dimanche 19 octobre 2014

Jean Lledo, le marin tatoué...

Il s'est d'abord appelé Jean-Louis puis Jean-Baptiste au gré des souvenirs familiaux.

C'est finalement tout simplement Jean qui s'est imposé. Acte de mariage, fiche matricule et livret de famille à l'appui.

Jean Lledo, donc, a vu le jour à Alger, le lundi 7 mars 1892 sans doute au 7 rue des Jardins. Là où vivaient ses parents : Vincent et Maria de la Concepcion, née Pallares.

Son père, Jean ne l'a pour ainsi dire pas connu. Vincent Lledo, pêcheur de son étatest en effet décédé le 25 septembre 1897 à Alger où il était le 8 décembre 1855, d'un père journalier, Juan Lledo né vers 1804 à Polop de la Marinaune localité de la Province d'Alicante et d'une mère, Francisca Llopis né vers 1819 à Teulada, une ville de la même province espagnole.
Ce couple a émigré entre 1840 et 1855 en Algérie. En effet, Antonio Lledo était né en 1840 à Benidorm. Outre Vincent né en 1855, un frère et une sœur verront le jour à Alger : Françoise en 1858 et François en 1860.

Maria de la Concepcion Pallares
Vincent Lledo et Maria de la Concepcion Pallarès eurent, à part Jean que nous allons étudier tout de suite, un autre fils  : Vincent Louis né à Alger le 19 octobre 1894 et décédé quinze mois plus tard le 11 janvier 1896.

De Jean Lledo, donc, mon arrière grand-père, j'ai plusieurs photos. Dont une, prise à Alger au Jardin d'Essai du Hamma, dont mon père était voisin lorsqu'il était enfant :



Cette homme épousera le 6 janvier 1917 à Alger, mon arrière grand-mère Maria de la Concepcion Salas que je n'ai pas connu, puisqu'elle est décédé à Marseille en 1971, deux années avant ma naissance. Ma grand-mère Irène Lledo, ne l'a pas connu bien longtemps non plus. Jean Lledo étant mort le 24 avril 1935 à Alger alors que sa fille n'avait que 17 ans.

Par la force des choses, je ne connaissais presque rien de lui.

On m'avait dit qu'il avait effectué son service militaire dans la marine, mais sans plus. Jusqu'au jour où une cousine me donne cette photo de lui :


Et puis celle là (le premier en partant de la gauche) :



L'uniforme est bien celui d'un marin et le bachi porte le nom d'un navire : le Saint-Louis.

Tout récemment, les ANOM ont mis en ligne les fiches matricule des soldats des anciennes colonies. J'y ai retrouvé celle de mon arrière grand-père. Une mine d'informations.
J'y ai appris qu'il mesurait 1,62 m et qu'il était, au moment de son incorporation, tatoué sur la jambe gauche. Et que ce tatouage représentait deux lettres : RM. Que signifient-elles ? Nul ne le sait sauf lui. Un amour de jeunesse ? Un sigle ?

J'ai aussi appris qu'il avait été incorporé dans la marine en à compter du 10 octobre 1912. Et qu'après sa formation militaire, il embarque bin sur le croiseur lourd Saint-Louis le 12 novembre 1913 jusqu'au 15 août 1916. Voici ce croiseur de la classe Charlemagne qui éperonna le 8 juin 1912, le sous-marin Vendémiaire qui fut envoyé par le fond avec ses 24 membres d'équipage !

Battleship saint-louis Bougault.jpg
« Battleship saint-louis Bougault » par Alexandre Bougault — ARDECHEPHOTOS. Sous licence Public domain via Wikimedia Commons.

Jean Lledo servit donc dans l'armée durant... sept ans.Deux ans de service militaire et cinq années de guerre.

Du 15 novembre 1916 au 29 août 1917, il participe avec le Saint-Louis à la bataille de Salonique avec l'Armée d'Orient. Une permission lui fut accordé pour qu'il se marie en janvier 1917.

Puis il embarque sur le croiseur Waldeck-Rousseau du 24 novembre 1917 au 1er mai 1919 qui naviguera durant toute la Première Guerre mondiale en Méditerrannée. Il subira même une mutinerie du 26 au 28 avril 1919 qui fait partie des "Mutineries de la Mer Noire" en 1919. Jean Lledo était à bord du bâtiment au moment de cette révolte, mais il est peu probable qu'il fut mutin, puisqu'un certificat de bonne conduite lui fut accordé.

Le Waldeck-Rousseau :

Dreanoughts Waldeck Rousseau.jpg
« Dreanoughts Waldeck Rousseau ». Sous licence Public domain via Wikimedia Commons.

Après un passage au dépôt le 1er mai 1919, il part le lendemain pour le Centre d'aviation de Sidi Abdallah près de Bizerte en Tunisie où il reste jusqu'au 1er juillet, date à laquelle il revient Algérie.




lundi 30 juin 2014

Z... comme Zuber et toujours des coïncidences

Les Zuber, c'est la branche que j'ai décidé de pister cette année. Car même après plus de 25 ans de recherches, certaines branches de l'arbre sont toujours au point mort ou presque.

Il faut dire que les Zuber sont suisses. De la Suisse toute proche de la frontière française. Mon arrière grand-mère Fanny Zuber épouse Rigoulot, la mère de mon grand-père Henri, que j'ai d'ailleurs bien connue (elle est morte en 1980), était née en 1894 à Courtemautruy, une petite bourgade du canton du Jura. Elle, et ses dix frères et sœurs, sont d'ailleurs nés dans la Confédération Helvétique.

Fanny Zuber et Edmond Rigoulot
Ce que je sais, c'est que son père Henri Zuber, est mort à Etupes le 3 janvier 1942 à 19 h 30 en son domicile. Ce lieu n'est pas précisé, mais je sais où il se trouve. Ce cultivateur habitait le Faubourg, un quartier d'Etupes. Le couple et ses enfants étaient venus en France pour cultiver la terre. Il s'était d'abord installé à la ferme dit "Du pié d'égoutte" aujourd'hui orthographié "Pied des gouttes". Une ferme qui est toujours là et a été transformée en Chambres d'hôtes.

Coïncidence, cette ferme est située à Exincourt (25) commune d'origine de toute la famille Rigoulot dont l'un des représentants, Edmond, épousera Fanny.

Fanny et Edmond en 1919
Coïncidence encore, l'acte de décès d'Henri Zuber est signé d'Alfred Doriot, mon arrière grand-père dont la fille, Liliane épousera le petit-fils d'Henri Zuber... lui aussi prénommé Henri ! Pour la petite histoire le prénom Henri vient de l'ancien Horry qui a aussi donné le patronyme... Doriot.


Sur son acte de décès, Henri Zuber est dit né de Jacques et de Maranie Allimare. Sa naissance est située le 19 mars 1862 à Kunsberg. Une ville totalement inconnue en Suisse... Il s'agit en fait de Gunsberg, dans le canton de Soleure (Solothurn). Ce qui prouve qu'il avait gardé un certain accent germanique en disant à ses enfants où il était né...

L'épouse d'Henri Zuber est Marie Varin, est né à Courgenay le 29 novembre 1861, la commune de rattachement de Courtemautruy dans le canton du Jura. Elle décède à Etupes également un 3 janvier mais de 1936. Son père esr Jospeh et sa mère Madeleine Desbœufs.

Le blason en Suisse étant chose courante, j'en ai retrouvé un sur un site spécialisé et concernant les Zuber de Soleure : "En rouge, au-dessus de trois monts argentés, un baquet en or surmonté de trois étoiles dorées à six branches" (In "Blasons des citoyens de Solothurn", 1937.

La présence d'un baquet est logique, puisque le patronyme Zuber peut être traduit par cuve ou baquet.

Voilà donc où en sont mes recherches !

Je me suis également lancé dans la lecture du guide "Retrouver ses ancêtres suisse". Pour Courgenay pas de gros problème en perspective, mais pour Gunsberg, ce sera une autre paire de manches puisque je ne suis pas germaniste...


samedi 28 juin 2014

Y... comme Le "dérèglement d'amour" de Jeanne Ygounet !

Curieux patronyme que Ygounet, un dérivé du prénom Hugues. Il apparaît dans ma généalogie le 7 novembre 1785 à la faveur de son mariage dans la paroisse Saint-Vincent de Carcassonne avec Antoine Esprit Plancard, un drosseur, né le 14 août 1759 dans la même paroisse de la ville basse.

Elle est la fille de Gabriel Ygounet et de Jeanne Capignol. Le couple aura au moins une fille, Jeanne comme sa grand-mère qui verra le jour en 1787 et décédera en 1789.

Les renseignements sont maigres, mais le couple profitera de la loi du 20 septembre 1792 autorisant le divorce. En effet, la séparation fera l'objet d'un acte daté du 24 pluviôse An II (12 février 1794). Le motif est joliment tourné : le couple divorce pour "dérèglement d'amour de la part de Jeanne Ygounet" ! Bref, elle ne l'aimait plus.

Antoine Esprit se remarie quelques mois plus tard le 21 frimaire An III (11 décembre 1794) avec une certaine Catherine Moni, trieuse de laine de son état et de douze ans sa cadette puisque née à Alzonne (11) le 2 juin 1771.

Voilà comment un simple nom commençant par un Y nous a fait entrer dans les arcanes des mariages et des divorces du crépuscule de l'Ancien Régime à l'orée de la République.


vendredi 27 juin 2014

X... comme De l'an X au Nonidi 9 Messidor An CCXXII

Ah, il est loin le 22 prairial de l'An X (11 juin 1802) date à laquelle naissait Antoine Plancard dans la Cité de Carcassonne, deux ans avant le sacre de l'Empereur Napoléon Ier le 2 décembre 1804 soit le 11 frimaire An XIII.

Premier né de Jean Plancard de retour des guerres de la Révolution et du Consulat, période où il côtoya Bonaparte durant la Première campagne d'Italie notamment à Arcole.

Et qui n'a pas, dans sa généalogie, été confronté à ces dates du calendrier républicain qui entra en vigueur le 6 octobre 1793 soit le 15 vendémiaire An II. Il débute réellement le 1er vendémiare An I soit le 22 septembre 1792, jour de la proclamation de la République. Pour plus de détails, cliquez ici.

Calendrier-republicain-debucourt2.jpg
« Calendrier-republicain-debucourt2 » par Debucourt, Philibert Louis — Bibliothèque nationale de France. Sous licence Public domain via Wikimedia Commons.

Les noms de la semaine avaient aussi été changés et organisés par décade (trois pour constituer un mois) : primidi, duodi... jusqu'à décadi

Sans oublier les sans-culottides, jours complémentaires, du 17 au 21 septembre de chaque année et le 22, jour de la révolution, les années bissextiles.

C'est l'An XIV qui est là dernière année de ce calendrier républicain. Elle s'étale entre le 23 septembre 1805 et le 1er janvier 1806 (11 nivôse) date à laquelle reparaît le calendrier grégorien.

Je me suis toujours demandé, si le calendrier républicain existait toujours, quel jour je serais né. J'ai fait la conversion et j'aurais donc vu le jour le 3 floréal de l'An CLXXXVIII, jour de la fougère, un système adopté en remplacement des saints de la semaine.

Je vous laisse donc faire la conversion sachant que la date d'aujourd'hui, vendredi 27 juin 2014 est en fait le nonidi 9 messidor de l'An CCXXII, jour de l'absinthe...

jeudi 26 juin 2014

W... comme un grand verre de Wiki s'il vous plaît !

Oui je sais, c'était facile. Wikipedia, l'encyclopédie participative. La tarte à la crème de la lettre W.

Il faut dire que cette lettre est un casse-tête pour qui n'a pas de nom commençant par W.

Pourtant, c'est dans ces pages que j'ai découvert par mal d'histoire concernant ma famille et les lieux dans lesquels ils vivaient. Carcassonne bien sûr, l'article est gigantesque. Mais aussi Chasnans dans le Doubs bourg de 250 âmes.

Sans oublier que j'y ai trouvé la trace de François Plancard (fondeur de fer et de cuivre à Carcassonne) dans un article concernant le sculpteur Eugène-Louis Lequesne un sculpteur dont François Plancard avait coulé la statue de la République de Marcorignan (11) sur laquelle j'ai retrouvé sa marque de fondeur...





Alors, pas un instant à perdre, foncez sur Wikipedia, vous y découvrirez des trésors...


mercredi 25 juin 2014

V... comme Vol de voiture

Parfois, des pépites se cachent dans les colonnes des journaux. C'est pourquoi, j'épluche régulièrement Gallica dans sa section "Presse et revues". Nous avons déjà parlé des avis de décès, mais des détails croustillants se trouvent parfois dans la rubrique faits-divers ou justice.

Comme dans "Le Petit Parisien" paru le 13 novembre 1912 à la page 4 on trouve le "Bulletin judiciaire" :



La deuxième affaire vaut son pesant de cacahuètes :
"Devant le tribunal correctionnel de Carcassonné ont comparu les nommés Pierre Barrie, vingt-deux ans, employé de bureau, né à Ferrau (Aude), et Jules Causse, vingt-deux ans, garçon de café, né à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), qui, le 21 mal dernier, assaillirent, pour le dévaliser, M. Jean Feuillat, négociant en vins Carcassonne, qui regagnait son domicile, rue de Belfort. La même nuit, une automobile fut soustraite à M. Michel Plancard, fondeur, et abandonnée à 1.500 mètres de la ville, à la suite d'une panne, par l'auteur du vol, qui n'était autre que Causse. Les deux inculpés ont été condamnés chacun à trois ans de prison. Barrie va avoir à répondre maintenant, devant les juges de Toulouse, d'une agression commise dans cette dernière ville, dans les mêmes conditions, qu'à Carcassonne, contre M. ?, conseiller à la cour d'appel de Toulouse."
Une belle histoire de pieds-nickelés donc ! Mais on en apprend donc par la même occasion que Michel Plancard dispose d'une automobile. Chose encore assez rare en 1912.
Et en fouillant un peu sur le web, je suis tombé sur un site en anglais mentionnant Michel Plancart, avec un T au bout. Mais c'est bien le même.

On y explique qu'il fut le premier propriétaire d'une Panhard-Levassor modèle "Tonneau" et qu'il l'acheta à Toulouse le 5 juin 1901. D'ailleurs l'immatriculation d'origine a été conservée : 11T, c'est à dire... la 11e voiture de l'arrondissement de Toulouse !
On la voit même en photo sur ce site. Le modèle, reconnaissable entre mille avec son phare unique est conduite sur ce site par le peintre Claude Monet en 1901. Est-ce la même qui avait été volée en 1912 ? c'est bien possible, puisque cette voiture, apprend-on, a été stockée dans un château à Carcassonne, c'est sans doute le château de Saint-Brès, propriété de son fils Emile.

Cette voiture, ne disposant d'un seul phare et portant encore son immatriculation d'origine a été vendue et transportée aux Etats-Unis dans les années 1990 et qu'elle a été entièrement restaurée. Elle a même participé en 1996 au 100e anniversaire de la course pour voitures anciennes "London to Brighton". Elle affichait en pointe, une vitesse de 25 à 30 mph soit entre 40 et 50 km/h.

Elle fut vendue en Californie en 2007 pour 297.000 $ soit envirion 220.000 € !

Toute l'histoire est partie d'un anodin vol de voiture...




mardi 24 juin 2014

U... comme USA

Vous allez voir par quel biais détourné, je vais arriver aux Etats-Unis.

Je ne reviendrai pas sur Charles Doriot, le père de mon arrière grand-père parti aux Etat-Unis en 1886. Ni sur Marie-Louise Doriot, sa cousine, partie avec lui et qui fonda une famille avec un Lozèrois bon teint, Paul Emile Gaston Atger. Je suis en rapport avec sa petite-fille pour laquelle j'ai effectué des recherches en France et qui m'a fait parvenir des cartes postales de Montbéliard écrite par sa soeur resté au Pays...

Voici la photo de mariage du couple Atger-Doriot prise à Philadelphie en juillet 1890 que m'a gentiment envoyée, des Etats-Unis, sa petite-fille :


Et voici une carte postale postée de Montbéliard et écrite par sa sœur Emilie Catté née Doriot :


Je pourrais aussi parler du troisième cousin, Charles Doriot, qui partit lui aussi en 1886 et fonda lui aussi une famille au pays de Washington dont les descendants sont en lien avec des cousins. D'ailleurs, la famille américaine de ce Charles Doriot correspond avec Charles Doriot, mon aïeul. Je possède une carte postale de la Saint-Patrick 1913 postée de Philadelphie (à noter que tamponnée aux Etats-Unis le 5 mars, elle est arrivée en France le 15...) :



Non. Ce n'est pas cela qui m'intéresse, puisque ces histoires me sont connues.

Quand je lui disais qu'il y avait un grand nombre de tombes du cimetière d'Etupes qui mentionnait le patronyme Doriot, elle me répondait immanquablement que ces personnes ne faisaient pas partie de la famille. Tout cela me semblait étrange vu que nous descendions d'un ancêtre commun Jean Georges Doriot, meunier de son état, et qui est arrivé à Etupes au milieu du XVIIIe siècle et qui eut une ribambelle de descendants :

Tombe ancienne recelant des Doriot au cimetière d'Etupes (25)
Une tombe m'intriguais particulièrement sur le fronton de laquelle on peut lire : Doriot-Lyon. En effet, le patronyme Lyon n'existe pas dans le Pays de Montbéliard. De plus aucune personne ne portant le patronyme Lyon, à part une certaine Suzanne née Doriot (1816-1880). Née et morte à Etupes certes, mais entre temps, la jeune femme avait tenté l'aventure américaine comme bon nombre de ses compatriotes. Elle partit avec son frère Pierre (1819-1884), enterré avec elle.

Tombe Doriot-Lyon

Elle épousa aux Etat-Unis, un certain Myron Lyon (dont je ne sais rien) duquel elle eut plusieurs enfants dont Adèle Lyon épouse Durbec (+1940), qui repose dans la sépulture erbatonne. Cette dernière est née dans le Wisconsin en 1860 et épousa à Etupes un Toulonnais Jules Durbec. Le couple eut plusieurs enfants aux Etats-Unis et plusieurs en France dont Adèle en 1882 à Houilles et Jules en 1883. Ce qui peut marquer le retour en France de la famille au grand complet, fortune faite.

L'Adèle née en 1882, épousa à Nice Emile-Louis Monnin-Gillot et mourut à Coubon (42) en 1966...

Finalement, cette famille dont le lieu de rattachement est Etupes et qui cousine avec ma branche pour se rattacher à notre ancêtre commun, a sillonné le monde à une époque où l'on ne le sillonnait guère. La bougeotte a repris les descendant qui ont, eu, parcouru la France...

lundi 23 juin 2014

T... comme Veux-tu une part de Toutché ou la recette pour être gaie ?

Impossible pour moi de passer à côté d'une recette qui a marqué mon enfance : le toutché ou gâteau de fête. Un dessert traditionnel qui se sert plutôt avec le thé l'après-midi qu'à la fin d'un repas... mais les plus téméraires peuvent s'y risquer !

Il y a plusieurs variante du toutché. En fait, chaque foyer du Pays de Montbéliard avait la sienne. Mais la base reste la même : de la pâte à pain sur laquelle on met un mélange de beurre et de sucre pur qu'il caramélise au four ou bien encore une préparation à base de crème, d’œufs et de sucre ou de sel (le vrai paraît-il est salé). Cette sauce que l'on appelle le "goumeau" (la "migaine" en Lorraine) sert aussi agrémenter les fruits sur une tarte aux fruits surtout les pommes, les prunes et les mirabelles.

En voici d'ailleurs une recette sur ce site internet ou une autre  sur cancoillotte.net... et une dernière pour la route sur ce site.

Ma grand-mère Liliane n'était pas très versée dans la cuisine, mais pourtant très gourmande de desserts.Je conserve d'elle un petit carnet gris daté de juillet 1944 (elle avait 23 ans), dans lequel elle a noté de sa belle écriture, qu'elle a conservée jusqu'à la fin de sa vie, une foule de recettes. Dont celle du toutché sous l'appellation "Gâteau de fête". Ici, point de crème ni d’œufs pour la garniture, mais simplement du beurre et du sucre et une pointe de saindoux quand même...


En feuilletant le carnet, je suis bien sûr arrivé à la dernière page qui recèle une recette toute particulière : une "recette pour être gaie" ! Un petit texte visiblement issu de la plume d'Hélène, duchesse d'Orléans.
Voici ce qu'il dit :
" Commencer par nettoyer énergiquement le fond de votre cœur de peur qu'il n'y demeure attaché quelque reste de vieil égoïsme ; prenez ensuite de la patience et de la douceur, ajoutez-y une dose raisonnable de bon sens avec une goutte d'eau de Léthé pour faire oublier les offenses et les peines passées ! Il nous faut encore quelques onces, non pas d'esprit léger, mais d'esprit facile, un gain de sel pilé très fin, beaucoup de bonne volonté, d'énergie et de charité active, un peu de courage et d'assurance sans oublier le calme mêlé de joyeuse confiance. Mélangez tout cela et faites-en un breuvage que vous prendrez avec simplicité de cœur. Puis si contre fausse attente, votre cœur ne se calmait pas, jetez vers le ciel un regard suppliant ; alors soyez sans crainte, tout ira bien ; vos larmes sécheront et votre bouche sourira sans que personne devine votre secret ".
Une vraie recette aussi pour mener à bien des recherches généalogiques !

samedi 21 juin 2014

S... comme Salas Maria de la Concepcion ou trois générations sur un acte

Enfin, j'ai toujours cru qu'elle s'appelait Maria de la Concepcion Salas ! Je n'ai jamais connu cette arrière grand-mère morte deux ans avant ma naissance. Je ne la cerne qu'à travers les histoires que me racontait mon père.



En tout cas sur son acte de décès daté du 23 mai 1971 à Marseille (13), elle est bien prénommée ainsi. Elle était domiciliée au 101, Route Nationale à Cuges-les-Pins (13) par très loin de La Ciotat. Elle vivait avec sa fille Irène, ma grand-mère et le second mari de celle-ci : Pierre-Giro Lubrano-Lavadero dit Pierrot, un ancien de la marine marchande.

Sur son acte de décès demandé en 1995, il est mentionné qu'elle était née à Monforte-Espagne et qu'elle était veuve de mon arrière grand-père Jean Lledo, décédé à Alger en 1935.

Je me retrouvais donc avec une localisation. Sauf que, des Monforte en Espagne, il y en a : Monforte de Lemos en Galice, Monforte de Moyuela en Aragon, Monforte en Castille et Léon et Monforte del Cid dans la province d'Alicante...

Idem, sur son acte de mariage à Alger le 6 janvier 1917 où son lieu de naissance est toujours Alger. Alors, j'ai réfléchi. Mon père me disant que cette branche de la famille venait de villages autour de Murcie. J'ai donc pris le Monforte le plus au Sud : Monforte del Cid. Et puis c'était logique, puisqu'elle se mariait avec un Lledo dont la famille était peuplée de marins et originaire en Espagne de Polop de la Marina et de Teulada, deux agglomérations de la province d'Alicante.

J'ai mis du temps, mais j'ai rédigé une lettre au "Juzgado de paz" de Monforte del Cid, détenteur du "Registro civil" où sont notés les actes d'état-civil.

La réponse ne s'est pas faite attendre. Par retour du courrier je recevai l'acte de naissance de mon arrière grand-mère. Et l'état-civil espagnol n'obéit pas aux mêmes règles que celui de France. L'"acta de nacimiento" propose, en effet, la filiation jusqu’aux grands-parents du bébé...

En deux feuillets sont donc étalées trois générations. Un bonheur. De plus, la réunion du nom du père et du nom de la mère, ouvrent des perspectives.

Maria de la Concepcion Salas est donc née Concepcion Salas-Alberola, le 21 février 1897 à "la une de la manana".

Son père est Manuel Salas-Richarte, originaire de Monforte del Cid, il habite la rue Jorge-Juan, il a 47 ans, donc né aux alentours de 1850. Il exerce la profession de "bracero", il est donc journalier.


Agrandir le plan
(La rue Jorge Juan aujourd'hui)

Sa mère se nomme donc logiquement Alberola-Alzamora et son prénom est aussi Concepcion, elle a 40 ans et est paysanne originaire de Monforte del Cid.

Le couple va émigré en Algérie et habitent tous les deux à Alger au 6 rue de l'Orangerie lors du mariage de leur fille en 1917.

Mais l'acte de naissance de mon arrière grand-mère va plus loin puisqu'il fournit aussi les grands parents paternels : Pascual Salas-Hernandez et concepcion Richarte-Belda, qui sont décédés en 1897 mais qui sont originaires de Monforte.

Du côté maternel, on trouve Ramon Alberola-Barcelo et Micaela Alzamora-Romero, eux-aussi de Monforte et eux aussi décédés.

J'espère un jour me rendre à Monforte del Cid pour y faire quelques recherches généalogiques, je sais donc déjà que les grands-parents de mon arrière grand-mère était originaire de cette localité de près de 8.000 habitants. Un vaste terrain est donc déjà débroussaillé.


vendredi 20 juin 2014

R... comme Repas de fête en fanfare

Le père de mon arrière grand-père, Charles Frédéric Doriot était un musicien chevronné. En 1886, il fonde la Fanfare d'Etupes et rafle avec elle, au fil des années et des concours, une foule prix.

Symptomatique de cette époque, et héritière des orphéons, la fanfare municipale fait partie intégrante de la vie du village et participe à toutes les cérémonies et commémorations patriotiques.

La fanfare d'Etupes au début du XXe siècle
Non content d'écumer les alentours du village et même de la région avec un fameux concours à Besançon en 1905, la Fanfare d'Etupes, sous la direction de Charles Doriot s'aventure au-delà des frontière française. Du 15 au 18 août 1902, la formation s'en va donc engranger prix d'interprétation à vue, prix d'exécution et prix de direction en Suisse toute proche.


La carte du Chef
Mais pour bien concourir, il faut une logistique à toute épreuve.
C'est ainsi qu'un commissaire, nommé par le comité d'organisation, fait le lien avec les responsables de formation.
Au final, si l'hébergement est spartiate pour les exécutants. Enfin, spartiate pour nos yeux actuels, les repas sont plus... roboratifs. Une convention est, en effet, signée entre Jean Gobel, aubergiste à Carouge, une ville qui jouxte Genève, et Charles Doriot.

Les membres de la fanfares prendront leurs repas au 9 place du Rondeau. Un lieu prédestiné pour des musiciens, le rondeau étant une pièce musicale...

Le matin, les musiciens qui sont une petite trentaine commenceront la journée par une solide collation : "café noir, café au lait ou soupe, ceci au gré de la personne"

A midi : "Salé mêle (charcuteries) et beurre, viande rôtie, légume et fromage, une bouteille de vin (par personne) et pain à discrétion"

Le soir : "Potage, salé mêle, viande en sauce, légume, poulet rôti, salade, fromage, dessert, une bouteille de vin et pain à discrétion".

Pour ceux qui en voudraient encore, pas de problème, la bouteille de vin supplémentaire est à 0,50 cts et le café avec liqueur à 0,25...

Donc, on savait manger et... boire en ce temps-là.

Pourtant, la fanfare arbore un beau palmarès que les habitants d'Etupes fêtent dignement à leur retour. En voici la preuve en image via cette carte postale :



Et si l'on zoome un peu, on pourrait presque lire le palmarès inscrit sur la pancarte. En tout cas on y voit le chef en ce 19 ou 20 août 1902 et même sa maison, puisque la fête avait toujours lieu devant chez lui...




jeudi 19 juin 2014

Q... comme Anne Quélet, les champignons et les chonffes ?

La question mérite d'être posée !

D'autant que Quélet, on le verra est un patronyme qui appartient à un homme célèbre du Pays de Montbéliard.

En effet, Anne Quélet est née à Montécheroux (25) dans la première moitié du XVIIIe siècle. Elle épouse à Pierrefontaine-lès-Blamont en 1766, Léopold Friedrich Doriot, né en 1743 fils de Jean Nicolas, tanneur. Il faut remonter deux générations pour trouver l'ancêtre commun avec ma propre branche : Pierre Doriot (1635-1690), mon Sosa 7168, dont va descendre à la fois Jean Nicolas et Jean Georges, meunier de son état et mon ancêtre direct qui va s'installer à Etupes pour fonder la branche à laquelle j'appartiens.

Je le disais, Anne Quélet appartient à la famille de Lucien Quélet né le 14 juillet 1832 à Montécheroux et mort le 25 août 1899 à Hérimoncourt. Ce médecin est aussi un passionné de sciences naturelles et en particulier de mycologie. Une soixantaine d'espèces lui furent d'ailleurs dédiées...

Lucien Quelet (1832-1899) sepia.jpg
« Lucien Quelet (1832-1899) sepia » par Hélène Quélet ((1839-1921), Hérimoncourt. — Archives de la Société Mycologique de France. Sous licence Public domain via Wikimedia Commons.


Il faut remonter au grand-père d'Anne Quélet pour trouver l'ancêtre commun. Le tanneur Pierre Quélet eut plusieurs fils dont Jean Georges, le père d'Anne et un autre dont est issu Lucien.

Au passage, ce mariage montre bien qu'ils se faisaient dans des corps de métier identiques.

La dynastie de tanneurs Quélet s'était allié à des filles issues de tanneurs dont le fameux Léopold Friedrich Doriot. Dans le Pays de Montbéliard, les corporations de métiers, très puissantes, sont appelées "Chonffes" et réglementent depuis le Moyen Âge, les métiers.

mercredi 18 juin 2014

P... comme Publicités

J'avais, il y a environ quatre ans, publié sur ce blog, une publicité concernant la Maison François Plancard, fondeur de fer et de cuivre à Carcassonne. Un homme industrieux et prudent.

Aujourd'hui, j'y publie, les enveloppes et les papier à en-tête de son fils Michel-Guillaume. Ingénieur des Arts et Métiers, ce fils est plus fantasque et n'hésite pas à prendre des risques. Ce qui causera sa faillite.
Des documents donc, qui font partie des archives d'un collectionneur qui m'a fait la gentillesse de m'en faire parvenir des scans.

Comme cette enveloppe (recto) libellée à un certain M. Pech de Cuxac-d'Aude (11)


Et voici le verso :


Des publicités qui permettent donc d'en savoir davantage sur les produits que proposaient ces hommes que je n'ai, bien évidemment, pas connu.

Et voici aussi un prospectus publicitaire du début du XXe siècle qui a, vous l'avouerez, un charme que les flyers actuels n'ont plus...


Alors, dans le cas présent d'une dynastie d'industriels carcassonnais, ces publicités conservées permettent également de dresser une cartographie des lieux sur lesquels ils étaient implantés et ainsi de savoir le moment où le fils se sépare du père ou inversement d'ailleurs, comme ce sera le cas pour François. 


mardi 17 juin 2014

O... comme De l'Origine des choses

Quand est-ce que tu as commencé ?

C'est la question qui tue. Et on me l'a posée récemment. Jamais, je crois, je ne m'étais interrogé à ce sujet.

Quand donc ai-je bien pu débuter l'arbre généalogique familial ? Il y a longtemps, ça c'est sûr.

Je me souviens du tout début. Ma mère m'avais dit un jour, j'aimerais savoir qui sont nos ancêtres. Les parents et grands-parents de "la Mame", mon arrière grand-mère Alice, ne m'étaient pas connus précisément. De vagues noms et pas de dates. Un portrait. A peine.

Ce dont je suis sûr, c'est que l'aventure a débuté entre la fin de la 3e et le début de la 2de. A l'été 1988 donc. Auparavant j'avais acheté deux ouvrages : "Comment retrouver vos origines" de Jean-Louis Beaucarnot dans la collection Livre de Poche pratique et aussi "La généalogie" de Pierre Durye dans la collection Que sais-je ? aux PUF.

Si le premier était agréable à lire, le second était d'un abord très ardu (je les ai toujours dans ma bibliothèque). J'ai même failli abandonner avant de commencer ! Et puis non.

Je me souviens quand même, que ces ouvrages m'ont donné une méthode.
Mais c'est Jean-Louis Beaucarnot qui m'a décidé à me lancer. Il avait, en effet, écrit trois phrases qui sont encore surlignées dans son ouvrage sus mentionné  :
"Moralité : rien ne doit dérouter" et "Quiconque sera motivé, patient, logique, trouvera ce qu'il cherche. Point n'est besoin de guide", enfin : "Car en généalogie ascendante, comme en généalogie descendante, l'outil de travail essentiel du débutant sera l'état-civil".
Alors, plus de temps à perdre ! J'ai pris rendez-vous pour le mercredi suivant à la mairie de Vandoncourt (25), lieu de naissance de la mère de mon arrière grand-mère, Virginie Amstutz... auparavant, j'avais mis en application les conseils des généalogistes chevronnés : j'avais interrogé ma grand-mère et la sœur de mon arrière grand-mère. J'avais ordonné ces informations en fiches et réalisé un petit schéma.

Je rappelle qu'à l'époque, internet était encore du domaine de la science fiction... et que les logiciels de généalogie étaient pour tout dire... à leurs balbutiements.

J'avais trouvé dans ces livres, pour la généalogies ascendantes, des arbres circulaires qui me plaisaient bien. J'avais donc rassemblé trois feuilles 21 x 29,7 et j'avais tracé les demi-cercles avec mon compas. J'avais tracé les cases et les avais numérotées. Les trois feuilles avaient été collées dans une chemise cartonnée. Plus tard, j'ai collé sur la couverture, les noms des branches qu'elles renfermaient : Graff-Amstutz, Doriot-Parrot, Lledo-Salas et Plancard-Barge.

Car je me souviens avoir longtemps phosphoré sur le choix de celui que j'appellerai plus tard (bien plus tard) : le de cujus. J'avais donc placé sur l'arbre Graff-Amstutz, le nom de mon arrière grand-mère et ses dates de naissance, de mariage et de décès.

Cet arbre des débuts est bien rangé dans un classeur, avec les autres :



Arrivé à la mairie de Vandoncourt, c'est le maire qui m'a reçu et m'avait mis avec bienveillance, les registres à disposition tout en gardant un œil sur cet ado de 15 ans...

Je découvrais tout, les pages et les tables décennales et surtout l'odeur de la poussière et du vieux papier.

J'ai longtemps tâtonné, mais j'y suis arrivé. J'ai remonté encore quelques générations. Je me suis aperçu aussi qu'il faudrait faire aussi de la généalogie descendante. Tout ça me donnait le vertige...

J'ai payé mes quelques photocopies et l'on est venu me rechercher à la mairie. Il fallait tout remettre au propre.

Quelques temps après, j'attaquais une autre branche, butait sur des écueils que je n'ai surmonté qu'il y a peu... C'était grisant de retrouver des ancêtres qui avaient vécu là. Les anciens de ma famille ne donnait quelques anecdotes que je notais et mon grand-père m'a même montré l'arbre généalogique de son côté. Un arbre ascendant réalisé par un cousin et qui remontait jusqu'à un Paul David Rigoulot né en 1725 qui avait un père né à la fin du XVIIe siècle, autant dire sous Louis XIV. J'en avais la chair de poule. Sauf que tous ces individus possédaient bien leurs dates dans les cases mais mais aucun lieux...

L'aventure a donc commencé à l'été 1988. Depuis, je n'ai pas arrêté. Déjà très versé dans l'histoire, la découverte de mes ancêtres et les recherches historiques qui en découlaient, ont participé a affermir mon choix. Trois ans plus tard, mes études d'histoire commençaient...

lundi 16 juin 2014

N... comme Nom d'un petit bonhomme, c'est tout sauf un Navet !

En 1993, au décès d'Hélène Graff, la sœur de mon arrière grand-mère, j'ai hérité de ses papiers personnels. Une foule de photos et de livres. Mais aussi d'une cantine militaire au nom de son époux Frédéric Curie, à l'époque capitaine des sapeurs-pompiers de Paris.

A l'intérieur : des livres, des papiers et de drôles de boîtes de métal contenant... des films 9 mm.

Lesdites boîtes avaient passé plus de 35 ans dans un grenier où la chaleur était torride l'été et glaciale l'hiver. Je ne me faisais donc pas beaucoup d'illusion. Pourtant, à en dérouler quelques mètres, j'y avais reconnu quelques visages.

Poussé par la curiosité, j'avais décidé de donner le tout à un photographe spécialisé pour un transfert d'images sur des cassettes vidéo.

J'ai attendu plusieurs semaines jusqu'à ce que les cassettes soient prêtes.

En tout plus de deux heures d'images qui mêlaient films familiaux, de vacances et montrant des exercices des sapeurs-pompiers de Paris à la veille de la Seconde Guerre mondiale et même, cerise sur le gâteau, le dépôt de gerbe du général de Gaulle sous l'Arc de Triomphe le 26 août 1944, juste avant sa descente des Champs Elysées... A quelques mètres de lui, dans la cohue certes, mais cette minute de film m'a donné la chair de poule.

Côté films familiaux, le photographe avait repris, pour diviser les séquences, les indications portées sur les boîtes. Les plus anciennes captations dataient du milieu des années 1930.

C'est ainsi que, les images avaient fait l'objet d'une projection familiale, ma grand-mère avait pu revoir quelques minutes de films où se trouvaient son père et l'un de ses grands-pères qu'elle n'avait pas vu comme ça depuis près de cinquante ans...

Des indications aussitôt notées et des images visionnées en boucle pour n'omettre aucun détail.

Parmi ces images, il y avait aussi quelques plans du Tour de France 1937 au beau milieu des images de vacances.Le couple les passant au Lavandou, les images ont pu donc être datées avec précision. Ils s'agit en effet de la 11e étape entre Nice et Toulon du 10 juillet 1937. Une étape gagnée par Eloi Meulenberg Tour gagné par un Français, Roger Lapébie.








samedi 14 juin 2014

M... comme "Ciel, il y a des Ministres dans mon arbre !"

Alors bien sûr, ils ne sont ni de l'Intérieur, ni de la Défense et encore moins de la Santé.
Et pourtant, plusieurs de mes ancêtres sont dit "Ministre" dans les actes qui les concerne... Il s'agit en fait de ministres "du Saint-Évangile", c'est à dire des pasteurs protestants. Ministre voulant dire "serviteur".

En effet, ma famille maternelle, originaire du Pays de Montbéliard est à 100% luthérienne. Cette petite enclave appelée sous l'Ancien Régime "Principauté de Montbéliard" fait partie des possessions des comtes de Montbéliard qui sont ducs de Wurtemberg, état du Sud de l'Allemagne.

C'est Ulrich IV de Wurtemberg qui fit venir Guillaume Farel, qui prêcha la Réforme à Montbéliard. Le luthéranisme fut adopté vers 1540 et comme le veut la maxime "Cujus regio, ejus religio" soit "tel prince, telle religion", les habitants du Pays de Montbéliard devinrent donc protestants et parmi eux, certains devinrent Ministres après des études à la faculté de théologie d'Augsbourg.

Parmi ces pasteurs, on trouve par exemple un certain Pierre Doriot né à Pierrefontaine-les-Blamont vers 1635.


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Et mourut en 1690 à Blamont.
Il eut plusieurs enfants avec Catherine Blanchot dont un certain Pierre Antoine qui devint également ministre du culte. Né en 1668, il décéda le 13 avril 1745 à Montécheroux distant de quelques kilomètres plus au Sud.

Du côté de mon grand-père Henri, les Rigoulot d'Exincourt eurent aussi dans leurs rangs quelques ministres au XVIIe et XVIIIe siècle.

Enfin, la famille du savant Georges Cuvier qui m'est alliée dispose d'une foule de pasteurs.
Tout d'abord Jean-Nicolas Cuvier (1712-1792) qui fut ministre à Roche-lès-Blamont.

Jean Nicolas Cuvier
Gravure issue de "Portraits montbéliardais des XVIIIe et XIXe siècle par Léon Sahler
(Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)


  
Il épousa le 28 août 1736, Henriette Doriot et éleva son neveu Georges Cuvier, fils de son frère Jean Georges, un militaire. Georges deviendra le paléontologue que l'on connaît.

Henriette Doriot
Gravure issue de "Portraits montbéliardais des XVIIIe et XIXe siècle par Léon Sahler
(Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)

Le couple eut plusieurs enfants dont Pierre Nicolas (1739-1827) qui fut pasteur, président du consistoire d'Héricourt.

Son frère, Jacques Christophe Cuvier né en 1748 à Roche-lès-Blamont et mort en 182 fut également ministre du culte.

vendredi 13 juin 2014

L... comme Litjoute de Pierre-Longue, nom d'un chien !

Savez-vous que la fameuse Litjoute de Pierre-Longue née en 1935 a eu avec Kid de la Gagnolière né à Montmorency, ancienne Seine et Oise en 1934, la fameuse Nanouck de la Gagnolière...

Non ?

Dans mes archives, j'ai eu la surprise, de retrouver un arbres généalogique remontant jusqu'aux arrière arrière arrière grands-parents de la fameuse Nanouck. Le plus lointain ancêtre, un certain Jim de Millau né sans doute vers 1915... Étrange tout de même puisque Nanouck est née fin 1938...

Enfin pas tant que ça, puisque Nanouck est un chien et que l'initiale N est bien celle qui fut attribuer en 1938.
Nanouck d'ailleurs qui ne porta ce nom que sur ses papiers officiels, puisque que pour ses propriétaires elle répondait au doux nom de Diane. Chien de chasse, elle accompagna son propriétaire Frédéric Curie, en compagnie d'un autre setter : Floc.

Des Diane et des Floc, il y eu plusieurs exemplaires au fil des années. Et tous portèrent ces noms même s'ils n'étaient pas setter dont une fameuse Diane, femelle cocker qui s'étégnit paisiblement à Etupes au début des années 60 et un non moins fameux Floc, épagneul breton, qui termina sa vie au début de la décennie suivante.

 Voici donc l'arbre généalogique de ce setter irlandais, dont j'ai tant entendu parler :



Et voilà le fameux chien, adopté le 30 juillet 1939 à l'élevage de la Gagnolière. En compagnie de sa propriétaire : Hélène Graff, la sœur de mon arrière grand-mère et épouse de Frédéric Curie.



Je sais même où ce setter fut enterré : au cimetière animalier d'Asnières-sur-Seine qui fut le premier cimetière animalier au monde... Pour en savoir plus sur ce cimetière cliquer ici.


Comme quoi, la généalogie mène à tout, même à celle des animaux...

jeudi 12 juin 2014

K... comme la noblesse de Kabylie

Lorsque Sophie Boudarel avait eu la gentillesse de m'interviewer dans le cadre des "Portraits de Généablogueurs" sur son site "La Gazette des Ancêtres" en janvier dernier, j'avais émis l'idée de traiter un sujet particulier dans le cadre du GénéaThème consacré aux épines généalogiques. Je le traite donc dans le cadre du ChallengeAZ...

A l'époque je disais avoir entendu "toute mon enfance et jusqu’à son décès, mon père me dire que son père (c'est-à-dire mon grand-père que je n’ai pas connu) les enjoindre ainsi que mon oncle à ne pas faire les imbéciles, « parce que vous avez du sang bleu dans les veines », disait-il. Ça m’a toujours laissé plus que perplexe, car mes recherches généalogique, qui ne sont pas axées du tout sur une quelconque quête d’ancêtres nobles (ceux que je trouve suffisent amplement à mon bonheur), ne m’ont jamais conduit à ce genre de résultats et de loin"

C'est vrai que "ma grand-mère paternelle le rappelait aussi en me racontant qu’en allant visiter sa belle-famille habitant en Kabylie elle regardait toujours une série de portraits très anciens accrochés aux murs et représentant visiblement des notables habillés de noir, portant « une fraise » et présentés par mon arrière-grand-père comme les ancêtres. Des portraits qui se sont perdus lors du rapatriement des pieds-noirs au début des années 1960, tout comme d’ailleurs les photos conservées par mes grands-parents dans leur appartement d’Alger. D’autres membres de la famille m’ont parlé de ces portraits qu’ils ont vus en Algérie chez mes aïeux et de cette anecdote".

La ville de Kabylie en question était Aumale, aujourd'hui Sour-el-Ghozlane ville de naissance de mon arrière grand-père Gabriel Plancard (1888-1945) marié à Françoise Adélaïde Barge née à Bougie

C'est donc chez lui que tout le monde a vu ces cadres et aussi certains objets.
J’aimerais juste découvrir ce qui a bien pu faire naître ce qui me paraît être une légende familiale.

Si l'on donne crédit à la présence de ces fameux portraits (les gens qui y sont allés n'ont pas été victimes d'hallucinations collectives !), peut-être s'agissait-il de ce Me Plancard, avocat à Rodez qui portrait la robe d'avocat en cette fin de XVIIe siècle.

Pour l'heure, rien n'est venu éclairer ma lanterne.

mercredi 11 juin 2014

J... comme la Justice laisse des traces

Si l'on fouille un peu les affaires judiciaires, on peut tomber sur des pépites. Et ce, juste en se plongeant quelques instants dans Google books.

La première mention d'un Plancard dans une affaire judiciaire est sans doute contenue dans "Décisions notables sur diverses questions du droit jugées par plusieurs arrêts du Parlement de Toulouse..." de 1745.
Le livre relate une affaire datant de 1598 et concernant un certain Pierre de Plancard et un certain Bertrand Carsalade au sujet d'un héritage et d'une testatrice sans doute abusée :



Pierre de Plancard étant nommé Pierre Plancard dans un ouvrage de 1678.

Ouvrons maintenant : "Question sur l'ordonnance de Louis XIV du mois d'avril 1667" par Marc Antoine Rodier. Un livre de 1761.

L'affaire se déroule au début du XVIIIe siècle. C'est l'histoire d'une procédure judiciaire qui mêle droit pur et roublardise d'un certain Me Plancard, avocat à Rodez. Voici comment le texte commence :

"Voici un cas singulier où la nullité fut déclarée couverte par la désertion d'un appel. Me Germain Conseiller au Sénéchal de Villefranche ayant obtenu une sentence contre Me Plancard Avocat de Rhodez la lui fit signifier, mais l'exploit manquoit de quelque formalité...".

Et voici l'extrait du texte :



Qui est ce fameux Me Plancard ? Je ne sais pas encore, mais je n'ai pas dit mon dernier mot !

Encore, cet arrêt de la Cour de Cassation de Toulouse du 17 juillet 1857 concernant une affaire de chasse. Un certain Plancard et d'autres protagonistes avait mis en vente en mars de cette année-là du gibier sur le marché de Toulouse, jour où la chasse était close...

Voici l'extrait du texte publié dans "Le journal du Palais", volume 69, page 133 de 1858.



Là non plus, je ne sais pas qui est ce Plancard, mais je sais qu'il devrait se trouver dans mon arbre généalogique

Enfin, dans les "Annales des Ponts et chaussées" de 1863, voici relatée une affaire commerciale qui met en scène deux ferronniers : un certains Raucoul et François Plancard, fondeur de fer et de cuivre à Carcassonne. Ce qui semble une histoire de fraude à l'adjudication... En voici les premières lignes




Voilà donc un terrain d'enquête tout trouvé pour les prochaines vacances...

mardi 10 juin 2014

I... comme Iémai ! arrête de iouquai dans la iôrbe !

Autrement dit : "Eh ! mais ! arrête de gesticuler dans l'escalier !".

Une phrase bien absconse pour les non initiés. Il n'y en a d'ailleurs plus guère.
Cette langue étrange est en fait, du patois du Pays de Montbéliard où j'ai passé mon enfance.
Et certains mots sont parvenus jusqu'à moi et parfois, j'en laisse échapper quelques uns au fil d'une conversation. Je les ai tellement entendus que j'oublie qu'ils ne sont pas français... Des mots qui se perdent mais font, à part entière partie de notre patrimoine.

Bon, bien sûr, une phrase pareille n'arrive pas comme ça dans la conversation.
Je vais d'ailleurs la traduire mot à mot :

Iémai est une interjection. Iouquai, c'est sauter, de joie par exemple, du latin jocare, folâtrer. Et la iôrbe, c'est l'escalier à vis typique de cette partie du Doubs. Du latin orbis, le cercle.

Des informations que j'ai trouvé dans un livre qui était rangé dans la bibliothèque de mon grand-père et que j'ai redécouvert avec bonheur : "Glossaire du patois de Montbéliard", sorti en 1876 sous la plume de Charles Contejean. Un glossaire qui est un extrait des mémoires de la Société d’Émulation de Montbéliard (dont je fais partie) et que j'ai eu le bonheur de consulter en ligne :



Dans la vie courante j'emploie, mais je ne suis pas le seul, j'ai des amis qui les utilisent toujours, entre autres, les "must" de ce patois : le Cancoire qui est un hanneton et par dérivation une commère, la Campenotte qui est la jonquille (on va donc toujours aux campenottes au Lomont...), Feunai, c'est à dire farfouiller, une écrignole qui est quelqu'un de maigre, c'est le synonyme de Tritri...voir d'un "petit tritri" !
Et enfin le fameux beuiller, regarder avec indiscrétion qui donne : la beuillotte, celui qui regarder avec indiscrétion...

Tout un monde que j'ai le bonheur de vous faire découvrir.

lundi 9 juin 2014

H... comme Hautemayou ou l'étrange épitaphe du cimetière de Saint-Simon...

Un millier d'habitants en plein milieu du Cantal, arrondissement d'Aurillac. Un petit cimetière écrasé de chaleur.


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Que d'années de recherches et de chance il a fallu pour arriver en ce lieu.

L'homme que cette tombe renferme fait sans doute partie de la famille de ma compagne. Je dis sans doute... vous allez comprendre pourquoi.

Sa grand-mère Paulette, née Prémont est née hors mariage le 31 mai 1913 à la maternité Beaudelocques dans le XIVe arrondissement de Paris. Mais sa famille maternelle est originaire de Haute-Saône. Sa mère, Lucienne Delphine Prémont est née le 9 novembre 1890 à Bourguignon-lès-Morey. Et décède le 2 décembre 1916 à l'hôpital Saint-Jacques dans le XIVe arrondissement, lieu même où elle travaillait comme fille de salle. Elle meurt de tuberculose et laisse une petite fille de trois ans.

Lucienne Delphine Prémont
La voici avec ses collègues de l'hôpital Cochin :

Lucienne Delphine Prémont (2e à partir de la droite)
Quid du père ? la question est restée longtemps en suspend.
Ne restait d'elle que ces deux photos et un portrait au fusain signé Malherbe, la représentant assise et pensive, daté de 1916, l'année de sa mort. Pas de doute, Elle ressemble bien aux photos. Et puis, il y avait la tradition familiale qui disait que le père de Paulette était mort à la guerre de 14 et que le couple n'avait pu se marier.


Ce n'est que bien des années plus tard, après la mort de Paulette qu'une photo a livré son secret. Il fallait juste la retourner et lire ce qui était écrit au dos : "Papa Hautemayou".


Branle-bas de combat ! Les recherches allaient enfin pouvoir reprendre d'autant que, sur la photo de groupe, l'homme surmonté d'une croix portait bien un uniforme de la Première Guerre mondiale.

Mais des Hautemayou mort pour la France durant la Grande Guerre, il y en avait quatre : Géraud, Jean-Pierre, Jules et Noël. Trois était né dans le Cantal et un à Paris. Un rapide coup d’œil sur la généalogie des trois premiers a permis de les écarter : ils n'avaient jamais mis les pieds dans la capitale.

C'était donc le parisien né le 2 avril 1895 dans le XIVe, cinq ans plus jeune que Lucienne. Le jeune homme est né de Jeanne Landes et... de père inconnu. L'enfant sera légitimé par mariage et prendra le nom du mari de sa mère : Hautemayou. Mais voilà, sa fiche de Mort pour la France mentionne qu'il est décédé le 2 septembre 1916 à l'hôpital 103 d'Amiens dans la Somme. Il est touché par une balle durant la bataille de la Somme et la reprise du village de Cléry-sur-Somme. Blessé, il décède dans cet hôpital. Là s'arrête l'histoire de Jules Hautemayou. Enfin, pas tout à fait, sa fiche matricule permet d'en savoir plus, le seconde classe du 2e Régiment mixte de Zouaves et Tirailleurs qu'il est avait, quelques mois plus tôt, été dégradé. Pourquoi ? Nul ne le sait.

Ma compagne décide donc de se lancer sur ses traces. D'abord enterré dans la nécropole nationale d'Amiens Saint-Pierre, sa famille avait décidé de le rapatrier dans la tombe familiale. Rapidement, le petit village de Saint-Simon fait surface, c'était celui de sa mère. Quelques coups de fil plus tard au hasard dans l'annuaire de la localité, nous fait trouver les bonnes personnes. L'histoire est là, il n'y a plus qu'à en dérouler le fil.

On y apprend que sa mère est morte dans les années 1960 et qu'elle avait fait le déplacement jusque dans l'Est pour récupérer sa petite-fille. En effet, les parents de Lucienne Prémont étaient, à cette époque, basé à Fouvent (70). Mais Jeanne, la grand-mère du Cantal trouva en face d'elle Marie-Berthe, la grand-mère de Haute-Saône. Deux forts caractères. La grand-mère du Cantal s'en retourna bredouille et les liens furent coupés.

Mais Jeanne n'avait pas dit son dernier mot. En 1921, elle fit rapatrier le corps de son fils dans le Cantal où elle s'était retirée. L'histoire dit qu'elle fit ouvrir le cercueil et préleva une dent sur le cadavre. Une relique qu'elle conserva sur elle tout le reste de sa vie...

Mais ce n'est pas tout. Sur la tombe de Saint-Simon, plusieurs plaques rappelle la mémoire de Jules. Elle mentionne son régiment et la date de son décès. Mais le prénom qui y est gravé est : Marcel !

Ajouter une légende
Et sur une autre plaque ornée de la croix de guerre et de la médaille militaire, médailles qu'il n'a pas obtenues, est apposée une plaque de porcelaine autrefois ornée d'une photo. Un texte émouvant et tout à fait étonnant aussi, qui en dit long sur le caractère de la dame. Un texte qui dit que chaque jour, elle pense à son fils chéri... "martyr des capitalistes" !


samedi 7 juin 2014

G... comme Galères

L'histoire de ma famille paternelle aussi bien que maternelle est liée à la mer et aux bateaux. Rien d'étonnant pour la branche pied noire d'Algérie, mais pour celle du Pays de Montbéliard, elle est plus difficile à appréhender.

Il y a déjà l'histoire de mon grand-père Henri (1922-2002) que j'ai développée dans un billet du mois de mai 2014.

Il y a aussi celle de ma grand-mère Irène, de sa mère Maria de la Concepcion, de mon père Gabriel et de son frère Georges revenus d'Alger par bateau entre 1962 et 1963.

Il y a aussi toute une foule de marins espagnols venus en Algérie de la province d'Alicante en Espagne. Tel le père de mon arrière grand-père Lledo, prénommé Vincent né et mort à Alger (1855-1897) et qui exerçait la profession de pêcheur (son fils Juan, mon arrière grand-père (1892-1935) sera marin sur le Saint-Louis durant la Première Guerre mondiale).

Juan Lledo (1892-1935)

Le père de Vincent Lledo prénommé lui aussi Juan et né en 1804 à Polop de la Marina dans la Province d'Alicante et mort à Alger en 1879, celui-là même qui émigra en Algérie, était lui aussi pêcheur.


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Du côté maternel, l'histoire remonte plus loin dans le temps.
Le premier Comtois d'Etupes à s'embarquer est un certain Charles Doriot né le 26 mars 1761 à Etupes. Il est baptisé le lendemain au temple protestant de la localité.
Le 21 septembre 1792, il est lieutenant dans l'armée et l'année suivante le 12 mai 1793, il devient Capitaine au 14e Bataillon de la formation d'Orléans.
En 1796, toujours avec le grade de capitaine, il passe à la 28e demi-brigade légère.
Et en 1802, le capitaine Doriot s'embarque sur le Banel, un navire vénitien assez lourd. Le 9 janvier, le navire appareille de Toulon. Chargé de troupes, il doit rejoindre Saint-Domingue que se disputent Français et Anglais. Le frère du Premier Consul Bonaparte y est en difficulté. Mais le 15 janvier, une violente tempête drosse le bâtiment sur les récifs du cap Ténès.


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Les personnes se trouvant à bord meurent soit noyées, soit massacrées lorsqu'elles arrivent à terre. Charles Doriot en fait partie. Il sera le premier Doriot a parvenir sur les côtes algérienne. Ses cousins auront plus de chance et s'établiront à Douaouda.

Le second Doriot à s'aventurer sur les mers fut un autre Charles Doriot, le père de mon arrière grand-père. Né en 1860 à Etupes et mort dans ce village en 1931. En 1886, il entreprend avec un cousin et une cousine, le trajet jusqu'aux Etats-Unis depuis le port du Havre. Il arrivera à Ellis Island et s'établira une année à Philadelphie. Il sera le seul à rentrer en France. Les deux autres resteront aux Etats-Unis et fonderont des familles qui perdureront jusqu'à nos jours.

Pour en revenir à ma famille paternelle, je citerai deux livres.

D'abord " Le livre de C. Galen traictant des viandes qui engendrent bon et mauvais suc, mis en François pour Monsieur le Baron de sainct Plancard, Capitaine de Galeres".

Un personnage dont je n'ai pas retrouvé la trace.

Enfin, voici un autre livre. Celui de Philippe Fabry sorti en 2000 : "La relève de l'escadre de Perse".
L'ouvrage est la retranscription du journal de bord du "Breton", navire de Louis XIV qui doit apporter aux Indes de l'argent et des hommes. Il appareille le 16 mars 1671 de La Rochelle. A la date du 4 septembre 1671, alors que le navire est au large de Madagascar et est à une semaine de franchir le Tropique du Capricorne et de se diriger vers l'Île Bourbon, est noté au livre de bord : "Ce jour, il est mort du mal de scorbut le nommé sieur Plancard, soldat".

Qui est-il ? Là est encore la question.



vendredi 6 juin 2014

F comme Faire-part

Macabre peut-être, mais bougrement intéressant d'avoir sous la main un faire-part de décès.

Comme celui-ci par exemple :


Il permet d'un seul coup, un peu comme l'avis de décès, d'avoir sous les yeux toute la famille d'un seul coup.
Profession, fonctions, décorations, on saura tout sur le lieutenant-colonel Curie, même le lieu de son décès et les horaires et les lieux de ses obsèques.
Une mine. On sait donc qu'il n'a pas d'enfants et que son père s'est remarié.On connaît ensuite les noms des membres de sa famille : sœur (une seule, l'autre est décédée en 1942), beau-frère et belles-sœurs (mon arrière grand-mère), neveux et nièces (ma grand-mère entre autre).

On voit aussi la famille à un instant T, en train de se construire doucement. Certains couples n'ayant pas encore eu la totalité de leurs enfants.

Et si l'on a vraiment de la chance, on peut aussi trouver des lettres ou des cartes de condoléances et ainsi cerner le personnage. Souvent, ces marques de sympathie ont été jetées à la faveur d'un décès du conjoint survivant ou par le veuf ou la veuve eux-mêmes.

J'ai la chance de les avoir retrouvées. Et depuis, je les conserve précieusement. Comme cette carte de visite de Paul-Emile Victor, personne avec qui Frédéric Curie avait fondé la Lifrassa, la Ligue Française et de secours et de sauvetage aériens.


Ou encore une carte de ses amis. Comme ici, celle du docteur Gros, médecin militaire qui fut comme lui, un grand résistant.


Et si l'on a encore plus de chance, il faut pour cela que le cher disparu soit un peu connu, des articles de journaux peuvent venir enrichir les découvertes.

Comme cet article de L'indépendant de l'Aube du 17 décembre 1956 :


Ou celui de L'Est Républicain qui relate ses obsèques à Etupes, son village natal. On y apprend que son corps a été transporté dans une maison de route de Fesches-le-Châtel. Une rue où j'ai passé mon enfance. Et en arrière-plan on aperçoit un morceau de façade qui est celle de la maison de mon arrière grand-mère.


De l'importance au final de conserver, rechercher ou collecter ces petits témoignages du passé qui sont, à n'en pas douter des bribes d'histoire qui permettent de reconstituer le puzzle des vies de nos ancêtres.