Je ne remercierai
jamais assez l’aigrefin qui subtilisa à Toulouse, le dimanche 19 mai 1912 vers
11 h 45, le parapluie de mon arrière-grand-père paternel. Ma gratitude va aussi
au journaliste, sûrement en manque d’inspiration, qui écrivit ce petit fait-divers.
Je redis ici,
une fois de plus, les incommensurables trésors nichés dans des entrefilets de
la presse locale dont les numéros sont numérisés ici et là.
On peut y
effectuer une recherche par mot-clé. J’y ai donc tapé mon patronyme sachant que
des membres de ma famille résident à Toulouse. Au fil des recherches, je suis
tombé sur quelques lignes qui semblaient, de prime abord, parfaitement
anodines.
Paru dans l’édition
du vendredi 24 mai 1912, l’article est intitulé : « Il pleut ».
A peine si on le remarque et est ainsi libellé : « M. Sacaze, commissaire de police de service
de permanence, sur plainte du sieur Gabriel Plancard, 23 ans, demeurant rue
Raymond IV, n°7, a ouvert une information contre inconnu, pour vol d’un
parapluie d’une valeur de 50 fr., commis dimanche vers 11 h 45, place Wilson,
au café de la Comédie, om il était entré pour consommer ».
La première
réflexion est de se demander pourquoi un commissaire de police de Toulouse qui,
on l’imagine, à d’autres chats à fouetter, prend-il une plainte pour le vol d’un
parapluie, fut-il très cher ? L’homme spolié de son bien était-il assez
important pour déclencher le ban et l’arrière-ban ? A priori non :
Gabriel Plancard, 23 ans.
Le prénom m’a tout
de suite intrigué. Les Plancard de Toulouse et de ce secteur géographique
appartiennent tous à ma famille paternelle.
Et de Gabriel,
je n’en connais que trois. Ce ne peut donc être ni mon père, né en 1943, ni le
fondateur de la branche algérienne mort en 1856. Il ne reste donc que mon
arrière-grand-père Gabriel Plancard, né à Aumale (aujourd’hui Sour El Ghozlane)
le 4 avril 1888. Si l’on soustrait 23 ans de 1912, cela donne 1889… Mais le 24
mai 1912, il venait d’avoir 24 ans…
Pas de doute,
il s’agit bien de mon arrière-grand-père. Emotion.
Mais la raison
revient au galop, mon aïeul, à cette époque, est cultivateur à Aïn Bessem. Que faisait-il
donc à Toulouse ?
Je pensais,
bien naïvement, qu’il n’était venu sur le sol métropolitain que pour combattre
en 14-18 et y être, par deux fois, grièvement blessé. Force est de constater qu’il
allait aussi au Grand Café de la Comédie pour se désaltérer…
Je pensais
aussi, bien simplement aussi, qu’il n’y avait plus de contact entre la branche
établie en Algérie et celle restée en France. C’était exclure un peu vite les
neveux et nièces de son père donc ses cousines et cousins germains. Ceux qui
sont issus de l’un des trois frères partis à la conquête de l’Algérie en 1831. Si
Gabriel (1812-1856) y était resté, son frère Guillaume y est mort en 1845 et
son frère Jean (1809) en est reparti pour s’installer à Carcassonne. D’autres de
leurs frères et sœurs sont aussi restés dans le secteur entre Carcassonne et
Toulouse. Peut-être est-il allé leur rendre visite ?
Autre
information de taille : l’adresse où il réside le 7, rue Raymond IV, est un
bel immeuble rose, à deux pas de la place du Capitole… J’imaginais mon
arrière-grand-père issu d’un milieu bien plus modeste. En tout cas, une piste
de recherche s’ouvre.
Pour conclure,
je suis pris d’un espoir. En effet, mon grand-père paternel est né en juillet
1913. Mon arrière-grand-père s’étant marié avec Françoise Adélaïde Barge née à
Seddouk en 1893.
Leur acte de
mariage reste introuvable dans les registres des ANOM. Ils ont du convoler en…
1912. Peut-être l’ont-il fait à Toulouse.
A suivre…
1 commentaire:
merci cousin pour tout ce que tu fais pour la famille PLANCARD et en lisant ton ce billet j'arrive a mieux comprendre ce qui m'attire irrémédiablement dans cette région ce sont surement mes racines .
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