Bien sûr, il n'a pas toujours été placé à cet endroit.
Il était un peu plus en avant de cette place jouxtant le temple et la mairie. Et sur sa droite, se trouvaient des "préfabriqués" où les associations, dont la fanfare d'Etupes, avaient leurs locaux.
Mais le monument, lui, existe depuis 1922. L'idée de sa conception date même de 1920. Rien de bien original. La Grande Guerre avait emporté des centaines de milliers de soldats et la France sortait broyée de quatre années de conflit. Il fallait rendre hommage aux poilus mort pour Elle.
Le monument est sobre et gris.
Au départ, il y eu les cinq noms de la guerre de 1870, dont je n'ai, pour l'instant, rien retrouvé de bien probant.
Auxquels se sont ajoutés les 20 noms des soldats de 1914-1918
Je me suis lancé il y a peu, Centenaire de la Grande Guerre oblige, dans l'étude de ce monument aux morts.
Forcément, dans ma commune, figure une célébrité avec laquelle je cousine : le caporal Peugeot (nous y reviendrons à la lettre P le 18 juin prochain)
Je ne ferai pas, ici, une étude exhaustive des noms qui y sont présents. Je les ai indexés sur le site Mémoire des Hommes et les noms se trouvent sur une page de ce blog où ils sont cliquables et renvoient sur le fiche de Mort pour la France.
Il y a ce Charles Bouvet du 372e RI qui meurt en Macédoine à Ochrida et qui est enterré à Bitola ou encore ce Charles Perlet, adjudant du 153e RI, né en Alsace en 1882, marié à Etupes et tué en 1915 à Ypres en Belgique où il est inhumé. Pourtant, à Etupes, une plaque sur la tombe de son épouse qui lui a survécu presque 60 ans, rappelle son souvenir :
Son visage est aussi connu, il est a découvrir sur le site Memorial GenWeb.
Il y a aussi dans le cimetière la tombe de Pierre Donzé, orné de sa photo et d'une médaille militaire. Ce 2e Classe du 84e RAL est mort le 15 avril 1917 à Saint-Hilaire-le-Grand en Marne près de Suippes. Né en 1896 à Etupes, il était le cousin germain de mon arrière-grand-Père Edmond Rigoulot (son père et la mère de Pierre Donzé étaient frère et sœur). Toute sa vie, il a fleuri la tombe de ce cousin qui lui était cher.
Il y a aussi dans ce cimetière, le carré des corps restitués.Quelques tombes. Dont une qui a attiré mon attention. Elle porte le nom d'Henri Bull, un nom inconnu dans le secteur :
Pourtant, aucune fiche de Mort pour la France n'existe pour cette personne. Il a fallu toute la perspicacité d'un ami pour le retrouver. Il s'agit en fait d'Henri BÜHL, né à Paris au 37 de la rue Saint-Sauveur dans le 2e arrondissement, le 27 décembre 1898 (classe 1918). Son père Albert est garçon de magasin né à Mulhouse en 1872 et sa mère Joséphine Murat est née à Bitschwiller-lès-Thann (68) et décédera en 1952 à Villemeux-sur-Eure en Eure-et-Loire. Le couple s'était marié en 1895 à Héricourt en Haute-Saône.
Même la date de décès, figurant sur la tombe est fausse. Henri Bühl n'est pas mort le 7 octobre 1918 mais le 28 septembre 1918 à Sainte-Marie-à-Py en Marne (Extrait du jugement du tribunal civil dans les registre des décès de la commune d'Audincourt tout près d'Etupes où ses parents réside à l'époque). Pourquoi est-il sur le monument aux morts d'Etupes ? Mystère. Il y a peut-être passé son enfance. A creuser donc.
Enfin le monument aux mort d'Etupes s'orne d'une dernière plaque. Celle des morts de 39-45 : 20 personnes dont 5 déportés, une victime civile et un inconnu dont nous reparlerons ce mois-ci.
Maiscomme dirait Rudyard Kipling : "Mais ceci est une autre histoire".
1 commentaire:
Bel hommage! Merci pour eux. Annick H.
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