mercredi 3 juin 2015

C comme Le Cimetière d'Etupes

"On pourrait citer de nombreux exemples 
de dépenses inutiles. 
Les murs des cimetières : 
ceux qui sont dedans ne peuvent pas 
en sortir, et ceux qui sont à l'extérieur 
ne veulent pas y entrer". 
Mark Twain

Même si ses portes ont été repeintes de gris, la grille qui ferme l'entrée du cimetière d'Etupes dans la Doubs est toujours la même depuis le XIXe siècle.

Une simple grille surmontée d'une barre pouvant recevoir trois drapeau lors des fêtes commémoratives. Un cimetière qui n'est pas né ex nihilo.

Le cimetière originel d'Etupes (qui sera traité à la lettre G) était situé autour du Temple, en bas de la même rue, celle du bien nommé Grand Chemin. Juste à l'endroit où cette brave dame suspendait son linge au tout début du XXe siècle !



Autrefois église catholique placée sous le vocable de Saint-Laurent, le Temple protestant est né avec l'arrivée de la Réforme luthérienne à la fin du XVIe siècle. Plusieurs fois reconstruit, la version actuelle date du milieu du XVIIIe siècle.

"Le cimetière (...) a été supprimé et transféré en 1835 hors le village en direction de l'ancienne route de Dampierre-les-Bois. L'échange du terrain, avec Jean-Georges Vauthier, ne sera régularisé que le 18 décembre 1838", écrit Michel Wittig dans sa monographie d'Etupes parue en 1994.

A cette époque, le maire Jacques Viénot Doriot est un ancêtre et jusqu'alors, les catholiques, très peu nombreux il est vrai, allait se faire enterrer dans une autre village...





Sur les piliers, on retrouve toute la symbolique classique des cimetières : les urnes funéraires. Sur la porte aussi : la couronne, symbole d'éternité enserre un sablier ailé... Le temps qui fuit inexorablement vers la mort, mais l'objet pouvant être retourné, une nouvelle vie pouvait alors commencer. Là commence donc le monde des morts.

Depuis 1835, le cimetière initial prévu pour une population comptant environ 700 habitants n'a plus suffit à enterrer les morts d'un village qui pris un essor démographique fulgurant avec plus de 5000 personnes au milieu des années 1970. La population n'a ensuite cessé de décroître durant toutes les années 2000 et semble repartir à la hausse depuis le recensement de 2009...

Le cimetière s'est donc agrandi. Sur cette vue satellite, on peut voir qu'il a pratiquement doublé sa surface. La partie gauche étant l'ancien cimetière et la droite le nouveau.




Ce cimetière, je l'ai arpenté en long, en large et en travers. Lors des enterrements bien sûr, mais aussi comme but de balade. 
Avec ma grand-mère Liliane, lorsqu'il faisait beau à la sortie de l'école, nous allions à pied jusqu'au cimetière. Le sac sur le dos, nous montions la rue en pente et nous entrions par cette grille et nous arpentions les allées. 
Nous nous arrêtions sur quelques tombes familiales mais aussi sur d'autres. Des gens morts depuis longtemps et sur lesquels elles me racontait des anecdotes, des pans de vie, des mariages et des naissances... 

Aujourd'hui, je ne refais pas le même périple. Mais je m'arrête désormais sur sa tombe dans le nouveau cimetière. Le sablier ailé a fait son office. C'est peut-être de cette période, finalement, que me vient le goût de la généalogie...

mardi 2 juin 2015

B comme Bâtir l'avenir en construisant sa dernière demeure pour 189 francs...

"Faire des concessions ? D'accord ! Mais sur les cimetières"


Ah ! Sacha Guitry et son esprit flamboyant...

Pourtant, l'histoire d'une concessions dans le cimetière du village est difficilement traçable juste en la regardant. Qui l'a achetée ? qui a fait construire le monument ? Qui y est enterré ?

Aux Archives départementales du Doubs à Besançon, j'ai retrouvé, dans le fonds de la préfecture,  l'acte notarié concédant à perpétuité à mon arrière arrière-grand-père Charles Frédéric Doriot, les 6,30 m2 "pour y recevoir sa sépulture et celle des siens". Et ce, dans le cimetière de son village natal : Etupes.


Et l'acte n'est pas pris à la légère, devant Me Cuenin, notaire à Etupes, il comparaît avec le maire Louis Rigoulot et deux témoins Louis et Emile Chenot, cultivateurs.


L'acte d'acquisition de la concession.
(Archives Départementales du Doubs)

Charles Frédéric Doriot est dit : propriétaire et cultivateur. Il est aussi le créateur, en 1886, de la Fanfare d'Etupes qui existe toujours.

Il achète donc une concession, "déjà occupée par l'inhumation d'un membre de sa famille". En fait, deux, pour être exact. Car entre 1887 et 1890, Charles Doriot va être frappé deux fois par le malheur. Le 1er juillet 1887 naît, de son union en 1886 avec Emma Parrot, son fils Julien. Un mois plus tard, le 1er août 1887, cet enfant décède et est inhumé dans cette tombe. L'année suivante, le 30 juin 1888, c'est la naissance de mon arrière grand-père, Alfred Charles, dernier enfant du couple





Cependant, la personnes citée dans l'acte et fraîchement inhumée n'est pas son premier fils, mais son épouse Emma qui meurt le 5 août 1890, des suites d'un fièvre typhoïde contractée, selon la mémoire familiale, après avoir bu en juillet dans un ruisseau du village. Elle avait 25 ans et son second fils deux.

Le 8 janvier 1891, date de la signature de l'acte scellant l'achat de la concession pour 189 francs, Charles Frédéric Doriot est veuf depuis quelques mois, père d'un enfant en bas-âge et d'un autre décédé trois ans auparavant. Et il n'a que 30 ans...

A-t-il fait construire le monument tout de suite ? Sans doute. A droite en entrant dans le cimetière. Adossé au mur d'enceinte. Un monument taillé dans une belle pierre beige et ouvragé : des palmes, un fronton triangulaire... et une colonne brisée, symbolisant la jeunesse fauchée par la mort. Une plaque noire avec lettres or pour son épouse fixée sur la base carrée et une gravure sur une face latérale pour son fils Julien.

Charles ira rejoindre Emma et Julien, 41 ans plus tard le 19 novembre 1931. Au passage notons qu'il fut inhumé le 22 novembre, jour de Sainte-Cécile... Un comble pour le chef de la fanfare.

Sa famille ira, comme il est dit dans l'acte de 1891, le retrouver. D'abord son fils Alfred en 1945 puis son épouse Alice née Graff en 1982. Mon arrière grand-mère dont je me souviens avec émotion.


La tombe aujourd'hui


Je me souviens aussi, quelques jours avant son inhumation, de l'entreprise qui venait de creuser la terre pour y placer son cercueil. Dans la terre, les fossoyeurs y avaient trouvé les restes des personnes précédemment enterrées et les avaient remis dans une petite boîte de bois blond qu'ils avaient replacé dans la tombe. Ils avaient retrouvé aussi les modules des médailles de musique que ma grand-mère avait gardé ainsi que ses baguettes de chef de musique qui avait été placées en fagot dans son cercueil. Des reliques qui ont traversé les années ainsi qu'une paire de lunettes en verre teinté en vert qui soulageait ses yeux sensibles et qui existe toujours dans une boîte.

14 mai 1986 sur la tombe de Charles Doriot

Et cette tombe a connu divers événements dont un qui m'a marqué : le 14 mai 1986. C'était un mercredi et je n'avais pas cours. J'avais 13 ans et les anciens du village s'était réunis sur la tombe de Charles Doriot pour fêter le Centenaire de la fanfare. Sur la tombe avait été déposée une énorme lyre de fleurs et des discours avaient été prononcés.



14 mai 1986 sur la tombe de Charles Doriot


Autre chose encore, sur laquelle nous reviendrons à la lettre G.

Charles Doriot, s'était finalement remarié sur le tard le 4 avril 1912 avec Marie Vauthier de dix ans sa cadette et veuve, elle aussi, depuis 1897. Elle aussi avait un fils : Henri Pechin, né en 1893 dit Henri Marcoux mort en 1976 à Etupes. S'il restât en très bon terme avec la famille et loué pour sa conversation, (sa fonction de clerc de notaire lui donnait une connaissance encyclopédique des transactions du village), sa mère n'est pas enterré avec son second mari (elle est décédée en 1941 à 71 ans comme Charles Doriot). Mais à quelques mètres de lui, de l'autre côté du côté du portail d'entrée et avec son premier mari, les parents de celui-ci et son fils.

lundi 1 juin 2015

A comme Alger et la tombe de mon grand-père

Je ne me suis jamais recueilli sur la tombe de mon grand-père paternel.


Alphonse Auguste Plancard quelques mois avant son décès.


Elle n'est pourtant pas si loin. Un peu plus de deux heures de vol et une mer à traverser. Une paille.

Pourtant, si j'ai souvent pris des avions pour le bout du monde, je n'ai jamais posé mes bagages à l'aéroport Houari Boumediene. Pourquoi ? Je ne sais pas trop. L'occasion ne s'était pas présentée.

J'avais prévu d'y aller un jour avec mon père. Pour qu'il me montre les lieux de sa jeunesse. Nous en avions discuté. Il n'était pas très chaud. Il préférait garder l'image qu'il avait à son départ en 1963.

Lui non plus, depuis cette date n'était pas retourné sur la tombe de son père mort le 24 février 1954 à 40 ans. Mon père avait 11 ans et mon oncle 13. Il se souvenait bien de ce jour.

Tout ce que je savais, c'est que la tombe d'Alphonse Plancard était située au cimetière chrétien du quartier d'Hussein Dey à Alger. On y entrait, on suivait l'allée de gauche et il fallait aller tout au fond, contre le mur d'enceinte. La tombe était là.



Je l'ai souvent regardé cette vue satellitaire. Ainsi que celle-ci qui montre la rue des Sports où ma famille habitait. Entre le stade municipale et le Jardin d'Essais du Hamma où travaillait Jean Mir, le second mari de mon arrière arrière grand-mère (Maria de la Concepcion Pallarès dont nous reparlerons à la lettre E).






Il aura fallu attendre 2006 et le voyage de ma cousine Maguy (merci à elle pour les photos), petite-fille de Jean Mir et de Maria de la Concepcion Pallarès, pour découvrir à quoi ressemblait le cimetière...



Cimetière d'Hussein Dey
... la tombe de mon grand-père :



... et la plaque où sont gravés les noms :



Sur la page de gauche, on lit : 
Alphonse PLANCARD
31-7-1913
24-2-1954

Sur la page de droite :
Jean Mir
11-7-1881
17-12-1953

Deux morts à deux mois d'intervalle.




Récemment dans le Sud, ma cousine Maguy m'a donné une photo de lui prise sans doute lors de sa mobilisation pour la Seconde Guerre mondiale, en 1941 ou 1942, en tout cas avant la naissance de mon père en 1943. Puisqu'au dos est glissé un petit mot pour son fils. La silhouette contraste avec celle des derniers mois :


Elle m'a aussi envoyé quelques photos de l'immeuble de la rue des Sports où la famille habitait. La cour devant où est planté un arbre. L'appartement était su 3e étage à gauche du bâtiment G, là où les volet sont les plus bleus. Là où mon père est né et où son père est mort :




vendredi 10 avril 2015

Le tatouage de Jean Lledo décrypté... grâce au blog

Voici la parfaite illustration de l'utilité d'un blog en généalogie. S'il permet d'informer sa famille, parfois disséminée, des dernières avancées de ses recherches, il permet aussi de créer un lien et d'obtenir des informations.

L'interactivité, voilà la plus belle récompense d'un bloggeur...

Le 19 octobre dernier, j'écrivais un article sur mon arrière-grand-père intitulé : "Jean Lledo, le marin tatoué

Né en 1892 à Alger, Jean Lledo épousera Maria de la Concepcion Salas en 1917 alors qu'il est encore sous les drapeaux comme marin sur le Saint-Louis puis sur le Waldeck-Rousseau.


C'est à la lecture de sa fiche matricule qu'une nouvelle interrogation avait vu le jour.

En effet, les mentions particulières faisaient état d'un tatouage sur sa jambe gauche. Deux lettres étaient incrustées dans sa peau : RM. Un marin tatoué quoi de plus normal en somme. Quant à la signification, je pensais que mon arrière-grand-père l'avait emporté avec son dernier souffle en 1935.

C'était sans compter sur Maguy Pellegrino, une cousine habitant dans le secteur de Draguignan et née dans le quartier d'Hussein Dey à Alger. Elle fait partie des "Enfants d'Hussein Dey" et descend du second mari de Maria de la Concepcion Pallares, mère de Jean Lledo.

Récemment, dans sa maison du Sud, nous avons retourné des centaines de photos anciennes. Elle m'a même retrouvé un cliché de mon grand-père paternel. une des trois connues à ce jour avec, en prime, un exemplaire de son écriture. Elle réalise des recherches généalogiques sur ses ancêtres originaires de Mahon sur l'île de Minorque.

Si nous communiquons régulièrement via les réseaux sociaux et le mail, il y a quelques jours, elle m'a envoyé un message via le formulaire de contact de ce blog... après avoir lu le billet sur le tatouage de Jean Lledo : "Ce tatouage sur la cuisse de mon oncle signifiait qu'il était au Ruisseau Mirabeau tout simplement. Il etait assez fier du reste, de son quartier".

Quelques mots qui éclairent enfin l'énigme : RM = Ruisseau Mirabeau. Et le tatouage se trouvait donc sur sa cuisse. Une marque d'appartenance en quelque sorte...

Dans un message Facebook, elle précise que sa mère, mon arrière arrière-grand-mère, avait été assez fâchée quand elle avait su que son fils s'était fait tatoué... Quelques mots aussi pour dire qu'il avait été gazé durant la Grande Guerre ce qui avait causé son décès prématuré.

Le Ruisseau Mirabeau, autre nom du quartier du Ruisseau où a grandi mon père. Le quartier du Jardin d'Essais du Hamma à Alger, tout près du quartier d'Hussein Dey dans le Sud-Est d'Alger. Avec la rue de Lyon comme axe principal et la rue Mirabeau bien sûr...

Plusieurs sites internet en parlent comme "Le Ruisseau, mon village de là-bas"

Voilà donc, après la séréndipité, un autre allié du généalogiste : le blog provoquant la réflexion et interaction.

Merci Maguy !

mercredi 4 mars 2015

C'est parti pour le Challenge AZ... Direction le cimetière !

Je me suis demandé ce que j'allais bien pouvoir raconter de nouveau pour la troisième année consécutive.
Et puis, c'était trop bête finalement de se dire qu'on je ne phosphorerais plus sur la question de mes ancêtres.

Il y a bien les K, les Q et autres W, X, Y et Z qui complexifient le choix des mots, mais que serait une passion sans une pointe difficulté et une once d'obstacles qui pimentent finalement le jeu.

La généalogie est passionnante aussi en cela qu'elle permet de mener des enquêtes et de prendre des chemins qu'on n'aurait pas cru possibles pour toucher au Graal. Aussitôt qu'un trésor est enfin engrangé, la fièvre de la quête d'un autre annihile presque le souvenir des efforts qu'il a fallu déployer pour venir à bout du précédent... Et l'on s'y jette avec délice et bonheur.

Nous voici donc à deux mois du prochain ChallengeAZ concocté par Sophie Boudarel.

Pour ma part, je ne vais pas procéder comme pour les deux années précédentes où les billets n'avaient pas de lien entre aux à part ceux de relier mes Sosa. J'ai décidé pour le mois de juin 2015 de balayer l'alphabet en m'aidant d'un thème précis... Mais lequel choisir ? Il y en a tant : les métiers ? Les actes ou les personnes insolites ? Les femmes ? Les enfants ? Les orphelins ? Les abandonnés ? Et pourquoi pas les forces de la nature qui peuplent les branches de mon arbre et qui terminent leur vie quasi centenaires. Ou alors tous ceux qui sont contemporains de Louis XIV ou de Napoléon Ier ? Ou ceux qui naissent sous l'Ancien Régime et terminent leur vie sous le Second Empire (si, si ça existe)... Dans une vaste traversée des régimes et de l'Histoire. Ou alors, choisir 26 Sosa au numéro tout rond : 10, 20, 50, 100 ou 1000 comme écrit récemment.

J'ai voulu faire simple. Je me suis demandé quel était le point commun entre tous mes ancêtres. La réponse est simple : l'immense majorité est morte et enterrée depuis belle lurette. Et puis, le premier conseil que l'on donne au généalogiste débutant, n'est-il pas d'aller recueillir des informations capitales dans ce lieu... Le cimetière est "the place to be" du généalogiste. Nous ne serons jamais aussi proche de nos trisaïeux que devant leurs tombes.

Voilà donc le thème que je me suis fixé : déployer les 26 lettres autour de la mort. Des billets, dans les Challenges précédents en faisait état ponctuellement. J'ai essayé dans ce Challenge AZ 2015 de prendre la question de façon nouvelle et de mêler faits historiques, contingences généalogiques et souvenirs familiaux.

Car comme le disait Marcel Arland (1899-1986), écrivain haut-marnais et académicien français très marqué dans son enfance par la perte de ses parents, disait dans "La consolation du voyageur" : "Si je ne m'occupe pas de nos morts, qui s'en occupera ?"

vendredi 27 février 2015

Mon Sosa 1000 est... Quelle histoire !

En lisant récemment les billets de Mélanie, Nicole et Evelyne, sans oublier ce post de Maïwenn datant de 2008 qui a lancé le sujet, je me suis précipité à la recherche de ce fameux Sosa 1000.

N'ayant pas l'habitude de parler des ancêtres peuplant mon arbre par leur numéro Sosa, l'identité de celui qui a eu la chance de décrocher le numéro 1000 m'était inconnu. Seule certitude, il était dans ma branche maternelle, à la génération 10 et c'était forcément un homme...

Bon, je l'avoue, n'étant pas très sportif et n'ayant pas d'échelle sous la main, je n'ai pas entamé un jeu de piste dans les branches denses et parfois fragiles... J'ai tout bonnement interrogé mon logiciel de généalogie (Heredis 12) qui propose de retrouver des individus par leur numéro Sosa... En deux clics je savais qui il était... enfin presque. J'ai visualisé ensuite le chemin d'accès jusqu'à moi :

- Sosa 1 : moi, né en 1973 à Belfort (90)

- Sosa 3 : ma mère née en 1949 à Montbéliard (25)

- Sosa 7 : ma grand-mère Liliane Emma DORIOT épouse RIGOULOT (°1921 à Montbéliard et +2009 à Montbéliard)

- Sosa 15 : Alice Jeanne GRAFF (°1896 à Beaucourt (90 et alors 67) et +1982 à Etupes (25))

- Sosa 31 : Virginie AMSTUTZ (°1871 à Vandoncourt (25) et +1918 à Montbéliard)

A partir d'ici, on ne lâchera plus la petite commune de Vandoncourten naissance, en décès et en mariage !

Blason de Vandoncourt
« Blason ville fr Vandoncourt 25 » par ChatsamTravail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

- Sosa 62 : Georges Frédéric AMSTUTZ (°1835 +1883)

- Sosa 125 : Suzanne Catherine GRESSARD (°1804 +1871)

- Sosa 250 : Jean Pierre GRESSARD (°1766 +1842)

- Sosa 500 : Pierre Abraham GRESSARD (°1744 +1811)

- Sosa 1000 : Jean GRESSARD (°1705 +1777)

Me voilà donc bien monté avec cet arrière arrière arrière.... grand-père. Dont je ne sais pas grand chose sinon qu'il épousa dans sa commune une Catherine Elisabeth VERGON.

J'ai retourné cette liste dans tous les sens pour en tirer quelque chose. D'abord, c'est la lignée maternelle et c'est cette branche que j'ai étudiée en premier, c'est pourquoi elle est si complète.

D'autre par, le Sosa 62 est intéressant, non pas que ce cultivateur et horloger à la mauvaise saison soit une personnalité, loin de là. Mais il appartient à la famille AMSTUTZ, descendant pas si lointain d'un Jean-Michel né en Alsace mais dont la famille est originaire de Suisse. Il épouse Judith HAUTER au milieu du XVIIIe siècle. Ce couple représente mes Sosa 992 et 993 et sont aussi les Sosa de... l'actrice Charlotte de TURCKHEIM dont la grand-mère paternelle est une JAPY de Beaucourt descendante de ce couple AMSTUTZ...

Plus proche de moi encore, mon Sosa 31 (arrière arrière grand-mère) avait un frère : Georges Frédéric AMSTUTZ né à Vandoncourt en 1876, celui-ci eu un fils : Marcel Georges, ingénieur chimiste qui épousa Simone Olga MAHLER, la fondatrice des instituts de beauté du même nom.

Poussons encore un peu plus loin. Mon Sosa 63, la mère de mon Sosa 31, Louise Catherine PEUGEOT (°1846 à Vandoncourt +1916 à Beaucourt) et qui épousa mon Sosa 62 Georges Frédéric AMSTUTZ, fait partie de la famille PEUGEOT, concepteur de la marque automobile... Et par là, on accroche un cousinage avec le caporal PEUGEOT, premier mort de la Grande Guerre né à Etupes en 1893 et copain de mon arrière grand-père Edmond RIGOULOT beau-père de mon Sosa 7...

Vous en voulez encore ? Et bien en voici.

Mon Sosa 500, vous vous souvenez bien sur ? Non ?  C'est Pierre Abraham GRESSARD qui a eu à Vandoncourt, outre mon Sosa 250, une fille : Marie Marguerite GRESSARD qui est l'arrière grand-mère de Mathilde LAIGLE, né à Vandoncourt, une des première bachelière de France qui enseigna au Wellesley College près de Boston aux Etats-Unis.

Finalement, avec un Sosa 1000 tombé dans les limbes de l'oubli, on peut faire renaître des cousinages et des liens familiaux perdus pour la plupart des gens mais pas pour les généalogistes...

alt=Description de cette image, également commentée ci-après
« Mathilde Laigle portrait de Guérin » par Paul MunhovenTravail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.


mercredi 7 janvier 2015

14-18 : les Plancard, la sérendipité et l'effort de guerre

Que serait le généalogiste sans la sérendipité ?

C’est en cherchant tout autre chose que je suis tombé tout récemment sur un document émanant des archives de l’Aude et traitant d’une très intéressante exposition sur la guerre de 14 dans ce département Languedocien.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai découvert que l’on y parlait d’une entreprise Plancard. Et en particulier celle de « Constructions Métalliques » de Jules Antonin sise au 2, rue de la Liberté et au 54 rue de la Préfecture à Carcassonne. Et dont les entrepôts sont situés 5 et 7, rue Hugues-Bernard.

Dans deux billets sur ce blog, j’avais cité Jules Antonin Pancard à l'occasion du Challenge AZ de 2013: ici et ici.

J'avais parlé de cette lettre, sur papier à en-tête de son entreprise, acquise sur un site d'enchères sur internet :


Jules Plancard y écrit, le 1er juin 1915, à son ami Paul Bernier, directeur de l'usine de l'Estambigou à Castelnaudary dans l'Aude, adresse où se trouve toujours une société de chaudronnerie. Il lui explique donc que la fabrication de son portail aura du retard pusqu'il venait de recevoir "une commande de la Défense nationale". Et à l'époque je me demandais ce que cela pouvait bien être.

Je m'étais alors plongé dans sa fiche matricule. Né en 1869, il s'était engagé pour trois en 1889 dans la 2e compagnie d'ouvrier d'artillerie où il était passé brigadier en 1891. Passé dans la Territoriale, il avait été rappelé le 2 août 1914 au 16e escadron du Train des Equipages. Et convoqué pour le 31 mars 1916. Il avait, en fait, été détaché le 7 juillet 1916 au usines Plancard de Carcassonne en tant que Chef d'usine (la sienne !). Justement pour œuvrer à l'effort de guerre.

Le document trouvé aux Archives de l'Aude explique bien cette période et l'on y trouve ce petit tableau :


L'entreprise Plancard fils et Cie emploie donc en mai 1917 donc 297 personnes dont 193 hommes, 89 femmes et 15 enfants. Elle produit essentiellement des obus. C'est la plus importante de la ville. Plus loin dans le document on lit ; "Plusieurs entreprises carcassonnaises se sont reconverties dans la production d’armement : la Maison Plancard fils et Cie a peu à peu cessé sa fabrication de grosses charrues pour ouvrir une fonderie produisant 300 obus par jour". Il s'agit en fait, de l'entreprise de Michel-Guillaume Plancard successeur de son père François et petit cousin de Jules-Antonin. Si l'homme est décédé le 4 novembre 1916, c'est son gendre, Jean Bureau, qui a repris l'affaire.

Mais force est de constaté que toutes les sociétés Plancard de Carcassonne mettaient la main à l'effort de guerre. Et même si la sérendipité permet d'ajouter des pièces au puzzle, rien ne terni l'utilité d'aller fouiller les archives. Car maintenant, reste à savoir ce que Jules-Antonin fabriquait durant la Première Guerre mondiale...