mardi 25 mai 2010

Du nouveau sur Thérèse Joséphine Pierrot, l’épouse de Gabriel Plancard (1812-1856)

Dans un précédent billet, en suivant les mentions inscrites dans son acte de décès daté du samedi 7 juin 1873 à l’hôpital militaire de Blida (Algérie) on apprenait que Thérèse Joséphine Pierrot, l’épouse de Gabriel Plancard (fils de Jean et d’Antoinnette), enregistrée par erreur sous le nom de Pierron, était née à Paris aux alentours de 1826.
Il y a peu, grâce à l’informatisation des Archives de Paris j’ai pu retrouver rapidement sa trace au fil des fiches de l’état-civil reconstitué. En effet, les archives de l’état-civil parisien, antérieures à 1860, conservées à l’Hôtel de Ville ont été incendiées lors de l’insurrection de la Commune en mai 1871.
Toujours est-il qu’est conservée une fiche au nom de Thérèse Joséphine Pierrot. Cette dernière est née le vendredi 8 février 1828 au 128 faubourg Saint-Martin dans le Xe arrondissement. Son père est bien Denis Pierrot et sa mère Hélène Marie Geneviève Julie Giroux (tout deux mentionnés dans son acte de décès).
Son père est dit « corroyeur ». C’est est en fait une personne qui travail le cuir après le tannage. En fouillant un peu, on retrouve également la trace de Denis Pierrot qui va décéder à Paris, 5 rue des Filles-Dieu dans le Ve arrondissement (une rue aujourd’hui disparue) le lundi 7 avril 1845 à l’âge, nous dit l’acte, de 59 ans (donc né théoriquement en 1786). L’acte nous donne également son lieu de naissance : Painblanc, une petite commune de Bourgogne en Côte-d’Or où, grâce à la mise en ligne de l’état-civil conservé aux archives départementales, on peut mettre la main sur son acte de naissance. Il est né de Denis Pierrot et de Jeanne Clémencet.
Un petit tour sur le site Généanet va permettre de corroborer cette hypothèse : un internaute qui y a déposé sa généalogie fait mention de plusieurs Denis Pierrot nés à Painblanc à la même époque. Un seul enfant prénommé denis et né en 1786 ne va pas mourir en bas âge. Il est visiblement issu d’une famille originaire du département de la Meuse (55).
Il faudrait également pouvoir retrouver son acte de mariage avec Hélène Giroux. Ce dernier ne se trouve ni à Paris ni à Painblanc. Il est fort probable que cette personne soit née dans une commune de Côte-d’Or et qu’elle se soit mariée avec Denis Pierrot dans celle-ci. Quant à son acte de décès, il n’a pu être retrouvé lui non plus. Des recherches en perspective donc !
Le prochain billet concernera Jean-Pierre Félix Plancard, le premier fils de Gabriel Plancard et de Thérèse Joséphine Pierrot.Un jeune homme à qui il a arriver une mésaventure à Metz (57)...

mardi 4 mai 2010

13 floréal An VIII : Jean Plancard à la bataille d’Engen


Dans le dernier billet, nous avons vu comment Jean Plancard (1774-1825), Soldat de l’An I, s’est engagé dans les Volontaires Nationaux du Bataillon de l’Aude. Comment, dès 1793, il participe avec l’armée des Pyrénées Orientales aux guerres du Roussillon et comment de 1796 à 1797, avec la 4e Demi-Brigade d’Infanterie de Ligne, il met son fusil au service de la Première campagne d’Italie. (En illustration : une figurine d’un vétéran dans une vitrine du musée de l’Armée aux Invalides. Jean Plancard devait, A peu de chose près, porter ce style d’uniforme).
En 1798 et jusqu’à l’année suivante, il passe à l'Armée d’Angleterre qui était destinées, sous les ordres de Bonaparte, à envahir la Grande-Bretagne. Jean Plancard stationne donc au Havre avec sa formation mais l’invasion n’aura finalement jamais lieu. Les troupes ainsi constituées viendront aider à réduire la résistance chouanne en Vendée.
Enfin, en 1800, il passe avec la 4e Demi-Brigade aux armées de Hollande et du Rhin. C’est là que sa carrière militaire va trouver son terme. Et plus exactement le 13 floréal An VIII (le 3 mai 1800) à la bataille d’Engen en Souabe où il reçoit nous dit son dossier « un coup de feu à la jambe droite ». Des précisions sont données dans un court compte-rendu : « Un certificat d’un officier de santé de l’hôpital de Basle en date du 29 thermidor dernier (17 août 1800) joint à l’appui du présent atteste qu’il a reçu un coup de biscayen à la partie moyenne et postérieure de la jambe droite qui a traversé les jumeaux et soléaires (muscles situés derrière le genou) d’où résultent des cicatrices adhérentes qui l’empêchent d’exercer librement la progression (les hommes, à l’époque se déplaçaient à pied) et de continuer au service actif à l’armée ».
Un petit texte qui nous apprend que de Souabe, il a sans doute été soigné sur place d’abord puis a été transféré, non loin de là, dans un hôpital en Suisse à Bâle. On apprend que ses blessures sont invalidantes (une balle de biscayen est d’un calibre assez important) et qu’il a du en souffrir tout le reste de sa vie. Jean Plancard devait sérieusement boiter.
Le dossier « fait à Munich en Bavière » stipule aussi que Jean Plancard « est dans l’intention de se retirer à Carcassonne, département de l’Aude avec la pension à laquelle il a droit de prétendre ».
Suit le calcul de sa solde de retraite basé sur le temps passé aux armées qui est de 8 ans, 3 mois et 18 jours. Ces huit années étant toutes des années de campagnes, elles comptent donc pour deux soit 120 francs de retraite militaire. Années auxquelles il faut rajouter une pension pour sa blessure : 150 francs et 2,5 francs pour les 3 mois et 18 jours restants. Jean Plancard touchait donc 272,5 francs et non 172,5 comme écrit dans un précédent billet (erreur de lecture). Cette somme est confirmée par la lettre de sa fille Geneniève Plancard dans sa lettre au ministre de la Guerre : « Il a été retraité vers 1800, écrit-elle, avec une pension de 300 francs dont il jouit jusqu’à sa mort arrivée en 1825 ». La somme est donc rondelette et a permis d’assurer à sa famille une existence et un avenir meilleurs.
Si l’on résume son histoire, voilà donc, chose rare pour l’époque et pour un homme de sa condition, une personne qui a sillonné l’Europe et la France, du Languedoc à la Normandie, de l’Espagne à l’Allemagne en passant par la Hollande, la Suisse et l’Italie. Un vrai destin.
Le prochain billet sera consacré aux recherches sur la parisienne Thérèse Joséphine Pierrot, l’épouse de Gabriel Plancard (1812-1856).