jeudi 18 juin 2015

P comme... La tombe du caporal Peugeot, le premier mort de la Grande Guerre

Voici l'histoire officielle de la mort du caporal Peugeot dans le Journal Officiel.



Né le 11 juin 1893 à Etupes, le caporal Peugeot est une célébrité. Bien malgré lui. Il cousine avec ma famille maternelle. Dans le village, la rue où il est né porte son nom. La famille Peugeot que nous retrouverons bientôt dans un autre billet.

On connaît tous sa fin tragique à Joncherey, village du Territoire de Belfort où il perdit la vie. Tuant au passage un lieutenant allemand Camille Mayer qui est devenu le premier mort allemand.

Les deux hommes perdirent la vie 24 heures avant la déclaration de guerre officielle, le dimanche 2 août 1914 vers 10 heures du matin.

Le caporal Jules André Peugeot, instituteur aux "Pissous" dans le Haut-Doubs près de Villers-le-Lac, est mobilisé sous l'uniforme du 44e RI, régiment dans lequel il effectuait son service militaire.

Ramené à Etupes, son enterrement a eu lieu dans la tombe familiale deux jours plus tard.



Une stèle du Souvenir Français, explique en quelques lignes son histoire :


Plus d'un demi-siècle après, le 11 novembre 1968, date des 50 ans de l'armistice, c'est sur la tombe du caporal Peugeot que se déroule la cérémonie. C'est mon arrière-grand-père Edmond Rigoulot, alors adjoint au maire, qui prend la parole. Ancien de 14-18 également, né en 1892, il rend hommage à celui qu'il a bien connu : "André Peugeot a toujours été le camarade parfait, gai, bienveillant, parfaitement désintéressé et sachant choisir ses camarades auxquels il restait très attaché. Ce fut pour moi personnellement, un très bon camarade et nous avons tous deux us nos fonds de culotte sur les mêmes bancs et dans les mêmes classes de la maternelle au cours complémentaire".

Il y rappelle l'enchaînement des événements : "Il suivait les cours d'élève officier et c'est dans ces conditions qu'il vint, avec son régiment, prendre position à la frontière d'Alsace au début du mois d'août, avec toutefois, un recul de 10 km imposé par le gouvernement".

Il poursuit : "Le corps de notre camarade put être ramené dans son village dans la soirée et enseveli dans ce caveau de famille au milieu des siens. depuis, 54 années se sont écoulées. Les sentiments revanchards du début se sont émoussés. Tout en conservant un souvenir attendri de notre camarade, première victime d'une guerre qu'il ne voulait certainement pas, nous ne pouvons que présenter à sa famille toute notre sympathie attristée. Et quant à toi, cher André regretté, sacrifié au printemps de la vie, soit assuré que tu es toujours vivant parmi nous".

Une minute de silence a suivi.

Où quand la grande histoire est vue par ceux qui ont connu les protagonistes...

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