceli et de mon Albert Dénarnaud) et qui  selon la tradition découvre un trésor à Rennes-les-Bains, devient richissime, restaure son église et se fait construire un très belle demeure : la villa Béthanie.

A-t-il découvert un trésor à Rennes-les-Bains ? Loin de moi l'idée de résoudre cette énigme qui fait toujours fantasmer de nos jours.

(

En fait, tout m'est revenu d'un coup. J'étais allé sur place au cours de mes pérégrinations audoises. Et ça y était, Dénarnaud était le nom de famille de Marie, la fidèle servante du célèbre curé.

Marie Dénarnaud est née en 1868 à Espéraza dans l'Aude, tout près de Rennes-les-Bains. Y-a-t-il un point commun entre cette Marie et mon Albert ? Sans doute sont-ils cousins. A creuser donc.

A creuser aussi le fait que l'arrière-grand-mère d'Albert Dénarnaud, épouse de Simon Dénarnaud, se nomme Isabelle Doutre. Doutre ? Comme le patronyme de l'arrière-grand-mère de l'abbé Saunière...

Et voilà de nouveau, né de l'improbable, tout un champ de recherches...

vendredi 3 juin 2016

C comme la Carte de sinistrée de Louise Curie née Bretegnier


Elle est datée du 15 février 1945 à Montbéliard. Et porte le n° 136. 

 

La titulaire est une certaine Louise Curie née Bretegnier. On y voit sa signature et celle du maire de la Cité des Princes André Bermont. On y trouve l’état-civil de Louise Curie. Elle est née à Trémoins en Haute-Saône le 10 juin 1887. Elle exerce la profession de logeur en garnis et réside à Etupes dans le Doubs à 6 kilomètres de Montbéliard.

Elle est l’épouse de Louis Curie né le 28 septembre 1882 à Etupes. Ce dernier était marié avec la sœur de mon arrière arrière-grand-père Anna Catherine Doriot décédée en 1935. Louis Curie s’était alors remarié avec Louise Bretegnier.

 

Au dos de cette carte, le lieu et la nature du sinistre sont mentionnés : la destruction totale du 7 rue de Saint-Hippolyte en date du 17 novembre 1944.



Que s’est-il donc passé le 17 novembre 1944 ? C'est le jour de la libération de Montbéliard après d'âpres combats depuis plusieurs jours dans les alentours. La ville sort victorieuse au prix de nombreux morts et de destructions. Dont l'immeuble de Louise Curie...
Pour cela, il suffit de lire cet article de L’Est Républicain du 17 novembre 1944 pour obtenir des détails sur la libération de la ville de Montbéliard.

jeudi 2 juin 2016

B comme Bombardements fatals



Il y a parfois dans les familles des coïncidences troublantes.

Prenons la famille de ma compagne qui se partage côté paternel, d'un côté avec le patronyme Prémont, en Belgique dans la Province du Luxembourg et de l’autre avec le nom Cordier en Ille-et-Villaine.

Pour faire simple, un Prémont, prénommé Constantin, conducteur de diligence de son état, a épousé une fille de Haute-Saône. Dans sa descendance on trouve un certain Louis Henri Philibert né en 1888 à Bourguignon-lès-Morey (70) qui épouse à Paris une Bretonne de Binic Marie Félicité Domalain

Louis Henri Philibert, mobilisé, mourra en Meuse à Petit-Monthairons sous l’uniforme de caporal du 251e RI le 11 septembre 1917. Le couple aura un fils, Louis Henri Jean le 15 janvier 1915. Ce dernier, engagé dans les FNFL, les Forces Navales Française Libres et plus précisément dans le sous-marin Surcouf, périra sous les bombes américaines le 18 février 1942 au large du golfe du Mexique. L’avion américain l’ayant confondu avec un submersible allemand… Ici ce trouve son dossier et sa photo sur le site "Aux Marins".

Surcouf FRA.jpg
Par Inconnu — Morze, nr.6/1936 [1], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11495874

La carcasse du sous-marin gît toujours à plusieurs milliers de mètres de fond… Sa mère, n’ayant plus d’attaches à Paris, retourne dans son Finistère natal et s’établit à Saint-Brieuc. Elle ne survivra qu’un peu plus d’un an à son fils. Puisqu’elle aussi perdra la vie lors d’un bombardement le 24 juin 1943…

Du côté Cordier, Pierre Jean Marie né à Parcé (35) est l’arrière-grand-père de ma compagne. Mort le 24 octobre 1915 à l’hôpital militaire de Chaumont, laisse lui aussi un orphelin. 

Tombe de Pierre Jean Marie Cordier à Chaumont (52)


Mais c’est sa sœur Joséphine Marie Louise Cordier, née elle aussi à Parcé qui va périr sous les bombes, le 9 juin 1944 à Fougères (35) lors d’un terrible bombardement. Son acte de décès mentionne qu'elle est morte à « environ 0 h et demie ». Sur ce site internet , on en apprend plus sur le terrible bombardement de la ville dans la nuit du 8 au 9 juin 1944.

Mais ce n’est pas tout, le fils de Joséphine Cordier épouse Lemarié, Hyacinthe Lemarié né à Fougères mourra à 34 ans en pleine rue… à Rambouillet le 21 août 1944, durant l’insurrection parisienne. Il meurt dans le quartier de la Vênerie, rue de Groussay à 2 heures du matin. Son décès est déclaré par le commissaire de police…