mardi 23 juin 2015

T comme... Le cimetière du Trabuquet de Menton, Auguste Doriot et la lettre T manquante



Le cimetière du Trabuquet se mérite. Perché dans les hauteurs de la cité. Et les tombes étagées forment une ville au  out du Chemin du Trabuquet.

En mars 2014 j'étais à Menton. Quelques jours de vacances, les pieds dans la Méditerranée. Mais les ancêtres ne sont jamais bien loin.

Dans la famille Doriot, je demande Auguste Frédéric. Le regard dur et la moustache blanche. Celui-là a fait son chemin, de l'atelier des automobiles Peugeot du Pays de Montbéliard jusqu'à Courbevoie où il fonde en 1906 sa propre marque de voiture...

Né le 24 octobre 1863 à Sainte-Suzanne, ville a quelques kilomètres de Montbéliard, Auguste épouse en 1894, à Valentigney (25) Berthe Camille Baehler, née en 1870 à Voujeaucourt (25).

La quarantaine passée, spécialiste de la question automobile naissante, il en devient l'un des pionniers pendant 20 ans. Et fonde avec deux associés la marque DFP (Doriot Flandrin Parant). Une grosse quinzaine de modèles sortiront des ateliers de Courbevoie où Auguste réside au 7 rue Franklin.

Le couple Doriot-Baehler aura deux enfants : Madeleine en 1906 à Neuilly-sur-Seine où le couple réside à l'époque au 2 rue de l'hôtel de ville. Elle épousera en 1935 un pasteur : Paul Ernest Poillot et décédera à Courbevoie le 8 novembre 1996.

Sept ans plus tôt, c'est un garçon qui est né : Georges Frédéric, le 24 seprtembre 1899 au 83 boulevard Gouvion-Saint-Cyr dans le XVIIe arrondissement de Paris. Le 83 de ce boulevard est le premier siège de la marque Peugeot...

Georges Doriot (la notice en anglais est plus complète : Georges Doriot) n'est pas un inconnu, loin de là. Economiste de renom, il enseigna à Harvard, atteignit le grade de général de brigade dans l'armée américaine durant le Second Conflit mondial et est surtout le père du capital-risque. Marié à Edna Allen, le couple n'eut pas de descendance. Georges F. Doriot est mort le 2 juin 1987 à Boston aux USA et le New-York Times, lui consacra une notice nécrologique... rien que ça !

Mais revenons à Menton. C'est la résidence d'été d'Auguste et de Camille. C'est là, d'ailleurs, qu'il décéderont : lui le 27 septembre 1955 et elle le 13 février 1968. Son acte de décès mentionne qu'il réside au 25 avenue Riviera... tout un programme. Voici l'immeuble :



Un courrier de la mairie de Menton m'apprend qu'ils sont enterrés au cimetière du Trabuquet dans une concession centenaire acquise par son épouse le 22 avril 1957 (22 avril, jour de mon anniversaire...). La tombe porte le numéro 3171 dans le carré A.

Je me rends dans l'après-midi du 7 mars au cimetière du Trabuquet où je trouve la tombe qui est en fait une plaque sur un mur, jouxtant d'autres plaques. Derrière, deux logements pour y recevoir les deux cercueils. La vue est imprenable sur la Méditerranée...


Avec en prime un verset tiré du prophète Esaïe. Une tradition protestante. Nous y reviendrons à la lettre V le 25 juin.

Mais le plus beau reste à venir.

En photographiant la plaque et en l'observant, je m'aperçois que la lettre T du nom Doriot a disparu. Ne reste que le logement de la capitale et ce depuis fort longtemps, l'oxydation qui coule des autres lettres a marqué la plaque de marbre. Il n'en est rien pour ce T là.

Je m'éloigne de la tombe et je me dis que, quand même, ce serait étonnant... je fouille dans les aiguilles de pins sèches au pied de la plaque... et je retrouve le fameux T coincé sous une couche de végétaux et le mur. Je l'ai remis dans son logement.






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