jeudi 2 juin 2016

B comme Bombardements fatals



Il y a parfois dans les familles des coïncidences troublantes.

Prenons la famille de ma compagne qui se partage côté paternel, d'un côté avec le patronyme Prémont, en Belgique dans la Province du Luxembourg et de l’autre avec le nom Cordier en Ille-et-Villaine.

Pour faire simple, un Prémont, prénommé Constantin, conducteur de diligence de son état, a épousé une fille de Haute-Saône. Dans sa descendance on trouve un certain Louis Henri Philibert né en 1888 à Bourguignon-lès-Morey (70) qui épouse à Paris une Bretonne de Binic Marie Félicité Domalain

Louis Henri Philibert, mobilisé, mourra en Meuse à Petit-Monthairons sous l’uniforme de caporal du 251e RI le 11 septembre 1917. Le couple aura un fils, Louis Henri Jean le 15 janvier 1915. Ce dernier, engagé dans les FNFL, les Forces Navales Française Libres et plus précisément dans le sous-marin Surcouf, périra sous les bombes américaines le 18 février 1942 au large du golfe du Mexique. L’avion américain l’ayant confondu avec un submersible allemand… Ici ce trouve son dossier et sa photo sur le site "Aux Marins".

Surcouf FRA.jpg
Par Inconnu — Morze, nr.6/1936 [1], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11495874

La carcasse du sous-marin gît toujours à plusieurs milliers de mètres de fond… Sa mère, n’ayant plus d’attaches à Paris, retourne dans son Finistère natal et s’établit à Saint-Brieuc. Elle ne survivra qu’un peu plus d’un an à son fils. Puisqu’elle aussi perdra la vie lors d’un bombardement le 24 juin 1943…

Du côté Cordier, Pierre Jean Marie né à Parcé (35) est l’arrière-grand-père de ma compagne. Mort le 24 octobre 1915 à l’hôpital militaire de Chaumont, laisse lui aussi un orphelin. 

Tombe de Pierre Jean Marie Cordier à Chaumont (52)


Mais c’est sa sœur Joséphine Marie Louise Cordier, née elle aussi à Parcé qui va périr sous les bombes, le 9 juin 1944 à Fougères (35) lors d’un terrible bombardement. Son acte de décès mentionne qu'elle est morte à « environ 0 h et demie ». Sur ce site internet , on en apprend plus sur le terrible bombardement de la ville dans la nuit du 8 au 9 juin 1944.

Mais ce n’est pas tout, le fils de Joséphine Cordier épouse Lemarié, Hyacinthe Lemarié né à Fougères mourra à 34 ans en pleine rue… à Rambouillet le 21 août 1944, durant l’insurrection parisienne. Il meurt dans le quartier de la Vênerie, rue de Groussay à 2 heures du matin. Son décès est déclaré par le commissaire de police…

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