mercredi 10 mars 2010

Les Plancard, une famille de militaires


C’est en tout cas le constat que l’on peut faire en consultant les documents conservés aux Archives départementales de l’Aude à Carcassonne.
A commencer par le père : Jean Plancard(1774-1825) dont on voit sur l’illustration la signature. Si son parcours sous les drapeaux devrait être mieux connu dans quelques mois (un dossier à son nom est conservé aux Archives militaires), on sait, pas son acte de décès qu’il était militaire avant d’embrasser une profession liée au textile.
Pensionné, il touche chaque année un pécule. Tout est inscrit sur des registres : il est « fusilier » autrement dit fantassin, et empoche annuellement la somme de 172,5 francs qui, sans être une fortune, est assez rondelette pour l’époque. Elle a permis sans doute, au couple et à leurs enfants, d’améliorer l’ordinaire et de s’élever dans la hiérarchie sociale. Leurs enfants et petits-enfants, occuperont en effet des emplois sortant de l’ordinaire. Nous y reviendrons.
Le régiment dans lequel il servait n’est pas encore connu, mais gageons qu’il s’agissait du 20e Régiment d’Infanterie de Ligne (dans lequel s’engageront trois de ses six fils vivants). Jean Plancard est sans doute devenu militaire en 1793. D’abord, c’est l’année de la mort de son père qui coïncide avec la Levée en Masse. En effet, à cette date, la Convention Nationale décide d’enrôler 300.000 hommes. Des listes sont conservées aux archives de l’Aude mais le nom de Jean Plancard n’y figure pas. Ce qui ne veut rien dire puisque ces sources sont lacunaires.
Il est donc sans doute alors ce que l’on appelle un « Soldat de l’An II », il pourrait donc avoir participé aux guerres et aux batailles révolutionnaires. Son histoire sera mieux connue d’ici peu.
Pour trois de ses fils : Antoine né en 1802 et Pierre né en 1803 et François né en 1819 (exempté car ayant un frère sous les drapeaux), pas de trace (pour l’instant) d’un quelconque parcours militaire. Il n’en n’est pas de même pour Jean né en 1809, Gabriel né en 1812 et Guillaume né en 1815 qui aura une fin tragique.
Nous ne traiterons dans ce billet que du cas de Jean. Né le 17 janvier 1809, il s’engage pour huit ans au 20e Régiment d’Infanterie de Ligne le 20 avril 1830 après avoir promis « de servir le Roi (Charles X) avec fidélité et honneur ». Ce régiment, sera celui qui, la même année débarquera à Sidi Ferruch lors de la conquête de l’Algérie et participera à la prise d’Alger.
Sa fiche donne quelques détails physiques : il mesure 1,655 m, il a les cheveux châtains et crépus, les yeux gris, le nez court, la bouche grande, le menton rond et le visage ovale.
Sur l’acte de mariage de Jean Plancard, fils de Jean, daté du 29 janvier 1838 avec Antoinette Maillabian (21 ans), il exerce la profession de Sergent dans ledit régiment et est dit « en congé illimité » puisqu’il vient de terminer ses huit années d’engagement. Il ne terminera pas sa carrière dans l’armée et décèdera dans son lit le 25 janvier 1867 à Carcassonne à l’âge de 58 ans. Entre temps il aura épousé, Anne Canis, une tisserande de 43 ans en 1852. Sur cet acte, il est dit « pareur de drap ». Jean n’aura pas de descendance.
Ces engagements dans l’armée montre aussi une chose : le déclin de l’activité textile de Carcassonne, qui au milieu du XIXe siècle connaît une crise et pousse ses habitants soit à trouver du travail dans d’autres secteurs soit à obtenir des revenus complémentaires.
Voilà pour le premier des frères Plancard devenus militaires. Le prochain billet concernera Guillaume (1815-1845) et le suivant Gabriel (1812-1856).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Frédéric,

Mon oncle m'a donné l'adresse de ton Blog, après une première lecture rapide, je le trouve très intéressant. Tu m'avais déjà envoyé quelques informations que j'avais essayé d'exploiter. Bravo pour ces recherches et cette mise à disposition.

A bientôt, Eric

maguy a dit…

félicitations fred, continue, je trouve cela très intéressant si je pouvais en faire autant pour les miens, j'en serai ravie
merci pour ces lectures
bisous ta cousine
mag