jeudi 3 octobre 2013

La photo de Charles Doriot : en avant la fanfare !

Je n’ai que très peu de photos de la famille Plancard. Et elles ont toutes été publiées dans ce blog.

Alors, pour ce thème photographique, j’ai choisi plusieurs images tirées de la généalogie de ma famille maternelle. Originaire du Doubs et plus précisément du village d’Etupes, ces familles Rigoulot et Doriot, ont laissé une foule de clichés. Mais vous verrez dans un prochain billet que les Doriot d’Etupes, par un grandiose mystère, vont émigrer en Algérie et venir s’allier à d’autres familles qui vont, à leur tour se lier à des Plancard. Redoutable !

Pour commencer, j’ai choisi Charles Doriot. Le grand-père de ma grand-mère maternelle. Cette photo, encadré et de grand format, est accrochée au mur de mon bureau. Il est en uniforme, mais les lyres musicales ont remplacé les flammes de l’artillerie :


Pourtant, né le 14 février 1860 à Etupes, ce fils de Pierre Frédéric Doriot, aubergiste et paysan né en 1835, n’était pas prédestiné à se distinguer particulièrement. Sauf que, sa passion pour la musique se fit, chaque jour, plus dévorante.

Et c’est l’armée qui en sera le catalyseur. Engagé volontaire le 12 mars 1881, il exerce ses talents de musiciens au 5e RA. De retour dans ses foyers en 1885, il repart presque immédiatement aux USA, à Philadelphie, où il passe quelques mois chez un cousin parti quelques années plus tôt. Il traverse l’Atlantique avec un cousin et une cousine, tous nés à Etupes. Si les deux garçons vont rentrer, la jeune fille, Marie-Louise Doriot, elle, y fondera une famille dont les descendants s’intéressent à leur généalogie française… Nous y reviendrons dans un prochain billet.

Lors de son retour en France, il épouse, fin 1886 Emma Parrot qui mourra en 1895 de la fièvre typhoïde. Elle aura le temps de lui donnera deux fils : Julien décédé à un mois en août 1887 et Alfred, mon arrière grand-père né en 1888. Le portrait d’Emma (si dessous), est placé juste à côté de son mari. Là aussi, nous y reviendrons prochainement.


1886, c’est aussi pour Charles Doriot, l’année de la fondation de « SA » fanfare. La Fanfare d’Etupes, société musicale qui existe toujours et dont un membre de la famille, jusqu’à ma grand-mère Liliane (saxophoniste et pianiste émérite), était toujours présent sur les rangs.

Cette fanfare, il la voulait excellente. Il voulait qu’elle soir la meilleure. Infatigable travailleur, il forma lui-même une foule de musiciens. Dotée d’un règlement militaire (les retardataires aux répétitions devant s’acquitter d’une amende !), la société se mua en machine de guerre ! Il testa la testa d’ailleurs dans des concerts locaux avant de la faire jouer dans la cour des grands, en France comme à l’étranger.

Son heure de gloire arriva le 25 juillet 1926 à Paris où la formation rafle tous les premiers prix, dont celui de direction. On dit même dans la famille qu’elle devança à cette occasion la fanfare de la Garde Républicaine. La fanfare d’Etupes passe alors en Première Division, le Graal des formations musicales.

La formation en 1926 (Charles Doriot est assis au centre. Il tient sa baguette sur les genoux) :


Comme à chaque fois, la commune d’Etupes dressa un Arc de Triomphe aux héros en plein cœur du village. Comme ici au début du XXe siècle :


Charles Doriot, qui dirigera cette fanfare jusqu'au bout, décédera le 19 novembre 1931 et sera inhumé, ça ne s’invente pas, le jour de la Sainte-Cécile, patronne des musiciens !

Son souvenir reste très vivace dans la famille.

En effet, pour le Centenaire de la fanfare d’Etupes, une cérémonie est organisée par ma grand-mère, autour de la tombe de Charles Doriot. C’était en 1986, une lyre de fleurs avait été installée devant la stèle, des discours, que j’ai conservés, avaient été prononcés. Mes grands-parents maternels étaient présents. Et comme c’était un mercredi, j’avais pu y assister (ci-dessous à l’extrême droite). J’avais 13 ans et je m’en souviens comme si c’était hier…

2 commentaires:

Unknown a dit…

Mes parents se sont rencontrés dans une fanfare et j'y ai moi-même joué alors cet article ne me laisse pas insensible. Très bien conté !

Frédéric P. a dit…

Merci pour ce commentaire. J'ai moi-même vécu au rythme de cette fanfare étant enfant, ma grand-mère y jouait du saxophone et mon père y a été un temps porte-bannière !