lundi 22 juin 2015

S comme... Louis Antoine Stintzy, évacué à Slivica en 1917

La numérisation des fiches matricules, surtout quand elles sont indexées, font faire de grands pas aux recherches généalogiques.

C'est le cas pour les ANOM, les Archives Nationales d'Outre-Mer. On entre un nom et hop, miracle, les fiches apparaissent !

En faisant des recherches généalogiques sur les soldats de la Grande Guerre présents dans mon arbre, je me suis attardés sur Louis Antoine STINTZY. J'y ai donc retrouvé sa fiche :


Extrait de la fiche matricule de Louis Antoine Stintzy visible sur le site des Anom en cliquant sur cette légende.
Né le 11 mars 1875 à Blida, il est le fils de François Antoine Marcel, né en 1847 en Alsace et mort à Koléa en 1888. Sa mère est Marie Eugénie Sabine PLANCARD née en 1853 à Blida. Elle est la fille de Gabriel Plancard, né en 1812 à Carcassonne. Celui-là même qui a fondé ma branche paternelle en Algérie. Louis Antoine STINTZY est donc son petit-fils, qu'il n'a pas connu puisqu'il mourut à Blida en 1856.

En revanche, la mère de Marie Eugénie Sabine, Thérèse Jospéhine PIERROT, née à Paris en 1828, a tiré sa fille d'un mauvais pas en 1871 lors de la naissance de sa fille Félicie Jospéhine. C'est en effet sa mère qui déclare la naissance comme étant la sienne ! La situation sera régularisée en 1877 lors de son mariage avec Louis Antoine STINTZY... Un billet de ce blog retrace cette histoire.

Justement, ce Louis Antoine n'a pas eu une vie militaire facile. Loins s'en faut.
Bon, son service militaire s'est passé au 2e régiment de Zouaves. Il arrive au corps le 12 novembre 1896. Il fait son temps et se voit accorder un certificat de bonne conduite.

Ce forgeron d'1,67 m, châtain aux yeux bleus et à l'éducation primaire, reprend sa vie civile. Ses adresses successives s'étalent sur la colonne de droite de la fiche matricule : Castiglione en 1905 (aujourd'hui Bou Ismaïl, à 40 km au Sud-Ouest d'Alger), Blida en 1908, deux ans plus tard, il est dit charron chez M. Vacaro à Boufarik (ville de naissance de la boisson Orangina !). En 1912, il travaille chez Bernault à Douëra et réside toujours dans cette ville en 1921.
Bref, il va là où le travail le porte dans une rayon restreint autour d'Alger.

On sait aussi qu'il porte un tatouage au bras droit. Tiens, ça fait deux tatoué dans ma famille. L'autres est Jean Lledo dont j'ai pu, grâce au blog, décrypter sa signification. Ici, pas d'autres mentions, ni de taille, ni de description.

Toujours est-il que Louis Antoine, descendant d'Alsacien, est mobilisé en 1914. Et arrive au 3e Bataillon territorial de Zouaves, qui caserne à Dellys à 50 km de Boumerdès, le 5 août 1914. Louis Antoine intègre la Territoriale parce qu'il est âgé, en 1914 de 39 ans.

Moins d'un an après, le 15 juin 1915, il passe au 17e Escadron du Train des Équipages Militaire. Le ravitaillement en nourriture et en matériel. Puis part en Orient avec l'Armée du même nom, le 9 octobre 1915. Gallipoli, Dardanelles... Autant de noms qui ont marqué la Première Guerre mondiale.

Louis Antoine y reste deux ans et est "évacué malade" le 7 mai 1917 sur l'ambulance 3/57 à Slivica (Serbie) actuellement en Macédoine. Il y est soigné et est "évacué d'Orient le 26 juin 1917).

Le 8 décembre 1917, on estime qu'il s'est assez battu et il est détaché comme forgeron à l'atelier Cacciutolo à Alger et est relevé de cet emploi le 23 décembre 1918.

Voilà donc l'histoire de Louis Antoine qui mourut septuagénaire le 11 août 1946 à Douëra.

Les fiches matricules font aussi apparaître son frère Emile Stintzy, de la classe 1902, né le 21 avril 1882 à Blida. Ce forgeron d'1,70 m est dispensé de Service militaire comme soutien de famille. Il sera dispensé de ses obligations militaire en 1922 pour atrophie musculaire et parésie (perte de motricité) du membre supérieur gauche, troubles circulatoire de la main et de l'avant-bras et "attitude en griffe des deux derniers doigts de la main gauche). Le 4 août 1914, il est mobilisé au 6e Groupe d'Artillerie puis au 3e Groupe d'artillerie de Campagne. Il sera réformé parce que père de 4 enfants vivants.

Enfin, les deux fils de Louis Antoine et de son épouse Eugénie Bieber : Pierre Etienne, né le 23 septembre 1899 à Blida et Emile Louis né le 14 mars 1901 à Blida, ont eux aussi leur fiche. Source inépuisable de renseignements complémentaires.




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