mercredi 7 juin 2017

F comme... La Figuière et son bastion

Autant le dire tout de suite, je n'avais jamais entendu parler, ni de la tour, ni du bastion de la Figuière à Carcassonne.

J'ai trouvé cette mention, pour la première fois dans le journal "La Fraternité" du 12 août 1877. Le journal relatait la séance du conseil municipal du 8 août 1877.

On y lit ceci :
Pour visualiser la page entière, il suffit de cliquer sur cette légende.
Un Plancard demandait donc un droit d'appui sur le bastion de la Figuière.

Mais où se situe donc le bastion de la Figuière ?

Sur Gallica, on trouve un plan de 1787 où Cité et Bastide Saint-Louis (la ville basse) sont représentées :


Dans la légende, on trouve au n°27 : "Bastion de la Figuière" :


Ce bastion protège l'angle du rempart qui enserre la Ville Basse. Une tour y est mentionnée.

Une affaire qui dure, puisque la mention de ce bastion revient dans "Le Courrier de l'Aude" du 14 avril 1886, soit neuf ans plus tard. Le bastion est semble-t-il démoli et ne subsiste que la tour ronde. En plein conseil municipal, ce Plancard brandit son titre de propriété sur la tour ronde !


Ah les droits de servitude...

On en apprend plus quant à l'identité de ce Plancard dans "Le Courrier de l'Aude" du 16 avril 1886 :


Jean Plancard époux de Françoise Campel. Les parents de Jules, le serrurier engagé dans la liste conservatrice aux élections de 1884 (cf le billet d'hier, lettre E)... On comprend mieux pourquoi, le couple prend un malin plaisir à embêter le conseil municipal de Carcassonne...

Mais où se trouvaient bastion et tour de la Figuière aujourd'hui.
La réponse, je la trouve sur le blog "Chroniques de Carcassonne" : à l'angle de la rue de la Liberté et du boulevard Jean Jaurès :




Tout à fait exact si on superpose le plan de 1787 et cette vue...

C'est donc à l'emplacement de cet immeuble que se trouvait la tour qui appartenait à Jean Plancard et qui a fait couler beaucoup d'encre aux journalistes de l'époque :



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