vendredi 5 juin 2015

E comme... L'exhumation de Madame Pallarès

Je ne savais rien de cette histoire.

Maria de la Concepcion Pallarès, née un jour de Saint-Valentin de 1871 à Algemesi en Espagne. La mère de mon arrière-grand-mère qui vendait des fleurs non loin de l'entrée du Jardin d'Essai du Hamma, un vaste parc arboré, but de balade des Algérois et où son second mari, Juan Mir, né à Kouba 10 ans plus tôt y travaillait comme jardinier.

Elle était veuve de Vincent Lledo né en 1855 à Alger où il mourut en 1897, couple duquel je descends.

On m'a raconté sa façon de réaliser la paëlla valencienne, province où elle est née. Sur une plage d'Alger entourée de toute la famille, la grande poële posée sur le feu et sa manière de rajouter directement de l'eau de mer pour la cuisson... Toute une époque.

Remariée donc en 1916, elle décède 20 ans plus tard à Alger à l'âge de 64 ans.

Elle est enterrée dans le cimetière européen de Saint-Eugène :



Son corps a sans doute été placé avec celui de son premier mari, puisque la famille Lledo est inhumée en ce lieu.

L'histoire aurait pu s'arrêter là, sous l'ombre fraîche des arbres du cimetière caressé par le vent de la Méditerranée.

Tout récemment, ma cousine Maguy, m'a fait parvenir ces deux documents que je ne connaissais pas. Ils étaient en possession de son grand-père Juan Mir.

Il s'agit de factures d'exhumation émanant du service des cimetières d'Alger :




Le 2 mai 1941, soit un peu plus de cinq ans après l'enterrement de son épouse, Juan Mir fait exhumer son corps. Deux sommes contradictoires sur les deux factures : 150 francs pour une exhumation après cinq ans et 60 francs pour l'exhumation de Pallarès (peut-être un accompte ?)

Les procédures d'exhumation sont très réglementées. On le comprend.

Voici le cadre légal sur le site Service Public.fr.

Le cercueil, s'il est en bon état, ne peut, selon la loi, être ouvert avant un délai de cinq ans. Ce qui fut le cas puisque le corps de Mme Pallarès fut placé dans un ossuaire simple. Pourquoi ?

Ses restes y demeurèrent le temps que la concession du cimetière d'Hussein Dey fut ouverte : coût de l'ouverture de la concession 60 francs.

En 1941, Juan Mir avait 60 ans, l'âge où l'on pense à mettre ses affaires en règle et à régler sa succession. Lui ne mourut qu'en 1953 et est enterré dans la même tombe que mon grand-père.Tombe dont j'ai parlé dans le premier billet de ce challenge.

Mais impossible de savoir si Mme Pallarès s'y trouve bien. Seuls deux noms y figurent : Juan Mir et Alphonse Plancard...

1 commentaire:

maguy a dit…

mon cher fred,
Je ne sais pas pourquoi effectivement on a exhumé la grand mère,son fils jean baptiste MIR est mort 18 mois après elle, mais tout ce que je suis sure c'est qu'elle n'est pas dans le tombeau à Hussein-dey, seuls nos deux gd père sont là.