"On pourrait citer de nombreux exemples
de dépenses inutiles.
de dépenses inutiles.
Les murs des cimetières :
ceux qui sont dedans ne peuvent pas
ceux qui sont dedans ne peuvent pas
en sortir, et ceux qui sont à l'extérieur
ne veulent pas y entrer".
ne veulent pas y entrer".
Mark Twain
Même si ses portes ont été repeintes de gris, la grille qui ferme l'entrée du cimetière d'Etupes dans la Doubs est toujours la même depuis le XIXe siècle.
Une simple grille surmontée d'une barre pouvant recevoir trois drapeau lors des fêtes commémoratives. Un cimetière qui n'est pas né ex nihilo.
Le cimetière originel d'Etupes (qui sera traité à la lettre G) était situé autour du Temple, en bas de la même rue, celle du bien nommé Grand Chemin. Juste à l'endroit où cette brave dame suspendait son linge au tout début du XXe siècle !
Autrefois église catholique placée sous le vocable de Saint-Laurent, le Temple protestant est né avec l'arrivée de la Réforme luthérienne à la fin du XVIe siècle. Plusieurs fois reconstruit, la version actuelle date du milieu du XVIIIe siècle.
"Le cimetière (...) a été supprimé et transféré en 1835 hors le village en direction de l'ancienne route de Dampierre-les-Bois. L'échange du terrain, avec Jean-Georges Vauthier, ne sera régularisé que le 18 décembre 1838", écrit Michel Wittig dans sa monographie d'Etupes parue en 1994.
A cette époque, le maire Jacques Viénot Doriot est un ancêtre et jusqu'alors, les catholiques, très peu nombreux il est vrai, allait se faire enterrer dans une autre village...
Sur les piliers, on retrouve toute la symbolique classique des cimetières : les urnes funéraires. Sur la porte aussi : la couronne, symbole d'éternité enserre un sablier ailé... Le temps qui fuit inexorablement vers la mort, mais l'objet pouvant être retourné, une nouvelle vie pouvait alors commencer. Là commence donc le monde des morts.
Depuis 1835, le cimetière initial prévu pour une population comptant environ 700 habitants n'a plus suffit à enterrer les morts d'un village qui pris un essor démographique fulgurant avec plus de 5000 personnes au milieu des années 1970. La population n'a ensuite cessé de décroître durant toutes les années 2000 et semble repartir à la hausse depuis le recensement de 2009...
Le cimetière s'est donc agrandi. Sur cette vue satellite, on peut voir qu'il a pratiquement doublé sa surface. La partie gauche étant l'ancien cimetière et la droite le nouveau.
Ce cimetière, je l'ai arpenté en long, en large et en travers. Lors des enterrements bien sûr, mais aussi comme but de balade.
Avec ma grand-mère Liliane, lorsqu'il faisait beau à la sortie de l'école, nous allions à pied jusqu'au cimetière. Le sac sur le dos, nous montions la rue en pente et nous entrions par cette grille et nous arpentions les allées.
Nous nous arrêtions sur quelques tombes familiales mais aussi sur d'autres. Des gens morts depuis longtemps et sur lesquels elles me racontait des anecdotes, des pans de vie, des mariages et des naissances...
Aujourd'hui, je ne refais pas le même périple. Mais je m'arrête désormais sur sa tombe dans le nouveau cimetière. Le sablier ailé a fait son office. C'est peut-être de cette période, finalement, que me vient le goût de la généalogie...
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