vendredi 30 juin 2017

Z comme Un drôle de Zigoto !

Dans une généalogie, il y a les individus dont le destin n'échappe pas. Ou très peu. Ceux qui sont nés, mariés et morts aux mêmes endroits, qui ont épousé une fille du coin et ont eu des enfants dans le secteur.

Et puis il y a les zigotos comme je les appelle. Ils ne sont pas très nombreux dans ma généalogie mais c'est vers eux que je concentre mes recherches. Forcément.

Ce sont des zigues dont la personnalité et la psychologie échappent, qui ne suivent pas un chemin tout tracé, qui prennent des rues de traverses et que l'on retrouve par hasard, au détour d'un acte ou d'un article. Des "savonnettes" généalogiques...

C'est le cas d'Emile Jean Jules François Plancard, né en 1887 à Carcassonne et mort à Alger en 1948.

De prime abord, en regardant les documents que je possède sur lui, on peut dire qu'il y a eu un avant et un après guerre de 14...

En 1910 (les références à ces articles sont disponibles à la lettre T), il commet diverses infractions au volant de son automobile. Idem en mars 1914 où il renverse un cycliste à Carcassonne. Il est donc d'un milieu aisé. Il est le fils de Guillaume-Michel, le fondeur qui a peuplé les billets du Challenge AZ.


On voit aussi qu'il est un poil instable : industriel à Cenne-Monestier en 1910 (dans le textile ou dans la chaux), il exercera la même profession mais à Carcassonne en 1913 lorsqu'il se marie à Lavelanet en Ariège... il habite, à cette époque, au 3 rue Antoine Marty à Carcassonne, l'immeuble a aujourd'hui disparu.
Mais en 1912, il reçoit chez lui son cousin, mon arrière-grand-père Gabriel né en Algérie, dans son appartement du 7, rue Raymond IV à Toulouse... il y vit toujours en 1925 lorsqu'il dépose un brevet d'une "claie à ombrer" à l'INPI !

En 1914, lors de son second accident de la route, il est dit négociant à Carcassonne...

Et puis survient la guerre de 1914. L'homme, s'est engagé pour 3 ans au 5e régiment de Chasseurs d'Afrique. Sa profession est alors... fermier agriculteur ! Il fait la campagne d'Afrique de février 1905 à août 1907 en Algérie. Puis passe au 1er Hussards et enfin dans l'armée de réserve avec un certificat de bonne conduite.

En 1912, sa fiche matricule comporte une condamnation civile caviardée puisqu'elle fut amnistié en 1919.

Le 3 août 1914, il est rappelé lors de la mobilisation générale et est versé dans l'artillerie au 9e RA... peut-être a-t-il rencontré le frère de mon arrière-grand-mère maternelle ?
Puis il intègre l'arme du Train. Classé inapte provisoirement pour "endocardite rhumatismale et hypertrophie ventriculaire", des problèmes cardiaques, il est finalement déclaré apte à faire campagne et n'est mis en congé illimité que le 21 mars 1919 date à laquelle il se retire à Carcassonne au 13 boulevard d'Iéna, non loin de la société de son père basée au 5 :



C'est aussi cette année-là qu'il divorce, en novembre, et que la garde de son fils est confié à la mère.
Il est dit représentant de commerce, n'assiste pas au rendu du jugement et est simplement représenté par son avoué.

Sa fiche matricule le localise, sans adresse connue en 1921 dans le secteur de Toulouse puis à Casablanca au Maroc au 34 avenue Mers Sultan.

Il est à Toulouse en 1925, on le sait par son brevet déposé à l'INPI mais il est aussi à partir du 23 janvier 1925 à Casablanca, à la même adresse, où il est dit : négociant en grains !



Faisait-il des allers et retours entre la France et le Maroc ? Peut-être.

Lors du mariage de son fils Maxime avec Andrée Pacot à Nîmes, il est dit "fils de Emile Jean Jules Plancard, disparu". Père et fils n'ont donc plus de contact depuis longtemps.
D'ailleurs, les témoins du mariage sont issus exclusivement du pan maternel de Maxime Plancard : son grand-père Aimé Clanet et son beau-père Alexandre de la Rocca, administrateur des colonies. Rien du côté de l'épouse.

Toujours est-il qu'il meurt à l'hôpital militaire d'Alger (hôpital Mustapha) ville où il réside rue Rovigo.
Le déclarant ignore sa profession et visiblement son nom, puisqu'il est inscrit sous celui de Blancard !

Que faisait-il à Alger ? Nul ne le sait pour l'heure. Mais l'envie de le savoir ne m'a pas quitté.


jeudi 29 juin 2017

Y comme... Y arriveront-ils ?

Être à la tête d'une entreprise n'est pas chose aisée. Surtout quand le travail vient à manquer.

Un article du "Courrier de l'Aude" fait état le 25 décembre 1901, d'une manifestation pacifique qui s'est déroulée dans les rues de Carcassonne la veille.


250 ouvriers de la métallurgie carcassonnaise descendent donc dans la rue drapeau tricolore en tête. Les gens formaient une haie sur les trottoirs. Silencieux. Les ouvriers entrent alors à la mairie :



Ils y sont reçus par Jules Sauzède, maire rad-soc de Carcassonne qui deviendra député de l'Aude l'année suivante. En tête de la délégation, deux ouvriers de la maison Plancard. Celle de François et de Michel : Gaillard et Bourjade.

Leurs revendications ? Que le maire revienne sur la décision de la commission des travaux de revenir sur le projet fontinal (l'adduction d'eau de Carcassonne) qui a été confié à une entreprise de... Rouen ! Les ouvriers veulent que ces travaux soient répartis entre tous les patrons de la ville. Le maire acquiesce et vient le dire aux ouvriers qui ont alors crié : "Barvo ! Vive Carcassonne !"

Le 26 décembre 1901, "L’Éclair" publie une pétition des ouvriers pour que ces travaux soient bien répartis entre les patrons de la ville.
On y apprend que le chômage règne en ce début de XXe siècle à Carcassonne. Que les patrons métallurgistes ont été "obligés de réduire le salaire des heures de travail" et même de licencier leurs employés. Fafeur réduit de 35 sa masse salariale et Plancard de 20.


Alors les ouvriers sont-ils arrivés à leurs fins ?

La réponse est finalement non et se trouve dans deux articles de Claude Marquié parus dans La Dépêche, le premier le 7 juin 2015. L'entreprise Plancard refuse de participer de peur, d'une part, de voir surgir des problèmes de coordination et d'autre part, elle estime que la somme allouée est insuffisante. De plus, la préfecture et les Ponts et Chaussées refusent également.

Dans un article de La Dépêche du 14 juin 2015, on y lit que Michel Plancard, seul, reprend le projet l'année suivante. De problèmes en difficultés, c'est l'adduction d'eau de Carcassonne qui met, finalement, à mal l'entreprise Plancard.
Si François avait été prudent, la fougue de son fils Michel a fait chanceler la société.


mercredi 28 juin 2017

X comme... Grosses eXplosions !

La vie de nos ancêtres n'était pas de tout repos.

C'est le cas, semble-t-il pour Jean Plancard, père du serrurier Jules, dont la maison du 2 rue de la Liberté est adossée au fameux bastion de la Figuière dont on a parlé à la lettre F.

Je disais qu'en 1886, ce bastion devait être déjà démoli. Un article du "Courrier de l'Aude" du 7 mai 1885" titré : "A la gêne, pas de plaisir", le confirme.

Visiblement, l'entrepreneur qui détruit ce bastion se fiche comme de son premier bâton de dynamite des conséquences de ses actes. Il bourre "ses trous de mine jusqu'à la gueule de façon à en avoir plus tôt fait et lançant dans les airs des blocs de pierre capables d'effondrer les toits environnants" !


C'est ainsi que début mai à 5 h du matin, une violente explosion éparpille des blocs de pierre et fait frémir les vitres. "La toiture de M. Plancard, serrurier, a reçu une vingtaine de projectiles" qui ont produit divers dégâts. Et un bloc d'une quinzaine de kilos est venu s'échouer dans son jardin...


On tremble pour eux puisque visiblement, les ouvriers, par temps de pluie s'abritent, indique l'article, sous une voûte à l'entrée de la rue de la Liberté. Là où se trouve la réserve de poudre... et qu'ils y fument allègrement...

Et le journaliste de conclure :


La seconde explosion a lieu non loin de là comme le relate un article du "Courrier de l'Aude" du 24 janvier 1894.

En cette fin janvier, un incendie se déclare au 1, rue de la Liberté vers 7 h 15 du matin dans l'épicerie de Frédéric Campredon. L'incendie provoque une violente explosion.

Sur place se rendent, entre autres, les sapeurs-pompiers et un détachement du 15e de Ligne... Le 1, rue de la Liberté se situe juste en face de la maison Plancard qui a reçu des pierres suite à l'explosion de charges en vue de la destruction du bastion de la Figuière. Pas de chance.



Le feu est circonscrit vers 9 h. Si le journaliste s'avance sur les causes du sinistres : une allumette qui serait malencontreusement allée rencontrer un bidon de pétrole, il mentionne que des éclats de la devanture ont été projetés sur la rue blessant un homme de 25 ans, François Alberti, qui passait par là. Le jeune Campredon, 15 ans, a été brûlé aux jambes et à la tête en traversant le magasin en feu.
En tout, le préjudice a été évalué à 25.000 Frcs.

Dans un second article du même journal du 26 janvier 1894, les faits sont précisés :


C'est donc au moment de l'allumage d'une lampe que l'explosion s'est produite : "La devanture du magasin fut projetée contre la maison du sieur Plancard"... Pour une maison maudite, c'est une maison maudite...

Mais la conclusion de l'article est savoureuse en diable :

"Les voisins et les locataires se plaignaient depuis longtemps d'une odeur de gaz, voilà peut-être la cause de cette explosion terrible, qui a fait croire, à ceux qui en ont ressenti les effets, à la démolition de l'hôtel de la Préfecture" !


mardi 27 juin 2017

W... comme Wedding à l'Hôtel d'Angleterre

Vous vous souvenez qu'à la lettre A j'avais loué cette pipelette de "Vie Montpelliéraine", véritable magazine people de l'entre-deux guerre. Elle avait signalé l'arrivée d'un Plancard dans la station de Luchon en 1910.

Pour cette lettre W, je reviens encore (comme à la lettre B) sur un mariage.

Mais quel mariage. Un mariage qui a lieu le jeudi 15 avril 1920 à Saint-Brès dans l'Hérault. La petite bourgade où je me suis rendu il y a quelques années est coincée entre l'A9 et la N113. Et son église se découvre au détour d'une ruelle :




C'est là qu'Henriette Plancard, fille de Guillaume Michel (décédé en 1916), industriel à Carcassonne et d'Antoinette Verger, s'unit à Jean Cellier, fils "de Joseph Cellier, de Vendémian, ancien maire de Cournonterral, décédé et de Mme Jospeh Cellier, de Cournonterral".

Pourquoi Saint-Brès ? Ma famille n'a pas d'attaches dans l'Hérault étant davantage tournée vers l'Aude et la Haute-Garonne.

Car à Saint-Brès, il y a un château. Aujourd'hui propriété de la commune, il appartenait au moins à partir de 1926 à André Plancard, un fils de Guillaume-Michel qui y réside avec sa mère. D'ailleurs le cortège part de cet édifice à l'église toute proche. André se mariera en 1926 à Montpellier.
C'est d'ailleurs ce frère d'Henriette qui la mènera à l'autel.


"La Vie Montpelliéraine" du 9 mai 1920 détaille par le menu ce "beau" mariage :


On remarque que le pape Benoît XV leur donne leur bénédiction. Il est toujours possible d'en demander une aujourd'hui. Le petit plus qui fait plus !

Mais "La Vie Montpelliéraine" va plus loin en détaillant tout le cortège et en précisant les tenues vestimentaires de chaque personne ! Une vraie photographie.


On remarque dans le cortège toute la famille proche : les Andrieu et les Bureau. Ainsi que des Soréziens, des élèves d'une école privée du Tarn. On peut s'amuser à rechercher les anciens de cette école sur le site ad-hoc.

Après les robes "liberty noir et tunique pailletée or et argent" et celles "en taffetas blanc brodé vert jade" le cortège se rend "en automobile" à Montpellier à l'hôtel d'Angleterre "où fut servi un menu digne de la réputation de cette maison et où les divertissements, chants, danses anciennes et nouvelles ont duré jusqu'au matin, pendant que les mariés partaient pour le traditionnel voyage sur la Côte d'Azur".

Voici l'hôtel d'Angleterre, rue Maguelone à Montpellier, "the place to be" à l'époque et la salle où a sûrement eu lieu le banquet :


Dans le même journal, on s'aperçoit, que moins d'une semaine plus tard, le mercredi 28 avril a lieu le mariage d'une Paule Cellier, de la même famille que Jean, l'époux d'Henriette, qui épouse Georges Gounel :


Là aussi, le cortège avec moult détail dont les époux de la semaine précédente revenu de la Côte d'Azur : Mme Jean Cellier "en satin bleu roy et tunique de tulle noir brodé or". Le mariage se régale ensuite d'un banquet au fameux hôtel d'Angleterre.

C'est la fin de l'article qui est très intéressant :
" Par ces mariages, les Cellier s'unissent à la famille très connue des grands oindustriels de Carcassonne, Plancard et Cie, et à une vieille famille de gros propriétaires de Murles, la famille Gounel, depuis bien longtemps estimée de tous".


Reste maintenant à retrouver la photos des deux mariages. Photo qui a certainement été réalisée vu l'aisance financière des familles.





lundi 26 juin 2017

V comme ... Vente aux enchères

Dans ma famille paternelle, on ne vit pas très vieux. La cinquantaine est souvent un cap infranchissable.

Alors pensez, imaginer qu'un frère de Gabriel (1813-1856) aurait dépassé 60, voir 70 ou 80 ans, ne m'a même pas effleuré l'esprit.

C'est ainsi que j'ai très vite pensé qu'Antoine Plancard, né le 22 prairial An X soit le 11 juin 1802, premier fils de mon soldat de la Révolution, n'était pas mort à Carcassonne. Mais comme, il n'y avait aucune trace de son décès dans les registres de Toulouse où est mort son fils aîné Benoît en 1920. J'avais naïvement pensé qu'il avait accueilli son vieux papa pour qu'il termine paisiblement sa vie... jusqu'à ce que j'ouvre la presse ancienne.

En effet, "La Fraternité" du 7 juin 1874 fait part de la vente aux enchères d'une maison située au 14, rue Saint-Michel, aujourd'hui rue Voltaire dans la bastide Saint-Louis. Une vente un epu particumière puisque le dit immeuble est dit "à vendre sur licitation", c'est à dire que le bien est en indivision. Une vente à la requête de Jean et de Benoît les deux fils d'Antoine Plancard. Le premier né en 1838 et le second en 1833. Leurs sœurs étant visiblement décédées en bas-âge.


Je m'aperçois aussi que la vie familiale, loin d'être au beau fixe, semble être un peu tendue. En effet, l'autre partie de l'indivision n'est autre qu'Antoine Plancard, "ancien serrurier". La vente a été ordonnée par le tribunal civil de Carcassonne en date du 5 juin 1874.

Voici la dite maison :




Cela voulait aussi dire qu'Antoine Plancard n'était pas encore décédé et qu'il avait 70 ans. Un âge canonique pour les Plancard de Carcassonne.

Cela voulait dire aussi que son épouse était sûrement décédée et que les fils réclamaient leur part.

Les archives de Carcassonne m'ont donné raison. Marie Cabal née le 13 septembre 1813 à Carcassonne et qui avait épousé Antoine le 18 mars 1833 était décédée le 4 février 1874 à 1 h du matin au 14, rue Saint-Michel.


Les déclarants ne sont pas ses fils, mais son beau-frère François.

Les archives en ligne ne vont que jusqu'en 1872. Impossible de savoir, donc si Antoine Plancard est mort à Carcassonne et surtout en quelle année.

Dans une annonce légale du "Courrier de l'Aude" du 7 mai 1895 fait état de la vente aux enchères d'une maison du 14 rue Saint-Michel. Les deux frères Plancard, réussissent enfin a vendre la maison dont la mise à prix est de 4.000 francs. Cela veut dire déjà qu'Antoine Plancard a finalement racheté la part de ses fils. Et ensuite qu'il est mort plus que nonagénaire en 1894 ou 1895 !

La vente est prévue pour le jeudi 30 mai  1895 :


La maison comporte deux étages sur un rez-de-chaussée, la maison actuelle du 14 rue Saint-Michel a donc sans doute été amputée d'un étage ou le numéro a été légèrement décalé.

Mieux, dans une autre annonce légale du "Courrier de l'Aude" du 14 mai 1895, les deux fils Plancard souhaite aussi vendre les effet d'Antoine Plancard. La vente est prévue le 21 mai 1895 "dans une maison située à Carcassonne, rue Voltaire, numéro 14, où est décédé Antoine Plancard, en son vivant sans profession".

On y vendra "Lits, buffets, armoire, glace, table, chaises, vieux canapé, fauteuil, bureau, pendule à caisse, linge, ustensiles de cuisine etc." Toute une vie aux enchères...


La maison, elle, a bénéficié d'une offre de 6.000 francs par un domestique : Jean Rivière. Mais un autre domestique, Baptiste Soubira, a fait une surenchère à 7.000 francs. Une annonce légale du Courrier de l'Aude du 8 juin 1895 le stipule :


La nouvelle audience aura donc lieu le 27 juin suivant et la mise à prix de ces enchères à la criée sera de 7.000 francs.

Et c'est Jean Rivière, domestique, qui remporte la maison d'Antoine Plancard. Je ne sais, pour l'heure, à quel prix. Il apparaît dans le recensement de la population de Carcassonne de 1901 :


Il y habite un étage avec son épouse Rosalie Nespoulet et ses deux fils Léon et Albert. L'autre étage est occupée par la famille Egehard ainsi que la Jacques Vidale et son époux et une certaine Justine Falcou.

Encore quelques heures de recherche en perspective...

samedi 24 juin 2017

U comme Exposition Universelle ou François Plancard est-il allé à Vienne ?

C'était bien avant la construction de la Tour Eiffel ! Pensez : 24 avril 1873 !
Peu de temps après la défaite de Sedan.
Le 9 janvier Napoléon III mourait en exil au Royaume-Uni et Thiers est au pouvoir. Mais dans un mois tout juste il démissionnera laissant la place à Patrice de Mac Mahon.

Et pendant ce temps là, François Plancard, le fondeur carcassonnais né en 1819 donnait 1 francs.

Le journal "La Fraternité" du 24 avril 1873 le relate d'ailleurs dans ses colonnes :


François Plancard, qui commença comme ouvrier fondeur, se hissa au rang de patron en 1877. Nous en avons parlé à la lettre N du présent Challenge AZ.

En 1873, il est encore contre-maître à la fonderie Marsal. On note d'ailleurs qu'il fait partie, dans cette liste, des ouvriers de ladite fonderie.

Mais pourquoi donc donne-t-il ? Pour envoyer une délégation ouvrière à l'exposition de Vienne. Pas Vienne dans l'Isère, mais bien Vienne en Autriche ! Le Pays est toujours dirigé par l'empereur François-Joseph et l'impératrice Elizabeth de Bavière dite Sissi !

La capitale autrichienne accueille en effet, du 1er mai au 31 octobre 1873, l'Exposition Universelle au Prater : 53.000 exposants, 233 hectares, 194 pavillons...

L'histoire ne dit pas si François Plancard se rendit à Vienne dans cette délégation. J'espère que oui et que j'en trouverai la trace prochainement dans les archives...






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vendredi 23 juin 2017

T comme... Tribunal

Les Plancard de Carcassonne ont eu affaire avec la justice. Soit comme victimes, soit comme prévenus. Des articles intéressants à plus d'un titre.

On se souvient du billet d'hier sur le vase de Sèvres du Président de la République. Décerné pour une course automobile à Guillaue-Michel Plancard, industriel carcassonnais.

Force est de constater qu'il aimait visiblement la vitesse et jouait les pilote au volant de son automobile. Il en est visiblement de même pour son fils : Emile Jean Jules François dont nous avons déjà conté les exploits et dont nous reparlerons à la lettre Z.
Né en 1887, il est au volant de sa voiture le 13 octobre 1910. Il a 23 ans, et roule visiblement très vite (pour l'époque). Refus d'obtempérer, excès de vitesse et défaut d'éclairage, voilà de quoi on l'accuse dans cet article du Courrier de l'Aude du 30 novembre 1910 :


De plus il écrase un chien ! Au passage, on apprend qu'il est industriel à Cennes-Monestiès (une autre voie de recherche). Il est finalement condamné à des amendes :


Le même François remet ça en 1914. Le Courrier de l'Aude du 25 mars 1914 relate cet accident où il renverse au lieu-dit "Le pont rouge" sur la route Minervoise un certain Louis Gauthier. Il est condamné à 25 frcs d'amende et 300 de dommages et intérêts.


C'est ici que le piéton a été renversé :




Parfois, l'accident survient avec une voiture de la société Plancard. Comme le 14 avril 1909 dans cet article du Courrier de l'Aude où le véhicule heurte sans gravité un cycliste à Chalabre :


Parfois aussi les Plancard sont vicitmes. En l'occurrence la Société de Guillaume-Michel. Déjà en 1910, le Courrier de l'Aude du 13 juillet relate un vol de cuivre par l'un des employés qui le revendait "bien au-dessus du cours" à un chiffonnier. Ce dernier a été condamné à 1 mois de prison.


Enfin, Le Courrier de l'Aude du 13 janvier 1916, relate une affaire similaire suite à une plainte du comptable de la Maison Plancard pour vol de cuivre. Trois employés revendant du cuivre à un chiffonnier.


On les retrouve dans un article du même journal du 29 février suivant. Ils sont dits "journaliers ou manœuvres" à Carcassonne et ont donc perdu leur emploi à la Maison Plancard.


Ils sont tus condamnés à des peines diverses :




jeudi 22 juin 2017

S comme... Vase de Sèvres du Président de la République

Récompense suprême, le vase de Sèvres décerné par le Président de la République a été octroyé en août 1901 à Guillaume-Michel Plancard.

"Le Courrier de l'Aude" du 6 août 1901 relate les Fêtes sportives languedociennes. Ce vase de Sèvres concerne l'automobile pour un concours d'obstacles.


Guillaume-Michel Plancard pilotait-il des automobiles ? Dans le Challenge AZ Michel Plancard s'était fait voler sa voiture. Et dans le même billet on trouve la trace de sa Panhard-Levassor en 1901. Celle sans doute avec laquelle il remporte de vase de Sèvres.

Dans "Le Courrier de l'Aude" du 17 avril 1897, on apprend que le comité des fêtes de Carcassonne souhaite organiser quatre manifestations dont des "courses d'automobiles et de vélocipèdes". Le nom de Plancard est cité sous cette rubrique.


Michel Plancard courait donc et fabriquait. Un article du "Courrier de l'Aude" du 16 mars 1898 mentionne un concours d'élégance à Monte-Carlo. Un certain M. Duchan de Carcassonne, qui a réalisé un honorable classement à la course Marseille-Nice, a aussi remporté le fameux concours d'élégance avec une voiture "particulièrement remarquée par les membres du jury qui lui ont décerné une médaille".
 Il se trouve que cette "voiture, d'un cachet vraiment superbe, sort des ateliers de construction de M. Michel Plancard fils".


Michel Plancard fabriquait, ou améliorait donc, des automobiles. Une information confirmée par une publicité dans "La Solidarité" du 25 novembre 1905 :




mercredi 21 juin 2017

R comme Remises de prix et obtention du poireau

La presse régionale ou départementale fourmille de remises de prix en tout genre.

Et les Plancard pullulent dans cette rubrique.

Comme l'écrit du brevet élémentaire remporté haut la main par cette demoiselle Plancard dans "Le Courrier de l'Aude" du 1er juillet 1891. Le Brevet élémentaire qui se préparait en trois ans après les classes primaires étaient une aubaine pour les filles qui n'était pas encore admises aux épreuves du baccalauréat.


 Récompense scolaire aussi pour ce François Plancard de l'école du Musée, école laïque sur le square Gambetta de Carcassonne. École laïque ? Toutes les branches Plancard ne sont donc pas scolarisées dans des écoles catholiques.

Le jeune François Plancard, en fait François Marius, petit-fils du fondeur François, né en 1870 reçoit donc un prix de 3e classe (il y en a 5) par le Sou des écoles.


 Et il faut voir le décorum. Les lauréats des premiers prix : Arthur Sarrazin pour l'école du Bastion et Théophile Peyrottes, pour l'école du musée se font coiffé d'une couronne qu'ils vont "spontanément" et dignement déposer sur le buste de la République comme en témoigne l'article de "La Fraternité" du 21 août 1880.

Les écoles chrétiennes de la ville basse ne sont pas en reste. Puisqu'un article du "Courrier de l'Aude" du 12 août 1886, couronne un autre François Plancard, 7 ans, lui aussi petit-fils du fondeur François. Il est l'un des trois enfants à recevoir le prix Vergnes en l'occurrence, un livret de Caisse d’Épargne.


2e prix ex-æquo pour le même François Plancard qui excelle visiblement en gymnastique dans cette article du "Rappel de l'Aude" du 1er août 1893.


Les prix reçus peuvent aussi découler de son activité professionnelle et par là renseigner sur les activités des ses ancêtres.

Comme dans cet article du Messager du Midi du 21 août 1867 où Jean Plancard reçoit une mention honorable pour un porte-bouteilles à l'exposition industrielle de Carcassonne.


Ou cette médaille d'or pour François Plancard à l'exposition industrielle et commerciale de Carcassonne de 1884 dans un article de "La Fraternité" du 16 juillet 1884 :


Un prix aussi pour un vin remarquable : une médaille d'argent pour un blanc de rouge de 1909 et un blanc de blanc de 1909. Au passage, je ne savais pas qu'un Plancard était viticulteur. On le sait par un encart du "Courrier de l'Aude" du 22 juin 1911 :


Je me demandais bien quel était ce Plancard. Villalier étant un village de l'agglomération de Carcassonne. Je le sais grâce au Journal Officiel du 1er octobre 1920.


Jules-Antonin, pas le médecin, celui qui se marie à Bouilhonnac et dont j'ai par la lettre B de ce ChallengeAZ.

Cette mention au JO signale qu'il est fait chevalier du Mérite Agricole par décret du 24 septembre précédent. Un des mes ancêtres portait donc le fameux "poireau". Comme quoi, la presse ancienne montre encore son utilité dans les recherches généalogiques.

mardi 20 juin 2017

Q comme... Qui sont-ils ?

Je vous l'ai dit dans le premier billet de ce Challenge AZ, les personnes portant le nom Plancard en Langue doc sont toutes de ma famille.

Cependant, à travers les coupures de presse certains restent encore pour moi de parfaits inconnus. Je n'ai pu, encore, les rattacher à l'une pu l'autre de mes branches familiales.

C'est le cas du "fils Plancard". Un petit garçon de 7 ans qui se trouvait le long de la voie ferrée à Saint-Couat-d'Aude dans l'arrondissement de Narbonne et le canton de Trèbes. Le malheureux enfant a été happé par le train alors qu'il essayait de rattraper ses oies. Qui est donc ce petit Plancard inhumé le 6 juillet 1891 comme le rapporte "Le Rappel de l'Aude" du 7 juillet 1891 ? Je ne le sait encore.


Qui est cet Hippolyte Plancard, scieur de long de 34 ans "inculpé de vagabondage et escroquerie d'un repas" comme l'écrit "Le Courrier de l'Aude" du 23 novembre 1886 ? Il réalise son forfait avec deux autres comparses chez un aubergiste, M. Bousquet, place d'Armes à Carcassonne. Cet Hippolyte est pour l'instant inconnu au bataillon.


Autre histoire, plus récente celle-ci mettant en scène un Régis ou Roger Plancard, 36 ans, terrassier de son état. Deux articles, l'un de "l'Eclair" du département de l'Hérault su 24 juin 1941 et l'autre du "Petit Méridional", édition de Montpellier du 17 septembre 1941, traitent la même affaire.


Ce Régis ou Roger Plancard, dont je ne sais rien, tabasse la fille de son amie. La police découvre que ladite jeune femme et sa mère, de nationalité belge ont fait usage d'une fausse identité pour obtenir des cartes d'alimentation.

Dans le second article, ce Plancard est condamné à 16 francs d'amende avec sursis et les deux femmes à 5 francs.


Idem pour ce Louis Plancard, journalier de 21 ans qui sauve un enfant de 5 ans 1/2 en se jetant à l'eau avec un camarade près du Pont de la Paix à Carcassonne.



L'article est paru dans "La Fraternité" le 10 juillet 1880.


Enfin, si connais le fameux Jules Plancard, je ne connais Marie Pouillès, directrice de l'institution Jeanne d'Arc. Je suppose qu'elle ne fait pas partie de la famille mais que Jules Plancard est cité pour son implication dans les établissements scolaires catholiques de Carcassonne.

L'avis de décès est paru dans "Le Courrier de l'Aude" du 9 août 1917.


Des heures de recherches en perspective...


lundi 19 juin 2017

P comme Phylloxera

On le sait. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle le phylloxera, un insecte qui détruit la vigne, s'installe en Languedoc et bien sûr dans l'Aude.

On cherche, souvent de façon empirique, des moyens pour s'en débarrasser.

On emploie alors un solvant très toxique : le sulfure de carbone appelé aujourd'hui disulfure de carbone. On l'injectait dans le sol pour que les émanations du gaz tuent ces pucerons ravageurs.

Dans "Le courrier de l'Aude" du 17 juillet 1887, un grand article paraît sur ce sujet qui préoccupe tous les producteurs de vin. Intitulé "Régénération de la vigne française", il met en lumière le procédé d'un certain M. Mirepoix, viticulteur de la région qui, semble-t-il, a trouvé une solution.

Il dispose de la caution scientifique d'éminents chimistes et propose de dissoudre le sulfure dans l'eau par la vapeur.


Et ça tombe bien, car la maison Plancard, celle de Michel, s'est fait une spécialités des machines à vapeur dans le domaine agricole.

L'ingénieur des Arts et Métiers se lance dans l'aventure et imagine dit-on "un instrument d'une réelle simplicité". Bref : deux cylindre s'imbriquant l'un dans l'autre qui reçoivent le sulfure qui est porté à "une température de sept à huit atmosphère", soit sept à huit fois la pression atmosphérique. Ainsi la combinaison de la pression et de la chaleur permet au produit chimique de complètement se dissoudre. Et c'était là, selon M. Mirepoix, le secret de la réussite.

Un marché donc, que ce traitement de la vigne contre le fléau du phylloxera. C'est ce que développe un article de Claude Marquié dans La Dépêche du 20 avril 2014. Il cite notamment la maison Plancard qui fabrique, avec d'autres, "une grande quantité de soufreuses, échaudeuses et sulfateuses".

On sait que ces traitements sont restés vains. Et que la solution qui est toujours utilisée aujourd'hui, consiste à faire porter la vigne sur des porte greffes de plants américains.

Mais il est toujours agréable de constater l'ingéniosité et l'inventivité de ses ancêtres dans des domaines aussi insolites que celui-ci.

samedi 17 juin 2017

O comme... Olé !

Je vous entends d'ici : avec ce Olé !, il va nous parler de ses ancêtres espagnols entre Catalogne et Pays Valencien.

Et bien nom, ce Olé ! est synonyme de corrida.

Car dans la page 3 de "L'Express du Midi" du 24 avril 1900, un entrefilet a attiré mon attention.


On y voit que le secrétaire-adjoint est un certain Jules Plancard. Celui-là même qui s'était présenté en 1884 aux élections municipales sous la bannière monarchiste. Celui-là même qui est impliqué dans l'administration des écoles chrétiennes.

Dans l'article de ce blog, on apprend que le Club Taurin Carcassonnais a vu le jour en 1899. Il y a fort à parier que Jules Plancard fut un membre fondateur. On y voit aussi une photo avec Antonio Montes, illustre matador. Et les membres du bureau. Jules Plancard y figure sans doute.

Si vous quelqu'un a des informations sur l'histoire de ce Club Taurin, je suis bien évidemment intéressé.

Mais, il n'y a pas que la tauromachie qui intéressait les Plancard. Le 18 mai 1904, dans le "Courrier de l'Aude", on trouve un François Plancard faisait du tir à 200 mètres au 127e Territorial comme "non sociétaire". Il totalise 11 points en 6 balles.


Les Plancard sont aussi versé dans l'escrime. Et sans le savoir, mon fils Hadrien perpétue cette tradition que je ne connaissais pas avant d'avoir découvert cet article. Et ce, même si François Plancard que l'on a vu tireur, a déclaré forfait à ce championnat de fleuret en huit touches avec handicap secret.

Cet article du "Courrier de l'Aude" du 13 février 1910 relate ce tournoi d'escrime organisé par "L'Union Sports de Carcassonne" :