Juillet 1988, j'avais 15 ans et les fouilles archéologiques allaient bon train à Etupes. C'était passionnant de voir resurgir le passé. Ces mises au jour m'ont donné, en partie, d'étudier l'histoire, l'histoire de l'art et l'archéologie.
Il y avait d'abord au début de l'été, une campagne de fouilles sur un site gallo-romain entre Etupes et Brognard. Des piliers de pont, une route, les vestiges d'une forge remontaient à la surface de l'Allan (le cour d'eau du lieu). Passionnant. J'allais à vélo voir l'avancée des fouilles situées, à cette époque en plein champ.
Plus près, autour du fameux temple d'Etupes, le mois de juillet de 1988 a permis à une équipe d'archéologue de fouiller une zone herbeuse à l'arrière de l'édifice. L'aménagement des abords avait été décidé et un parking municipal devait être construit.
Je me souviens d'être aller "tanner" les archéologues. Un jour en fin d'après-midi. Il faisait chaud et ils venaient de découvrir un squelette très bien conservé. Ils avaient levé la bâche de plastique. Le corps était allongé, les bras repliés sur l'abdomen. A n'en pas douter, les vestiges du cimetière du lieu.
J'étais parti en vacances le mois suivant. Les fouilles étaient terminées. Mais le souvenir est resté.
Membre de la Société d’émulation de Montbéliard, je me suis rendu, il y a peu sur le site de l'association :
Pour accéder au site cliquez sur cette légende |
Et j'y ai découvert la possibilité d'acheter des tirés à part. Dont "Le site gallo-romain de Brognard-Etupes. Ponts-Forge-Voie. Fouilles 1988-1989" par Bernard Petit et Gérard Aimé ainsi que "Les sépultures du temple d'Etupes (Doubs) par Luc Jaccottey et Olivier Masini.
Pour se les procurer, rien de plus simple, il suffit d'envoyer un mail à cette adresse.
A peine les avais-je reçus que je me suis rué sur le second !
En quelques coups de pioches, les archéologues avaient pelleté l'histoire du lieu. Les destructions du temple par l'armée des Guise en 1588 dans cette terre de réforme protestante resurgissait via des cendres, des traces d'incendie, des morceaux de vitraux...
Et puis, plus profond encore : le fameux squelette. Sans doute une femme, écrivent les auteurs, qui "paraît être décédé[e] entre 16 et 20 ans". Des clous présents autour du corps laissent supposer une inhumation dans un cercueil. Du matériel a aussi été retrouvé et a permis de dater la couche : entre 1350 et 1500.
Plus profond encore, un deuxième squelette. Moins bien conservé. Un individu jeune du XIIIe ou XIVe siècle.
On ne sait rien de leur nom, de leur famille, de leur environnement, mais une chose est sûre : nous sommes cousins. A coup sûr. Ma famille maternelle étant bien implanté sur la commune depuis des siècles, s'est alliée a des familles qui leur étaient proches.
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