jeudi 4 juin 2015

D comme... un Duvernoy sous une dalle du temple ?

La famille Duvernoy est très célèbre dans le Pays de Montbéliard. Elle a donné une ribambelle de pasteurs luthériens que l'on nommait alors ministre du culte. La famille est alliée à la mienne.

Léon Sahler, dans son ouvrage "Portraits montbéliardais des XVIIIe et XIXe siècle" publié en 1913, consacre à la famille quelques pages et une planches de portraits.
Il écrit : "Au XVIIIe siècle, les pasteurs Duvernoy ont été très nombreux au Pays de Montbéliard. Sans fil conducteur il est fort difficile de s'y reconnaître. D'autres sont des hommes de sciences ou d'études".

Et de citer en particulier Jean-Jacques Duvernoy, pasteur né en 1709 à Etupes "où son père était pasteur". De cette époque et de l'homme, il ne reste pas grand chose, mais bizarrement, son père lui, ne m'était pas inconnu.

Toute mon enfance, le dimanche, nous allions au temple d'Etupes pour l'office appelé culte chez les protestants.

Tous les dimanches donc, j'allais voir une dalle de pierre vers l'entrée latérale :



A moitié effacée, je m'étais amusé à la déchiffrer... maladroitement.

Il y est en fait écrit :

" Ici gît le corps de Monsieur Iean Duvernoi vivant ministre à Etupes mort le 16 mars 1727 à l'âge de 59 ans"

Une inscription accompagné d'un blason, celui des Duvernoy originaire, sans originalité du village du Vernoy, petite bourgade non loin de Montbéliard.
Voici, avec les couleurs, à quoi il ressemblait :



Lors de mes recherches, j'ai trouvé qu'il a été "presenté au St Bastesme" le 29 janvier 1668 à Montbéliard, fils de Jean-Jacques Duvernoy et d'Elisabeth Mermet.Son père est menuisier.

Jean Duvernoy fait ses études de théologie à Tübingen en Allemagne puisque le Pays de Montbéliard est rattaché au duché de Würtemberg.
Jean Duvernoy se marie en 1692 à Montbéliard (Avec l'orthographe Duvernoi sur le registre) avec la montbéliardaise Suzanne Nardin.

Les enfants du couple naîtront au fil des affectations du père : La seigneurie du Ban de la Roche dans le Bas-Rhin actuel, puis Clairegoutte en Haute-Saône et enfin Etupes où il arrive en 1704, il y exercera jusqu'en 1727 date de sa mort à Montbéliard le 18 mars et non le 16 comme mentionné sur la dalle (ou bien, le 18 est le jour de son inhumation). Sur son acte de décès il est dit : "Ministre du Saint Evangile à Etuppe et bourgeois de Montbéliard".

Dans son ouvrage "Etupes, monographie d'un ancien village du comté de Montbéliard" paru en 1994, Michel Wittig semble ne pas croire que la dépouille du pasteur repose bien sous cette dalle. Quatre ans plus tard, je l'ai secondé dans la réalisation d'un inventaire des lieux de culte. Le temple d'Etupes a été passé au crible.

Dans la catégorie "Inscriptions et plaques commémoratives" il est fait mention de cette dalle funéraire et il est écrit : "Cette pierre a été déplacée car posée dans la partie nouvelle de la nef agrandie en 1838. D'où vient-elle ?" Brûlé au XVIe siècle par les Guise, rebâti en 1747, l'édifice menace ruine et est agrandi en 1838.
La dépouille du pasteur Duvernoy a-t-elle été ramenée à Etupes ? Sachant que sa veuve meurt à Montbéliard en 1732. Pourquoi pas ? Dans ce cas, elle devait se trouver dans l'ancienne nef et a été déplacée à l'occasion des travaux. Mais les restes de Jean Duvernoy s'y trouvent-ils toujours ? Mystère.






1 commentaire:

Unknown a dit…

Une histoire qui dure depuis la réforme